Une mission de rang D ? C'est une plaisanterie ? Si oui, elle n'était pas du tout amusante. Le jeune Genin, qui m'avait livré l'ordre de mission, semblait très sérieux quant à l'originalité du document. En effet, il affirma que cette missive lui avait été remise par le Tsuchikage lui-même. Je ne comprenais pas pourquoi on m'attribuait à moi, Aizen Hattori l'un des plus grands ambassadeurs du pays, une tâche d'un rang inférieur au mien. N'ayant pas vraiment le choix, je dus me résoudre à accepter la mission, saisissant la dépêche des mains du jeune enfant qui me l'avait apporté. Me trouvant déjà dans mon bureau, je me dirigeai vers mon siège dans lequel j'effectuais toute les tâches administratives que l'on me léguait. La curiosité envahissait mon corps, pourquoi en ces jours de festivités pour le peuple d'Iwa, confiait-il une telle besogne à l'un de ses subordonnés du plus haut grade possible ? Etait-ce une mission cachée dans la mission ? Naotaka Shoryu était connu pour être quelqu'un d'assez intelligent malgré ses agissements rudimentaires. En effet, il avait jusque-là mené d'une main de maitre le village, se mettant dans la poche à peu près toutes les personnalités du pays et au-delà. Peut-être m'avait-il découvert et tentait de me conduire dans un lieu afin de me capturer et de m'exécuter sans créer d'agitations ? Tant de questions défilaient dans mon esprit sans qu'aucune réponse ne prédomine.

Je ne ressentais pas de crainte non ; j'étais un calculateur, un maniaque de la précision. Et un tel acte de la part de mon supérieur, contenait beaucoup trop d'inconnus pour que je m'y engage sans arrière-pensée. Il me fallait lire cette lettre, observer son contenu, l'analyser et le décrypter. Durant mon auto-formation à l'art de l'écriture, j'avais appris à déchiffrer les intentions d'une personne simplement en étudiant son écriture, sa syntaxe, et même ses fautes. Plus le texte était long, et plus il m'était facile de rentrer dans l'esprit de l'auteur. La lecture de la mission que l'on m'avait affectée me mena à une conclusion : Naotaka Shoryu était vraiment quelqu'un d'imprévisible. Son ordre semblait sincère et les mots utilisés ne reflétaient rien mauvais. L'objectif de la mission était de s'occuper d'un groupe de riches touristes venue étudier les traditions d'Iwagakure no Sato durant les fêtes de Pâques, ni plus ni moins.

Le kage semblait m'avoir délivré cette mission, car il connaissait ma capacité à séduire les gens grâce à de beaux discours. Il savait également, que si la situation se dégradait, je pourrais aisément élaborer un plan afin de sauver les apparences et ainsi, satisfaire le client. Cet homme-là me connaissait bien... un peu trop même !

Ne perdant pas plus de temps, je convoquai quelques Chuunins, afin qu'ils escortent ce fameux groupe de visiteurs dans mon bureau. Quand le groupuscule de vacanciers se présenta à mon office, je commençai un petit spitch dont j'avais le secret.

« Bienvenue à Iwa chers visiteurs ! Je suis Aizen Hattori et je serais celui qui sera chargé de vous faire découvrir les merveilles d'Iwagakure no sato, le village ninja du pays de la Terre. Accrochez-vous bien, car notre voyage sera parsemé de savoureux mystères e de saisissantes aventures. Si après cela, vous êtes toujours debout, des festivités aux milles et unes couleurs, aux musiques entrainantes et aux mets raffinés vous donneront l'impression d'être au paradis. Alors êtes-vous prêts ? » dis-je avec un ton calme, mais enthousiaste.

Ma promesse semblait exagérée, mais il ne fallait pas oublier que je n'étais pas le genre de personne à ne pas tenir ses promesses.

« Avant de partir, nous allons devoir aborder le thème de la sécurité. Je vous présente, mon sabre, Kyoka Suigetsu. Regardez là attentivement... n'est-elle pas magnifique ? »

Le plan était simple, ils étaient à présent tous emprisonnés dans un genjutsu. Ils allaient à présent, vivre tout ce que je venais de leur promettre, et cela, sans bouger du bureau. De cette manière, je venais de résoudre tous les problèmes de ma mission : la satisfaction des clients et leur sécurité. Les esprits les plus faibles sont les plus faciles à berner et la satisfaction que j'avais observée dans les regards de ses riches seigneurs, m'avait convaincu qu'aucun d'entre eux ne pourrait me résister.

Aillant en quelques sortes, accomplies ma tâche ; je retournai m'asseoir sur mon siège entament la lecture d'un prestigieux livre écrit par un ninja de konoha : « Icha Icha Tactics ».