La kunoichi marchait tranquillement dans cette forêt, elle avait fini par s’habituer à cette atmosphère et avait trouvé plusieurs places où s’entraîner sans vraiment être dérangée.  Et bah oui, encore une fois elle s’entraînait. Rare sont les fois où elle ne le faisait pas, c’était une machine qui cherchait à être meilleure à chaque fois, rien de plus. Cette forêt était bien tenace malgré les apparences, jamais Sakunie avait provoqué un feu de forêt… Ça la rendait heureuse de ce côté, comme ça elle pouvait montrer à la petite incompétente comment utilisé le Katon. Aujourd’hui elle comptait seulement peaufiner un peu son maniement d’épée, rien de plus. C’était la partie qui prendrait le plus de temps, mais l’agressive se souvenait qu’un certain avait des projets de reconstruire le groupe des épéistes, elle ne pouvait pas arrêter maintenant tout son acharnement, elle voulait tant en faire partie. Tous ses espoirs étaient dans ses coups et la passion dans sa force. Elle tirait quelquefois sa puissance de cris, mais c’était mauvais, ça devenait un signe avant-coureur qu’elle allait attaquer pour son adversaire, alors elle tentait d’effacer cela. Si Sakunie était dotée d’une grande gueule, au combat elle pouvait être très calculatrice, si elle n’était pas sous l’influence de la colère bien sûr.

La kunoichi finit par s’assoir sur un tronc coupé par un autre entraînement. Elle prit sa gourde et but un peu d’eau en soupirant par la suite. C’est qu’elle avait mis les bouchées doubles cette fois. Sakunie regardait les alentours, perplexe… C’était calme aujourd’hui dans la forêt… Peut-être un peu trop, sachant ce qui pouvait se promener depuis le chaos qui s’était installé à nouveau. Même si elle n’aimait pas l’eau, elle en versait un peu sur son visage en fermant les yeux, contribuant ainsi à baisser un peu sa température, même s’il faisait moindre dans la forêt, elle avait chaud quand même. De ses doigts, elle frôlait son imitation de kubikiri, elle devrait bientôt lui donner un peu plus de tranchant. L’agressive continuait de toucher cette épée, avec le désir d’avoir la vraie.

Tout à coup, elle pensait avoir entendu du bruit. Elle se disait aussi que c’était trop calme dans le coin… L’oreille tendue, elle empoignait Kubikiri en balayant les alentours. Que la personne espionne ou pas…

-Sort de là si t’es pas une salope! Dit-elle en se levant, les yeux plissés.

Sakurya soulignait le manque de… Et bien de délicatesse. Peut-être qu’elle ne faisait que passer, peut-être que la personne n’avait même pas vu Sakunie, mais vous savez, avec son tempérament explosif… Elle grinçait des dents, elle se sentait plus que jamais observée mais elle ne pouvait pas dire d’où. Elle en était sûre cette fois, sans doute. Elle s’approchait tranquillement vers d’immenses buissons qui offraient une bonne cachette, sans pour autant tourner le dos aux autres possibilités. Après tout, elle s’entraînait quasiment toujours ici, alors elle savait où les gens pourraient trouver refuge et qui pouvait passer juste pour une promenade ou venir enquiquiner Sakunie. Personne ne pourrait battre la Kunoichi sur ce point, alors valait mieux que celle-ci sorte, avant qu’elle balance un cercle et coupe les buissons, avec la petite merde qui se cachait ou du moins, semblait-elle.  

Cette matinée avait été agitée pour notre homme qui fut convoqué par les conseillers du village au quartier général des shinobi. L’ordre de cette convocation était simple, le seigneur féodal du pays de l’eau et les conseillers de kirigakure s’était enfin mis d’accord sur le nom de la nouvelle ombre de l’eau, Hôzuki Saizo. Enfin, notre homme était récompensé pour les efforts qu’il avait fournis pour aider son village à sortir de cette crise qui le frappait depuis la quatrième grande guerre des ninjas, bien que ce ne fût pas chose faite encore. Il sortit de la salle de réunion d’un pas léger et heureux, voyant l’un de ses plus grands rêves se réaliser. Demain, il serait nommé rokudaime mizukage et une cérémonie immense aurait lieu au sein de notre village, un événement festif dont les villageois et les ninjas se souviendront longtemps. Le membre du clan Hôzuki n’eut d’autres réflexes que de vouloir aller prendre l’air à l’extérieur du village, il savait qu’une fois son avènement fait, il serait quasiment obligé d’être en permanence au village. Ainsi notre homme se dirigea vers les portes du village, sautant avec dextérité d’immeuble en immeuble. L’épais nuage brumeux était un peu moins dense que d’habitude ce matin laissant apparaître la magnificence de l’architecture de kirigakure que notre homme ne pouvait se lasser à admirer.

Ainsi notre homme arriva aux portes du village où il salua quelques confrères qui montaient la garde, mais ceux-là avaient été informés de la promotion exceptionnelle de Saizo et ne tardèrent pas à le féliciter. Notre homme fut touché mais continua sa route, voulant profiter de ses derniers instants en tant que Juunin. A une bonne allure, il courut à travers le chemin traversant la forêt brumeuse qu’entourée kirigakure puis sauta dès qu’il trouva une branche stable, préférant amplement se déplacer par la voie aérienne, lui permettant plus de vitesse et plus de discrétion grâce à l’épais feuillage de la forêt. Il n’avait pas réellement choisi d’endroit où aller, cela importait peu, il s’arrêterait lorsqu’il le déciderait. Lorsque tout à coup, il fut interloqué par les paroles d’une jeune fille non loin de sa position, celle-ci avait-elle réussi à percevoir les mouvements de notre homme ? Il ne pouvait le dire, mais les paroles de la jeune fille étaient loin d’être amicale et chaleureuse et Saizo n’appréciait guère le manque de respect. Ainsi, il voulut absolument voir cette jeune effrontée, qui s’avéra être une kunoichi de son village, une novice d’après son âge et la pâle imitation d’une des épées légendaires qu’elle tenait en main. Notre homme, voulant profiter de sa nouvelle position pour effrayer la jeune shinobi, ne put s’empêcher de demander :

SAIZO – Est-ce ainsi que l’on s’adresse au rokudaime mizukage, Hôzuki Saizo ? dit-il en marquant une légère pause puis continua. Quel est ton nom, jeune kunoichi ?

Notre homme passa sa main dans sa chevelure d’ébène tout en fixant la jeune kunoichi, attendant une réaction de sa part.

Son visage devint perplexe lorsqu’elle vit un écureuil sortir d’un Buisson. Tant de bruit pour un si petit animal et que diable faisait-il dans cette forêt? Elle le tuait d’un kunai bien planté et se tournait lorsqu’on lui adressait la parole. Oups, Monsieur se sentait concerné? Un immense sourire moqueur couronnait ses lèvres alors qu’il disait être le Mizukage. Sakunie éclatait de rire en le pointant.

-Ahhh mais oui! Et moi je suis l’Hokage de Konoha, ravi de te rencontrer! Dit-elle dans un ton plus que moqueur. Dégage maintenant salopard avant que je me mette vraiment en colère. A moins que tu ne veuille être attaché, ou peut-être bien masochiste… Dit-elle en baissant de plus en plus le ton pour murmurer quelques fabulations ici et là.

Elle ne se tournait pas complètement dos à lui, mais suffisamment pour lui dire qu’il ne l’intéressait pas. Du moins, pas avec des phrases aussi absurdes. L'agressive se calmer de ses rires calmement et repris un air sadique, comme à son habitude. C’est vrai qu’il n’était pas laid… Elle pourrait peut-être le séduire, il avait des yeux à ravir en plus. Elle soupirait de lassitude avant de s’assoir sur le tronc en croisant les jambes. C’est qu’il voulait pas partir on dirait. Était-il fâché? Triste peut-être? La Kunoichi soulevait un sourcil alors qu’elle lui répondit.

-Je suis Sakunie Yuurei, t’as un problème avec ça? Demandait-elle, indifférente.

Elle devait le savoir, parce que si Monsieur «Mizukage» avait un différend avec elle, il lui ferait plaisir de faire couler son joli sang. Elle espérait, du moins, que le goût de son sang soit à la hauteur de son physique. Sakunie croisait son regard dans le sien, ses yeux rouges étaient intenses, tout le contraire de son visage à ce moment. Soudain, elle entendit Sakurya lui parler en chuchotant.

-Je ne crois pas à ce temps-ci que n’importe qui oserait se proclamer Mizukage Sakunie… Chuchotait la passive.

-Non mais t’es folle de te pointer comme ça sale pute?! Il peut nous entendre, c’est dans la tête qu’on parle non mais… Dit l’agressive en faisant un mou colérique.

Ses billes rouges se reportaient sur cet homme, qu’il aille entendu ou pas, il pourrait tout simplement penser qu’elle se parle à elle-même et qu’elle a un manque d’estime envers sa personne. Ça l’avantagerait s’il pensait ainsi en tout cas, attribuer un handicap à quelqu’un qui n’en a pas peut être une jolie surprise. Enfin, une chose était sûre, cet homme avait du front de rester près d’elle, pas qu’elle soit de son niveau, simplement qu’elle est réputée auprès de certaine personne comme étant explosive et impulsive. De plus, elle connaissait bien ce terrain et peut-être, peut-être qu’il y avait des pièges? Ou pas. Quelque chose était sûr, c’est qu’elle gardait son imitation prêt d’elle, non comme menace, en fait peut-être oui, mais comme défense si jamais il devenait à être en colère le p’tit bout de choux sexy.

Cette jeune femme ne manquait pas d’audace, se moquant ouvertement du statut de notre homme, ne le croyant simplement pas, celle-ci s’était comparée à une ombre du feu. Elle vint même à le menacer, l’insulter et lui parler comme à un moins que rien tout en rigolant. Notre homme n’aima guère les manières de la jeune fille, il allait s’empresser de lui rappeler le mot respect. Celle-ci sembla cependant se calmer, tournant un instant le dos à Saizo puis l’autre instant étant en train de le relooker de haut en bas. En effet, notre homme était plutôt beau garçon, affichant fièrement sa crinière d’ébène et ses yeux de rubis. La jeune kunoichi s’installa alors près d’un arbre et vint à se présenter sous le nom de Sakunie Yuurei et demanda à notre homme s’il avait un problème avec cela de façon agressive. Notre homme lui répondit simplement d’un hochement de tête négatif avec un sourire moqueur, était-elle assez idiote pour parler à tous les ninjas bien supérieurs à elle ? Elle semblait bien l’être.

Puis vint un drôle de voix sortir de la bouche de la jeune fille, une voix totalement différente de la précédente, plus douce et plus calme, semblant également plus avisée selon ses paroles. Mais elle sembla retrouver ses esprits, enfin c’était vite dit puisqu’elle s’insulta elle-même. Notre homme comprit que la jeune fille était sujette à des troubles de la personnalité très avancée pour quelqu’un de son âge, cela sembla l’intéresser au plus haut point. Il avait toujours voulu connaître quelqu’un qui était sujet à ce genre de problème psychologique, voulant en voir les forces et les faiblesses chez un combattant aguerri. Mais à regarder la jeune femme, celle-ci ne lui offrirait pas un combat digne de ce nom, surtout qu’elle ne possédait même pas l’épée originelle, seule une copie vulgaire. Notre homme regarda d’un air très sérieux la jeune fille et alors quelques mots sortirent de sa bouche, affichant un large sourire sadique :

SAIZO – Et bien jeune fille, je crois que ce n’est pas ton jour de chance, il serait même juste de dire que, je crois que c’est le jour de ta mort ! dit-il en ricanant.

Notre homme se mit alors en position de combat, se tenant sur son pied d’appui positionné en avant, il recula l’autre pour avoir un bon centre de gravité. Sa main sur le fourreau de l’un de ses katanas, le pouce contre la garde de celui-ci pour être prêt à le dégainer aussi vite que possible. Il ne voulut pas laisser le temps à la kunoichi de se relever, c’est ainsi que d’un bond en avant rapide, il vint à dégainer son arme et donner un coup en croissant horizontal vers celle-ci. Le coup était rapide, très rapide pour une kunoichi de son niveau, mais si celle-ci était méfiante, elle serait en mesure de voir les déplacements de notre homme et peut-être avoir la chance d’esquiver son coup.

Sakunie éclatait de rire, si puissant qu’elle dût se tenir le ventre un peu avant de constater que ce mec était sérieux. Il va vite en affaires celui-là! Un sourire en coin, qui disparaissait très rapidement quand elle ne le vit plus. Même pas eu le temps de jurer… Ses yeux devinrent jaunes, elle poussait un peu son corps en brandissant son imitation de l’épée légendaire. Bah bordel de merde de saloperie de con qui devrait se faire sodomiser. Une très jolie ligne bien droite dans le visage. Pas assez profonde heureusement, mais quand même. La kunoichi grinçait de colère, non seulement elle avait été attaqué à son insu, mais en plus sa réplique du Kubikiri était fichue.

-Sale lâche attaqué une personne assise! S’exclamait-elle en fulminant de rage. Je vais te foutre à genou et te démembrer sale connard! Finit-elle en lançant un des deux bouts de son ancienne imitation.

Elle ne perdait pas de temps à faire rapidement une boule de feu géante, enfin, un semblant de boule de feu. C’était son style, une espèce de jet de flammes ayant plus ou moins une forme à proprement dire. Ça permettait de surprendre un peu et c’était plus difficile à esquiver, même si elle se doutait que ça ne ferait que le faire bouger un peu. Avec le manche de, et bien le reste de son ancienne imitation, elle tentait de le suivre du regard. Elle pouvait s’estimer chanceuse à ne pas être à la place de celle-ci, soit coupée en deux. Sakurya avait bien vu et son mouvement de corps avait été de justesse, mais parfait. Après ce jet de flammes, elle sautait sur un tronc qui était vertical. De cette façon, elle estimait qu’elle pourrait se donner un élan si jamais monsieur voulait encore agiter son jouet tranchant. En fait, l’idée de l’arbre fut rapidement remplacée.

Ce n’était pas l’idée de l’agressive, elle, elle voulait voir le visage de ce con. Les yeux plissés de colère, elle balayait les alentours, les doigts tendus pour imiter des griffes, l’autre main avec le reste de son arme.

-Où es-tu?! Demandait-elle d’une voix grave et de fureur.

Elle détestait lorsqu’on se moquait de sa gueule et même pas les paroles de la passive pouvaient la ramener sur terre, du moins, pas maintenant. Elle ressemblait véritablement à une démone, une espèce d’illusion de cornes pouvait quasiment être visible juste par son énergie qui était meurtrière. Cela rappelait peut-être quelqu’un…  Bref, elle se promenait en ordonnant à Sakurya d’utiliser toute son attention aux alentours. Elle le fixait dans les yeux, intensément, elle grinçait de ses dents, canines proéminentes… Ce qu’elle avait envie de le déchiqueter et de lancer ses restes un peu partout.

Soudain, Sakurya lui rappelait ce qu’il avait dit plus tôt. Pendant quelques secondes, peut-être que cela faisait du sens… Pourquoi une personne plaisanterait avec ce genre de titre…

-Sakunie calme-toi, il ne veut peut-être pas te tuer… Dit-elle doucement.

L’agressive tiquait d’un œil, mais elle était sourde cette passive de merde! Il venait de dire que c’était la journée de sa mort, elle était impardonnable cette faible!

Le coup mené par notre homme était précis et puissant, la jeune fille était en danger de mort face à un tel assaut. Celle-ci fit preuve de bons réflexes qui la menèrent à brandir la pâle imitation de Kubikiri Hocho. En cette fraction de temps, où elle eut levé son arme, l’homme l’avait déjà tranché, les deux segments se détachant, laissant apercevoir à notre homme, le village de la kunoichi, qui semblait étonnée sur le moment. Ce mouvement, qu’elle venait de faire, impressionnait un peu notre homme, mais venait principalement de lui sauver la vie car la lame avait été dévié par l’impact avec l’imitation pour finalement passer quelques millimètres près du village de la jeune fille. Saizo afficha un léger sourire au vu de ce spectacle, mais il n’eut beaucoup de temps pour faire quoi que ce soit car Sakunie avait déjà décidé de contre-attaquer.

La jeune fille lança un léger jet de feu vers notre homme, qui n’eut d’autre réflexe, dans un premier temps, de bondir en arrière de quelques mètres. Notre homme usa simplement de la technique secrète du clan Hôzuki, la technique de liquéfaction. Son corps se transforma, laissant apparaitre un humanoïde fait d’eau, un être liquide difforme, sur qui le feu n’eut aucun effet. Sur un épais nuage brumeux apparût lorsque le jet de flamme atteignit notre homme, il profita de ce nuage pour se reformer rapidement, complètement caché de la vue de la jeune effronté, qui n’avait pas hésité à user de ninjutsu pour contre-attaquer. Le membre du clan Hôzuki commençait à être agacée par le comportement de cette kunoichi, qui se tenait, à présent, sur le tronc d’un arbre.

Le prochain coup, qui allait arriver, elle ne pourrait le prédire. Celui-ci serait d’un tout autre niveau, tel que la jeune fille serait clairement dépassé au vue des capacités qu’elle a démontré. Notre homme en frémissait de plaisir, rien que d’y penser. Elle l’avait bien cherché après tout, il était normal qu’il lui rende l’appareil. S’il pouvait, juste, l’impressionner, attirer son attention, et pouvoir engager une discussion sérieuse, sans manque de respect ou sans accrochage, cela lui conviendrait. Et c’était le but de cette dernière offensive de la part de notre homme.

Ainsi, il profita encore du nuage brumeux, qui ne s’était toujours pas dissipé. Il plia ses doigts à part le pouce et l’index, qu’il laissa bien tendu, formant un révolver. Usant de ses sens pour positionner sa cible et pouvoir la toucher sans la blesser, il ferma ses yeux pour les éveiller un peu plus. Ainsi, il usa de la technique du pistolet à eau du clan Hôzuki. Une petite boule d’eau vint se détacher de l’index de notre homme pour filer droit vers la jeune fille, le coup visé la joie de la jeune fille, visant à lui faire une simple éraflure. Puis, sans attendre, il bondit du nuage et profita des arbres pour se positionner rapidement au-dessus de la jeune fille. D’un bon saut, il se retrouva derrière la jeune fille, sur le tronc, sabre sous son cou. Il approcha sa bouche de son oreille et il chuchota :

SAIZO – J’ai menti, tu ne mourras pas aujourd’hui. Mais je te dois une épée maintenant. Un Mizukage se doit de bien armer ses soldats après tout, dit-il en affichant un sourire presque innocent.

Telle une prédatrice, elle scrutait à travers la brume  du mieux qu’elle pouvait, mais ne se doutait certainement pas à cela. Même pas les réflexes de Sakurya avaient été impuissants. L’agressive crachait de la fumée de ses narines en passant son pouce sur l’éraflure. Elle n’allait pas le mettre à genoux… Elle arracherait ceux-ci et le battrait à mort avec! Vous savez, le charmant bruit de chaque ligament qui cèdent, de l’articulation qui crie, puis la chair qui se défait du membre? Un immense sourire sadique vint lui éclairer le visage, qui pourtant, affichait une toute autre expression pour la suite. Elle sentait le tranchant de cette lame sur son cou… Non que ce fût désagréable, elle rit un peu même. Mais, elle n’était pas d’humeur à parler.

-Il est trop tard, je te hais, je te hais du plus profond de mes entrailles… Se fit-elle coupé par la passive qui, pour une fois, exerçait de sa supériorité inconnue.

Et oui, Sakurya ne sait pas qu’elle est plus forte mentalement que son antithèse! Enfin, Sakunie finit bien par voir qu’il était trop fort, c’était bien la raison qui faisait en sorte qu’elle détestait cet homme au plus haut point. Il savait qu’il était le plus fort et elle n’aimait pas ça du tout. Puisqu’il se passait un silence, cela avait permis à la démone de décompresser juste assez pour se rendre compte qu’elle devrait céder sa place à l’ange. Après tout, elle était nul pour parler et bon, ça l’agaçait de l’avouer mais les gens préféraient souvent Sakurya…

-Si tu lui fais mal, je te jure que tu seras celui qui sera en première liste de mec à décapiter, tu m’as bien compris? Dit-elle en le pointant du doigt, dans un regard sérieux.

Puis, elle fermait légèrement les yeux pour que ceux-ci s’ouvrent en étant jaunes. Sakurya avait les yeux ronds, de la frayeur s’installait peu à peu. Elle tentait tout de même un sourire timide, en cherchant ce qu’elle pourrait bien dire pour qu’il… lâche cette position gênante disons-le ainsi. Elle le regardait de ses yeux innocents, mais réellement innocents, en ne disant rien. Soudain, elle trouvait quoi dire.

-Et bien… heum… Puis-je heum… Enfin, descendre de cet arbre s’il-vous-plaît? Je ne vous attaquerais pas promis… Demdait-elle de sa douce et timide voix.

Elle venait de capter sa dernière phrase. Elle avait une énergie beaucoup plus calme, sans chaos, colère…

-Vous me devez une épée? Demandait-elle en penchant légèrement la tête, curieuse.

La jeune effrontée sembla dépasser par ce qu’il venait de se passer, laissant apparaître un visage pleins d’admiration et de dégoûts à la fois. Exerçant son emprise sur elle, notre homme pouvait sentir l’envie de tuer qu’émanait de la kunoichi. Celle-ci semblait ressentir la puissance de Saizo, qui aurait pu en finir avec elle, en un instant, mais ce n’était pas son genre, de s’en prendre à ses confrères. La jeune fille n’eut d’autre réaction que de dire tout son dégoût à notre homme. Ce dernier en ria, car c’était la première phrase censée et respectueuse, en un sens, qu’elle venait de prononcer depuis qu’il l’avait rencontré. Mais la jeune fille n’en resta pas là, elle tourna légèrement la tête vers notre homme et le pointa du doigt et disant une phrase étrange : « Si tu lui fais mal, je te jure que tu seras celui qui sera en première liste de mec à décapiter, tu m’as bien compris ? ». Mais de qui pouvait-elle bien parler ? Notre homme se le demanda. C’est alors que la jeune femme ferma les yeux puis les rouvra, laissant apparaître des iris jaunes. Notre homme était certain, pourtant, qu’elles étaient rouges il y a encore quelques instants. De plus, la kunoichi sembla avoir complètement changée d’expression au niveau du visage, affichant timidité et peur. C’est alors, qu’une voix plus calme et douce vint à offrir ces quelques mots à notre homme :

SAKURYA - Et bien… heum… Puis-je heum… Enfin, descendre de cet arbre s’il-vous-plaît? Je ne vous attaquerais pas promis…

Saizo afficha un léger sourire, il baissa son sabre et le rangea délicatement dans son fourreau. Il descendit d’un pas du tronc et vint se positionner en face de la jeune femme. Le chakra de la kunoichi avait complètement changé, tantôt il était bouillonnant et pleins de haine, tandis que maintenant, celui-ci était calme et pleins de bonté. Notre homme comprit que cette jeune fille souffrait des symptômes d’un doublement de personnalité très avancé. Cela l’intéressa au plus haut point, bien qu’il n’aimait pas les manières de la première personne qu’il avait rencontré, il avait aimé le calme de cette nouvelle personne qui était apparue face à lui. D’une voix douce, Sakurya vint à demander pourquoi notre homme lui devait une idée. Saizo se tint la tête, affichant une expression et un sourire gêné, il prit la parole :

SAIZO – Bien je crains mettre emporter et briser ton arme. D’ailleurs, si je ne m’abuse, c’est l’imitation de Kubikiri Hocho ? Serais-tu une adoratrice des sept épéistes légendaires et de leurs sept sabres ?

Si c’était le cas, notre homme aurait encore plus d’intérêt pour la jeune fille, puisqu’il souhaite reformer ce groupe d’élite. Il aurait besoin de bretteurs passionnés et puissants. La jeune kunoichi semblait avoir bien des choses à apprendre encore, mais justement, notre homme pourrait la façonner à souhait pour qu’elle devienne une experte dans la maîtrise de son art. Affichant un sourire en coin de lèvres, il fixa de ses yeux rougeâtres de la jeune fille, en attente d’une réponse.

Sakurya fut soulagée quand l’homme rangeait son arme, elle était plutôt du genre pacifiste et savoir que quelqu’un pouvait menacer si facilement lui donnait froid dans le dos. Enfin, elle savait que c’était une kunoichi bien hors normes, mais ce genre de chose choquait tout le temps. La passive ne savait pas s’il avait rangé son arme parce qu’il lui faisait confiance ou tout simplement parce qu’il savait qu’elle était plus faible… Elle prit le temps de le remercier poliment, alors qu’il parlait de Kubikiri. Il était facile de deviner qu’elle s’entrainait avec cette épée dans le but de viser l’original, mais du côté de Sakurya, c’était plus difficile.

-Bien sûre, je compte m’entraîner encore un bout avant de chercher cette épée. Je ne crois pas être assez digne pour le moment… Dit-elle timidement en regardant le sol.

Enfin, du côté de l’ange, elle était plutôt trop modeste envers elle-même, contrairement à Sakunie qui clamait qu’elle devait mettre la main sur cette épée. Sakurya venait à peine de réussir à la soulever et faire quelque mouvement… Elle se mordait la lèvre en constatant à quel point elle était en retard comparé à la démone qui était déjà en train d’inventer d’autre mouvement et faire des enchaînements. Parce que, Sakunie maîtrisait mieux le chakra, la passive ne maîtrisait que le corps ce qui ralentissait grandement ses progrès. Bref, la kunoichi souriait une nouvelle fois à cet homme dangereux.

-Et vous? Avez-vous un intérêt pour Kubikiri? Pour ma part, c’est mon but dans la vie, en tant que Kunoichi accomplie bien entendu… Dit-elle en souriant de nouveau, la passion dans les yeux.

En revanche, elle ne manquait pas de motivation, elle se disait toujours que le but ultime d’une vie ne s’accomplit pas en une nuit! Si cet homme demandait cela, était-ce parce qu’il était intéressé lui aussi par cette arme? La Kunoichi se mordait la lèvre, elle refusait qu’on prenne Kubikiri ainsi… Enfin, elle n’allait pas se battre pour cela, mais tout de même, elle gardait une légère réserve, ce qui n’était pas dans ses habitudes. Par contre, elle restait très chaleureuse et gentille, elle ne voyait pas le but de se crêper le chignon… Ou plutôt les cheveux, simplement pour une arme. Même si c’était ce qu’elle convoitait, elle ne pouvait pas donner la mort de toute façon. De plus, elle figeait devant le sang, donc deux trucs qui faisaient en sorte qu’elle lâchât prise. Rah, toute cette confusion lui donnait mal à la tête! Elle secouait celle-ci pour tout chasser et voilà, elle reprit ses esprits en souriant bêtement.

SAKURYA - Bien sûre, je compte m’entraîner encore un bout avant de chercher cette épée. Je ne crois pas être assez digne pour le moment…

Donc cette jeune femme aspirait à devenir détentrice du légendaire Kibikiri Hocho, cela intéressa notre homme. Il se rappelait de cette effroyable lame, forgé il y a bien longtemps par son clan, faisant la taille d’un homme et dont la largeur en faisait la crainte des épéistes. Il fut formé, comme tous les autres ninjas du clan Hôzuki, à manipuler cette arme. Il se rappelle de sa lourdeur mais aussi de sa force incroyable pour décapiter n’importe quoi. Les recourbures et le trou à l’extrémité de la lame servant à y accueillir des têtes contre un mur, pour les ôter de leur corps l’instant d’après. Bien qu’il ait apprécié à apprendre à manier une telle arme, Saizo n’était guère intéresser par les armes légendaires, qu’avaient forgées, le clan Hôzuki pour son intérêt personnel, mais plutôt pour l’intérêt du village. En effet, son premier ordre en tant qu’ombre de l’eau, le lendemain de ce jour, serait de reformer le groupe d’élite que représentaient les sept épéistes de Kiri. Ainsi notre homme sélectionnerait des ninjas de tout type et de toute expérience pour reformer ce groupe et apprendre à manier ces sabres. Soudain la jeune femme vint interrompre les pensées de notre homme :

SAKURYA - Et vous? Avez-vous un intérêt pour Kubikiri? Pour ma part, c’est mon but dans la vie, en tant que Kunoichi accomplie bien entendu…

Malgré la timidité qu’elle inspirait, la jeune femme semblait déterminer à pouvoir aspirer à posséder Kubikiri Hocho, notre homme le ressentit. Ce dernier afficha un grand sourire en entendant les paroles de la jeune fille. Cette dernière, tantôt agressive, faisait preuve d’une grande douceur à présent, notre homme put baisser sa garde complètement. Bien que la jeune fille ne puisse atteindre à la vie de notre homme avec ses capacités actuelles, il fallait mieux être prudent, s’était-il dit. Tenant d’une main la garde de l’un de ses sabres, par habitude, il passa son autre main dans ses cheveux, un rictus qu’il avait assez souvent, sans doute parce qu’il aimait ses cheveux. Regardant la jeune fille droit dans les yeux, il dit d’une voix calme mais pleine d’entrain :

SAIZO – Demain, lorsque je serai proclamé ombre de l’eau, je reformerai les sept épéistes de Kiri. J’ai besoin de ce groupe reformé pour que la puissance de Kiri soit à nouveau reconnue. Peut-être seras-tu en mesure de devenir assez puissant pour manier Kubikiri Hocho et rejoindre ce groupe, qui sait …

Notre homme finit par s’asseoir contre le sol, voulant être plus confortablement installé pour continuer à converser avec la jeune femme. Il invita cette dernière à la rejoindre d’un léger mouvement de main vers le sol, comme il était accoutumé à le faire, par marque de respect. Le clan Hôzuki, bien que craint et réputé pour ses assassins, est un clan noble à la base, ses membres reçoivent une éducation stricte vouée au respect et à la politesse, comme il était accoutumé de le faire, se répéter notre homme sans cesse. Saizo continua de fixer la jeune femme, en attente d’une quelconque réplique de sa part.

La Kunoichi observait le langage non verbal, plus principalement cette main qui parcourait les cheveux. C’est vrai qu’ils étaient beaux… Aussi en santé que ceux de Sakurya et probablement plus doux aussi… Elle secouait la tête alors qu’il parlait de refaire les épéistes. Au début, elle arborait ce sourire niais, jusqu’à ce que les paroles tracent leur chemin à travers ce cerveau bien bête. Tout à coup, elle prit une tête si rouge que les tomates en seraient jalouses. Sakurya portait ses mains à sa bouche pour éviter une mâchoire trop longue. La simple mention de la formation de ce groupe donnait du courage pour deux, c’était le cas de le dire!

-Et –b-bien… J’espère h-o-o-nêtement devenir puissante… M-m-mais je fais des efforts, vous savez, je ne suis pas un génie mais je souhaite tout de même que si une personne touche cette épée, qu’elle soit aussi déterminée et respectueuse envers celle-ci. Avait-elle dit en fermant les yeux, les mains sur le cœur.

Elle serait détruite de savoir que quelqu’un d’autre serait en possession de Kubikiri, mais au moins si c’était une personne qui était aussi passionnée qu’elle, ça pourrait mettre ne serait-ce qu’un peu de baume sur cette blessure. Contrairement à la démone, l’ange envisageait le pire, pour se préparer psychologiquement à ce genre d’éventualité. Elle n’avait pas encore passé L’examen chunnin, quoiqu’elle le pourrait, sauf qu’il lui manquait une équipe. Soudain, l’homme allait s’asseoir en invitant la Kunoichi. Elle fut surprise et gênée, mais s’exécutait. Assise en tailleur, elle osait un regard dans les yeux de cet homme. Finalement, sa présence ne lui dérangeait pas? C’était bien une première, car bien des kirijins répugnent Sakurya, du moins, ceux qui l’ont croisé.

-Je me nomme Sakurya et vous? Demandait-elle en étant plus détendu.

Il semblait qu’il avait baissé un peu plus sa garde, donc l’atmosphère se faisait sentir beaucoup plus douce et moins de méfiance. Vous savez, Sakurya n’était pas du tout méfiante et disons qu’elle accordait maintenant une confiance bien aveugle. Peut-être qu’elle ne le devrait pas, mais c’était dans sa nature de croire au bon de chacun. Même s’il allait devenir le Mizukage, il était humain comme tous, d’ailleurs, cela faisait un bon sujet aux yeux de la jeune femme.

-Alors vous serez vraiment Mizukage? Comment vous vous sentez? Demandait-elle dans un sourire naturel. Je ne pourrais pas fermer l’œil après cette nouvelle! Je n’imagine pas de votre côté! S’exclamait-elle dans une voix au timbre légèrement élevé, rien de  strident.

C’était tout un exploit et même si elle ne le connaissait pas, elle était vraiment fière pour lui. La plupart des shinobis souhaitent être un jour le dirigeant. Pour sa part, la jeune n’en voyait pas L’intérêt. Elle désirait plutôt être d'utilité, car elle ne se voyait pas gouverner, elle savait pertinemment qu’elle n’avait pas ça dans le sang ni le caractère.

La jeune fille s’était littéralement métamorphosée à la suite de ce changement de personnalité, s’en était presque effrayant pour notre homme, qui n’avait jamais rencontré quelqu’un doué de tel talent. Elle semblait pouvoir changer à volonté sa personnalité agressive et meurtrière en un doux ange. Cela aurait pu déstabiliser notre homme au plus haut point, mais il restait de marbre, observant la jeune fille, voulant voir jusqu’où pouvait aller ce problème psychologique. Bien qu’étant un haut gradé de son village, jamais il n’avait entendu parler d’une jeune fille capable de cela parmi nos petits rangs. Si ça avait été le cas, il est presque certain que notre homme serait allé voir cette jeune fille plus tôt et pourquoi ne pas superviser son entraînement même. Mais elle semblait être une genin aguerrie, commençant à maitriser correctement les bases du ninjutsu et du combat, notre homme aurait beaucoup à apprendre à la jeune kunoichi mais il ne savait pas si sa position future lui permettrait de prendre des élèves.

La jeune fille vint interrompre, à nouveau, les pensées de notre homme, en s’asseyant près de lui de façon réservée et timide, puis vint à présenter sous le nom de Sakurya. Alors, chacune de ses personnalités avait un prénom, la caractérisant proprement, c’était intéressant. Inclinant légèrement la tête, notre homme se présenta à son tour :

SAIZO – Je suis Hôzuki Saizo, enchanté de te rencontrer Sakurya, dit-il en affichant un sourire nié.

Bien qu’il ne voulait rien laisser transparaitre envers la jeune kunoichi, Saizo était intéressé par ses capacités et voulait voir comment celle-ci évoluerait. Peut-être que le conseil lui permettrait de monter une équipe shinobi, en formation, qui pourrait ensuite rejoindre les épéistes, capables déjà de manier les légendaires épées. Cela sembla une bonne idée pour notre homme, étant du clan Hôzuki, clan à l’origine de ces sabres, il en connaissait le maniement et les secrets de chacun. Ainsi, il pourrait former trois jeunes ninjas à pouvoir devenir des épéistes, cela sonna bien aux oreilles de notre homme. Celle-ci vint à lui dire qu’elle ne pourrait pas trouver le sommeil après une telle nouvelle, notre homme acquiesça d’un léger sourire, avant d’ajouter :

SAIZO – Et bien je dois dire que c’est un rêve qui se réalise, mais je reste calme, il y a énormément de travail qui m’attend.. Le village est dans une situation critique et je vais avoir besoin de toutes les forces militaires disponibles. Qui est en charge de ta formation, jeune Sakurya ?

La jeune kunoichi passait malheureusement très souvent inaperçu, surtout qu’elle vivait loin de la ville. Les seuls qui la connaissaient ou avaient entendu parler d’elle étaient… Enfin bon. Sakurya regardait cet homme et elle y voyait quand même un côté assez effrayant. Il semblait autant être capable de supprimer tous ses émotions que d’être, étrangement, humain. Elle y voyait une chaleur froide, non que cela semblait un menteur mais simplement, une ruse ou un réflexe… Avec un doigt, elle faisait de petits cercles dans une zone de sable en souriant, jusqu’à ce que Saizo se présente.  Elle posait son regard jaune dans le sien en écoutant attentivement, elle se devait de savoir le nom du nouveau Mizukage, surtout qu’il lui faisait l’honneur d’être en sa présence. Eh oui, la passive était de ce genre qui loue toute sa confiance et donne même du crédit au supérieurs, surtout le gouverneur. Elle n’était pas habitué à ce qu’on lui consacre ne serait-ce que quelques minutes d’attention, car elle était simple Gennin, c’était alors tout un évènement pour Sakurya.

-Oh! Donc vous êtes de…Et bien… D’une famille…heu… Dit-elle incertaine. Ceux qui deviennent de l’eau! C’est bien cela? Avait-elle demandée la tête légèrement penchée en souriant, même à travers son incertitude.

Quand il vint poser la question sur son sensei… Elle prit un bout de tissu en le serrant. Théoriquement, elle en avait un, mais il ne s’était jamais montré le bout du nez. Et honnêtement, c’était devenu un sujet sensible pour elle. Malgré cela, Sakurya se disait qu’il était en droit de savoir.

-Et bien… Disons simplement que je suis censé avoir une équipe mais j’ai l’impression que je suis victime de canular ou d’une malédiction. Disons simplement que je peux compter sur une main les sensei que j’ai eu. Dit-elle avec un sourire bien triste.

Un sentiment que la jeune passive détestait beaucoup était sans nul doute l’abandon. Sans le savoir, elle avait été abandonnée dès sa naissance. Puis vint la mort de ses parents, puis les sensei… C’était vraiment une émotion atroce à vivre. Enfin, elle levait les yeux au ciel, en continuant d’espérer. Elle ne comptait peut-être plus tenter de voir son nouveau sensei.

-Je laisse maintenant le destin faire cela, je ne crois plus au bout de papier… Dit-elle en observant la forme des nuages.

La jeune et adorable Sakurya vint à reconnaître le nom de notre homme, semblant même en connaître la capacité si spéciale, la liquéfaction. C’est grâce à cette technique que les membres du clan de Saizo se firent connaître à travers le pays de l’eau et le monde ninja, beaucoup de clans eurent peur de l’affronter dans le passé et maintenant beaucoup de ninjas redoutent d’affronter cette capacité. Couplée avec les armes adéquates, cette technique pouvait permettre de devenir intouchable en combat. Le suika no jutsu n’est vraiment pas à sous-estimer, un ninja sans une affinité élémentaire avec le raiton ne doit surtout pas s’engager en combat avec un Hôzuki, à moins d’être plus puissant que lui, évidemment. Saizo acquiesça d’un sourire pour faire comprendre à la kunoichi qu’elle avait vu juste.

Mais lorsque le temps vint d’aborder la personne en charge de sa formation, la kunoichi resta calme mais sa voix laissait porter une légère once de colère que notre homme put discerner clairement. Apparemment, celle-ci n’avait pas eu de chance dans l’attribution de ses professeurs. Cela prouvait bien que la discipline à Kirigakure était laxiste, à un point presque désobligeant. Cela rendit mal à l’aide Saizo, qui avait connu une formation des plus aisées et des plus réputés. Une équipe de trois genins composée de Saizo, d’une kunoichi spécialisée en iroujutsu décédée pendant la troisième grande guerre des ninjas, Namida, et un autre ninja qui était mort lors des missions supérieures confiées à l’équipe. Pris en charge par un juunin du village qui lui était mort pendant la quatrième grande guerre des ninjas. De plus, il avait eu la chance d’être entrainé par son paternel aux arts de son clan. Il avait reçu une formation très complète qui avait fait de lui ce qu’il était aujourd’hui.

La jeune femme interrompit les pensées de l’ombre de l’eau en disant qu’elle n’avait plus confiance en la paperasse et qu’elle laissait le destin faire son travail. Malgré son jeune âge, elle semblait cultivée, connaissant la capacité du clan Hôzuki, et mature, seule une personne mature ne s’énerve pas dans ce genre de situation et laisse le temps au destin. Usant de ses talents de senseur, Saizo vint à sonder Sakurya afin d’en connaître plus sur sa puissance et son affinité élémentaire particulièrement. Il fut surpris lorsqu’il vint à comprendre que l’affinité élémentaire de la jeune kunoichi était le feu, un élément peu répandu dans ces contrés. Bien que notre homme n’ait aucune capacité en l’art du Katon, il vint à proposer à la jeune fille :

SAIZO – « Je pense être en mesure de pouvoir prendre en charge une équipe de jeunes ninjas talentueux. Je souhaite que tu en fasses parti, je prendrai en charge ton entraînement même si je n’ai aucune capacité en l’art du Katon et si l’équipe n’est pas complétée immédiatement. Affichant un dernier sourire, il aperçut un aigle du village, lui signalant de rentrer immédiatement. Je dois retourner au village, à notre prochaine rencontre, je t’entraînerai ! Sois prêt à souffrir, jeune Sakurya, car je ne te ménagerai pas. »

Puis Saizo disparut à une vitesse ahurissante grâce à sa technique de déplacement instantanée, laissant Sakurya en plan. Celle-ci pouvait penser que ce n’était que des paroles en l’air mais ça ne l’était point pour notre homme qui connaissait sa signature de chakra à présent. Il pourrait la retrouver dans le village facilement. Ce qu’il ferait prochainement pour prendre en charge son entraînement. Il avait beaucoup d’espoir en la nouvelle génération et il savait que Sakurya serait certainement une kunoichi de première classe dans peu de temps sous sa tutelle.

Ouf, elle avait si peur de s’être trompée… Cette approbation lui retirait beaucoup de poids sur les épaules et en même temps, lui confirmait qu’elle avait une bonne mémoire. Cela faisait longtemps qu’elle avait dépoussiéré tous les livres de Kiri, enfin… Les livres sur les techniques rien d’autre. Si Sakurya avait lu sur le clan, c’était bien parce que, justement, ils étaient experts en tout ce qui touchait les épées. Spécialement Kubikiri. Très spécialement Kubikiri. En fait, c’est la seule histoire qu’elle savait, le reste, elle boude trop le village pour vouloir et avoir la motivation de lire. La kunoichi était figée devant ce morceau d’homme qui représentait en fait tout le village. Qu’allait-il faire? Que voulait-il changer, garder?

Tout à coup, il prit la parole. Ces paroles prirent du temps à faire leur chemin à travers la raison de Sakurya. Au début, elle n’y croyait pas une seconde. Que quelqu’un s’intéresse à elle, en plus d’être un haut rang… Elle ne voyait tout simplement pas ce qu’elle pouvait représenter. L’ange avait pour les rares fois des appréhensions, est-ce qu’il se moquait d’elle? Tirait-il plaisir de sa souffrance, comme Sakunie? Cela prit un peu de temps avant qu’elle se résout à faire confiance à cet homme. Après tout, elle n’avait rien à perdre vraiment, et s’il lui avait offert…

-Je vous remercie… Dit-elle en souriant.

Ce n’était que lorsqu’il quittait qu’elle rajoutait.

-Merci ! Avec un immense sourire.

Finalement, elle se sentait prête, après tout, ce n’était pas comme s’il pouvait disparaître ou mourir du jour au lendemain, si? Sakunie ne prononçait pas le moindre mot, elle n’accordait pas une seule once de confiance à cet homme. Dans sa tête, il allait les laissés tomber comme tous les autres. Franchement, un Mizukage qui compte entraîner une gennin qui a l’âge d’un chunnin, voir d’un junnin? La démone avait encore le goût très amer dans la bouche et cela n’était pas prêt de partir. Il devra faire ses preuves. C’est dommage qu’un être comme lui aille à subir l’erreur des autres… Mais il semblait être assez fort et convaincant, peut-être réussirait-il à gagner le peu de confiance et créer un lien avec un fil si mince qu’il brise si facilement?