C'était une journée comme les autres, du moins, en apparence. Même si ça se produisait que très rarement et qu'elle s'endormait souvent avec une facilité déconcertante, notre chère princesse venait de vivre une maudite nuit blanche. Il fallait croire que Morphée avait pris la décision de ne pas la visiter cette fois-ci. Quant à lui, Madara dormait comme une grosse bûche, sûrement épuisé par ses multiples péripéties et voyages. Du coup, Nëssa n'osait pas vraiment faire les cent milles pas, car elle ne désirait pas réveiller son fatigué petit mari. D'un côté, elle devait le laisser sommeiller tranquillement, puisqu'il travaillait si fort pour sauver son tragique destin. Cette satanée maladie avaient tant le don de pourrir sa paisible existence, Pourquoi ce genre de chose n'arrivait qu'à elle ? Pourtant, elle faisait de son mieux afin de se comporter comme une bonne personne. Non, la kunoichi ne méritait pas un tel sort. Alors que la lune commençait déjà à céder son siège aux rayons du soleil levant, les pieds de la demoiselle se posèrent sur le sol encore froid de l'habitation. Les deux Uchiha roupillaient toujours et ne semblaient pas s'être rendu compte de la situation actuelle de la beauté. Que pouvait-elle bien faire debout à ce moment-ci de la nuit ?

Sans tracas, le gros matou blanc, qui était sagement allongé au pied du lit ornant la chambre, haussa la tête lorsque le bruit des pas de sa maîtresse adorée parvint à ses oreilles de tigre. Selon ses mémoires, la belle ne possédait pas l'habitude de quitter le matelas à une heure pareille. Histoire d'assurer les arrières de sa divine créatrice, Pépite suivit discrètement les traces de celle-ci. La créature spectrale ne se le pardonnerait probablement pas si sa compagne subissait quelque chose de grave. Bref, cet animal était réellement intelligent, malgré qu'il fasse souvent des conneries dans l'espoir d'obtenir sa dose quotidienne d'attention. Nëssa traversa le passage qui séparait les pièces de leur maison, puis franchit la porte menant vers la cour extérieure.

N'ayant pas la moindre conscience du temps qu'il pouvait faire dehors, la jolie fleure s'assit au bord de l'étang que son légendaire shinobi lui avait spécialement aménagé, tandis que le félin alla se dissimuler derrière un buisson. En effet, il était curieux de connaître la suite de l'aventure nocturne de la dernière représentante du clan Eikaeiën. Malheureusement pour lui, il ne se passa rien de spécial. Les yeux mi-clos, la femme au corps de déesse semblaient être au coeur d'un état second. Les minutes et les heures s'écroulèrent jusqu'à tant que la douce voix du cofondateur du village caché de la feuille se fasse finalement entendre. Surprise, la demoiselle sursauta, presque victime d'une attaque cardiaque. Le choc fut tellement grand que son fin visage féérique ressemblait plutôt à celui d'une fillette perdue en plein bois. « Madara ?! Qu'est-ce qu'on fait ici ? Euuuuh... Je ne me souviens de rien. Nous sommes quel jour ? Quelle heure est-il ? As-tu vu Pépite et Sasuke quelque part ? », demanda-t-elle, ignorant pratiquement tout de la situation. La belle n'avait pas l'habitude de subir une crise de somnambulisme...

Il fallait avouer que leur vie devenait de plus en plus mouvementée. Malheureusement, les deux années de tranquillité que le couple avait vécues étaient en train de se volatiliser. Désormais, ils devaient faire face à de nouvelles problématiques, comme le soudain somnambulisme de la princesse. Celle-ci s'inquiétait visiblement de l'état de ses proches, suite à son réveil, ne pensant même pas à sa propre personne. Nëssa avait toujours été ainsi, à se préoccuper des autres sans nécessairement songer à son bonheur personnel. Elle croyait que son existence valait moins cher et qu'elle ne méritait pas de traitement de faveur de la part de qui que ce soit sur cette terre. Il s'agissait d'une situation psychologique bien surprenante pour une femme qui avait incarné un charmant monstre d'égoïsme lors de sa tumultueuse adolescence, la lointaine époque où elle orchestra volontairement la mort de son fameux clan. Bref, la demoiselle aux allures d'ange préférait ne pas se remémorer les temps anciens.

À son habitude, Madara se comportait mielleusement lorsqu'il se tenait en sa compagnie. Sa chérie ne se doutait plus de l'amour qu'il lui dévouait. En effet, la belle commençait à comprendre tous les efforts qu'il effectuait afin qu'elle se sente correcte, malgré ses méthodes parfois maladroites. Bah oui, le plan oeil de la lune, ce n'était pas l'élite des solutions quoi... Enfin, le cofondateur du village caché de la feuille possédait de très bonnes qualités. La kunoichi pensait pertinemment que son tendre amoureux pouvait être un meilleur personnage que la plupart des membres de l'alliance. Il devait juste se faire écouter et SURTOUT se montrer moins effrayant aux yeux des gens lambdas. Malheureusement, elle ne connaissait pas vraiment ses motivations du moment. « Tout le monde va bien ? », murmura-t-elle, un poil perplexe. Tandis que la douce messeyait de se calmer les nerfs, les lèvres sucrées de la légende vinrent se sceller sur les siennes, en guise de baiser matinal. À cet instant, tous les petits tracas quotidiens de la beauté disparurent au fond du néant. Elle était si heureuse que l'homme de sa vie soit à ses côtés afin de sa soutenir au sein de ses nombreuses épreuves. Quand il se retira, histoire de souffler quelques paroles, Nëssa voulait encore rester collée à lui.

La belle le fixa, droit dans les prunelles. Contrairement aux autres, elle n'avait pas peur du regard que détenait le grand Uchiha. Ses sharingans représentaient un gage de protection et d'amour à son égard; il ne fallait pas les craindre. « Tu t'inquiétais pour moi, Madara ? Dit-elle, souriante. Tournée vers l'éventail à la chevelure hirsute, sa paume de main alla se poser sur la cuisse gauche du mâle. La demoiselle adorait sentir la chaleur de son corps de guerrier, mais elle n'osait pas trop s'imposer, de peur de subir un hasardeux rejet de sa part. Je suis tellement désolée... C'est de ma faute si tes projets n'ont pas abouti. Tes rêves sont aussi importants que les miens et tu ne dois pas arrêter à cause de moi. Je t'aime et je peux fermer les yeux sur certaines de mes convictions pour que tu sois enfin heureux. » La dernière survivante du clan Eikaeiën ignorait ce que son interlocuteur masculin allait lui répondre, mais elle espérait qu'il ne lui ment pas et qu'il fasse de son mieux pour lui exprimer l'objet de ses réels désirs concernant l'avenir.

Bon... Par expérience, les conversations avec Madara n'étaient pas toujours une chose facile à réaliser. En effet, celui-ci possédait un comportement particulier et ça lui arrivait souvent de déraper de travers durant leur discussion. C'était pour cela que la belle essayait autant que possible d'éviter les sujets trop sensibles, ne souhaitant pas éveiller les sens chaotiques du seigneur des Uchiha. Eh oui, être la femme d'un homme nécessitait beaucoup de tact. Il ne fallait pas faire des manœuvres maladroites, au risque de se retrouver bien rapidement au coeur d'une malheureuse impasse. Elle resta calme, attendant les réflexions de son tendre interlocuteur.

Pendant ce temps, camouflé derrière un simple buisson, l'animal à la fourrure blanche observait attentivement la scène qui se présentait devant sa petite frimousse de chat. Comme d'habitude, percevoir l'unique rival de Hashirama Senju en compagnie de sa douce créatrice ne lui plaisait pas du moindre. Pépite détestait le shinobi légendaire et faisait tout son possible pour rendre son quotidien désagréable, même si ses actions pouvaient déplaire à sa divine maîtresse aux prunelles écarlates. Et s'il tentait soudainement de s'interposer, histoire de massacrer un peu ce magnifique instant ? Il s'agissait encore là d'une possibilité terrifiante, mais la créature spectrale conserva son calme. Son intervention devait impérativement se faire à la meilleure occasion.

Nëssa fut touchée d'entendre les paroles réconfortantes de son mari. Lorsque celui-ci s'approcha d'elle, la kunoichi s'abandonna à l'homme de sa vie. Elle se laissa manipuler, sans imposer une quelconque résistance. Si tel était ton désir, il pouvait lui faire subir tout ce qu'il voulait. Elle adorait quand Madara s'occupait de sa personne et il le faisait tellement bien ! Assez brusquement, l'ancien leader de l'éventail entraîna sa belle sur l'herbe, ne semblant guère s'intéresser à ce qui les entourait. Au sens propre du terme, il la possédait et son doigt s'introduisait même un passage de choix entre ses lèvres rosées. Ce geste surprit la demoiselle à la chevelure opalescente. Cependant, elle y prit plaisir plutôt rapidement. Sa petite langue curieuse s'amusait à jouer et taquiner le membre. Il fallait avouer que ça l'avait un assez bon goût.

Ne se souciant pas des effets que cela pouvait procurer à son fameux propriétaire, la beauté continua de sucer l'organe qui la pénétrait. Trop imposant pour elle, il lui était toujours impossible de se retirer de l'emprise du puissant ténébreux. Après tout, la dernière représentante du clan Eikaeiên ne souhaitait que son bonheur, malgré le fait qu'il expose ouvertement des projets bizarres, comme devenir le « Maître de ce monde ». Face au possesseur du rinnegan, la jolie femme n'avait pas d'autre choix que de se soumettre à sa volonté, aussi étrange soit-elle.

Il retira finalement son doigt de la fine bouche de la belle, la laissant ainsi libre de prendre la parole. Étrangement, elle ne dit rien et se contenta d'afficher un air innocent sur sa sublime frimousse. Nëssa ne comprenait pas très bien ce qui se passait actuellement, peut-être à cause de son récent état de somnambulisme. Cependant, elle faisait confiance au cofondateur du village caché de la feuille. En couple depuis plus d'une vie humaine, elle savait qu'il prendrait toujours soin de l'unique héritière du clan Eikaeiën. Lui souriant de nouveau, Madara avoua qu'il rigolait à propos de ses précédents propos et décida de révéler le fin fond de sa pensée. Il ne souhaitait que le bonheur de sa bien-aimée, comme d'habitude. Ce n'était pas rare que le possesseur de la pupille du Rikudo Sennin lui raconte des choses semblables. Parfois, la kunoichi avait cette vaste impression qu'il s'entêtait encore à camoufler des projets. Cela ne la surprendrait pas du tout, connaissant la personnalité tordue de l'ancien chef des Uchiha.

Bref, il était vrai que la demoiselle ne portait pas des vêtements adaptés pour une sortie à l'extérieur, même s'ils ne possédaient pas de voisins au sein de la forêt où ils habitaient... Vêtue d'une courte nuisette et d'une visible petite culotte rose, elle commença à frissonner dès que son chéri d'amour s'éloigna un peu de son corps en besoin. Heureusement, ça, le mâle semblait l'avoir compris depuis un certain temps. La légende emporta la princesse au regard sanglant à l'intérieur de la maison, suivie de près par le gros matou blanc. S'infiltrant discrètement dans la chambre des deux tourtereaux, la créature spectrale monta sur le lit, puis s'accroupit en boule à la place de la légende, non pas pour la tenir chaude, mais plutôt dans le vil but de l'empêcher de se coucher à côté de sa tendre maîtresse. En effet, Pépite était tout sauf un animal stupide.

L'homme à la chevelure hirsute s'occupa de border la belle et de lui procurer quelques tendresses. À ce moment-là, il n'avait absolument rien de comparable au shinobi destructeur et intimidant que les autres décrivaient. Madara bénéficiait de plusieurs bons côtés, rien à voir avec toutes ces histoires monstrueuses le concernant. Lorsqu'il mit fin à leur baiser, Nëssa sourit tendrement à son fidèle protecteur. Elle ressentait vraiment un grand amour à son égard, elle désirait qu'il reste proche et qu'il veille sur sa personne durant son sommeil. Sans sa moitié, la kunoichi n'était plus rien de valeureux. « Je t'aime. » Ses prunelles écarlates se fermèrent lentement afin d'aller trouver le repos. Rien ne valait ce sentiment d'être aimé et chéri par des individus importants à nos yeux. Maintenant, elle possédait tout ce qu'elle avait toujours souhaité : de l'attention.