Sur les traces du passé...

Quelques flocons venaient se déposer sur le sol, lentement… la neige, qui tombait depuis plusieurs heures déjà, recouvrait le paysage de son manteau blanc, le rendant calme et paisible.
Au cœur du Pays du Fer, Thrys marchait sur les quelques sentiers encore visibles, en direction d’un lieu oublié depuis dix-neuf ans… A quelques kilomètres de la cité où se regroupent les samouraïs, au nord, se trouvaient dix-neuf ans plus tôt un petit village, blotti au cœur d’une forêt et non loin d’un val creusé par la rivière. Quelques paysans y vivaient, paisiblement et profitaient des bonheurs de chaque jour. Satisfaits de leur petit coin de paradis, les habitants de ce hameau jouissaient des ressources naturelles qui semblaient leur tendre les bras : les bois, quelques terres cultivables, et une voie commerciale, le reliant à la forteresse des samouraïs, qui l’approvisionnait en nourriture et matières premières.
Ce petit village, cher aux yeux de notre Sunajin, se nommait Suchïru. C’est dans ce hameau, dans l’intimité et la plénitude qu’il passa les quatre premières années de sa vie.

Alors qu’il suivait la route instinctivement, son esprit se remémora les jeux auxquels il jouait avec son grand frère et sa grande sœur. Celle-ci s’était toujours montrée plus encline à s’occuper de lui, tandis que Kizoku, l’aîné, préférait partir à l’aventure autour du village, et à aider Kami, leur père. Thrys et sa sœur Kiyo restaient la plupart du temps près de la maison. Attaché à ce point de repère, notre jeune garçon évitait généralement de s’éloigner de sa mère, Yuki, et se contentait du petit espace situé derrière leur petite maison, non loin du jardin… enfin, si nous pouvions appeler cela un jardin. Les températures, qui ne dépassaient que rarement la limite entre le négatif et le positif, étaient très rudes avec les cultures, si bien que peu de fleurs et plantes poussaient ici. Mais, à force de persévérance, Kiyo était parvenue à sauver cinq magnifiques perce-neige, et les avait placés à un endroit ensoleillé du jardin, de telle sorte à ce qu’elles continuent de survivre, malgré le climat. Quelqu’un qui connaîtrait le langage des fleurs affirmerait que le perce-neige était un symbole d’espoir… N’est-ce pas magnifique que de voir une fleur trouer le manteau blanc et se battre jusqu’au bout, jusqu’à ce qu’elle parvienne à capter un peu de soleil ? Alors oui, le perce-neige serait un symbole d’espoir.

Kami était un homme plutôt débrouillard, qui aimait aider les autres habitants de Suchïro. Ses entraînements de ninja le rendaient plus résistant que la moyenne, si bien qu’il était toujours volontaire pour rendre service. Amical et bon vivant, il était toujours souriant et ne se gênait pas pour le montrer autour de lui, ce qui avait souvent pour habitude de réchauffer les cœurs. C’était un brave homme.
Yuki, quant à elle, était plus timide, mais qui se montrait très douce et sensible aux différentes blessures du monde. D’une rare beauté, la femme de l’ancien ninja était une personne magnifique, tant du point de vue du physique que du mental. De beaux yeux bleus qui, lorsqu’ils vous fixaient, vous faisaient littéralement chavirer. Un sourire parfait qui, tout comme celui de Kami, apportait du bonheur à ceux qui le voyaient. Une parfaite épouse, une ravissante femme et une mère aimée.
Kizoku, l’aîné, était un gai luron, qui croquait la vie à pleines dents, et qui ne se souciait guère des problèmes futiles. Chenapan, un peu rebelle par moment, il n’en restait pas moins un adolescent amical et serviable.
Et enfin, Kiyo, la cadette, une petite fille adorable qui faisait craquer les autres habitants du village par son visage angélique. Certaines avaient pour habitude de dire, en la voyant sourire « Qu’elle est choute ! On en mangerait ! ». Combien de fois avait-elle entendu cette phrase, hum ? Voilà des lustres qu’elle avait cessé de compter…

Enfin… voilà dix-neuf ans que Kami avait cessé d’aider les autres villageois, dix-neuf ans que Yuki avait arrêté de s’occuper de la maison et des trois enfants, dix-neuf ans que Kizoku s’amusait à faire rire la galerie avec ses blagues, dix-neuf ans que Kiyo avait cessé de compter les compliments qui lui étaient faits dans la journée…

Voilà dix-neuf longues années que le village de Suchïro s’est embrasé, par une nuit d’hiver glaciale, la nuit du quatrième anniversaire de notre héros… Comment pourrait-il oublier cet horrible passage de sa vie ? Cette nuit qui restera à jamais gravée dans sa mémoire ?
Pendant qu’il marchait en direction du sanctuaire érigé à la mémoire des habitants du petit village, Thrys resongea aux flammes, aux cris, aux pleurs, au désespoir… Perdu au beau milieu de la cohue et de la panique générale, notre jeune garçon ne semblait guère réceptif au chaos qui l’entourait… et pourtant, aujourd’hui, tout lui revient et surtout, tout le hante.

Bientôt, le Sunajin atteignit l’entrée du petit village… tout avait brûlé : l’arche s’était effondrée, les portes conservaient les marques calcinées du brasier… et, non loin de là, un petit autel entouré de fleurs. Comme chaque année, il s’approcha de la stèle, déchiffra mentalement les mots gravés dans la roche, et ne put s’empêcher de verser une larme à la mémoire de sa famille.

Soudain, un bruit résonna à proximité de lui... comme si quelque chose venait de tomber à terre, comme si quelque chose venait de… s’écrouler… Immédiatement, il tourna la tête sur sa gauche, et contempla les ruines de Suchïro, qui semblaient l’inciter à pénétrer une fois encore dans l’enceinte de ce village fantôme.
Après quelques secondes d’hésitation, il fit quelques pas en direction de l’allée principale du hameau et, furtivement, il jetait de rapides coups d’œil autour de lui, examinant chaque habitation. Difficile de se dire que, une vingtaine d’années plus tôt, vivaient ici une petite communauté de paysans… les lieux sont abandonnés depuis longtemps, et personne n’est jamais revenu… Mais étrangement, quelque chose avait changé.
Thrys, intrigué par cette sensation pour le moins angoissante, continua sa route avant d’atteindre son ancienne maison. Voilà une éternité qu’il n’était pas revenu ici… à dire vrai, depuis l’examen de sélection des aspirants samouraïs. La colère le gagna peu à peu alors qu’il songea aux bandits qui avaient osé profanés l’antre de la famille Kaosu. Mais une fois de plus, une étrange sensation le perturba. Ses yeux se dirigèrent vers les portes presque intactes de son ancienne demeure : elles étaient entrouvertes. Pourquoi ? Des pillards ?
Thrys voulut en avoir le cœur net : il se rua à l’intérieur, avant de constater que tout avait été saccagé. Les meubles renversés, des affaires diverses qui avaient survécu à l’incendie étaient répandues sur le sol. « Quel est le salaud qui a fait ça ?! » ragea notre héros en constatant les effets personnels de son père qui jonchaient le tatami. Soudain, son regard fut attiré par un étrange objet qui brillait légèrement au sol. Curieux, le Sunajin se pencha, avant de récupérer un collier au bout duquel était accroché un symbole du Village caché du Sable. Un pendentif qui appartenait visiblement à son père. Une chaîne avec à son extrémité un disque métallique légèrement bombé, et dont l’intérieur sonnait creux… mais malheureusement, impossible pour notre Juunin de l’ouvrir.

Tout à coup, il entendit des bruits de pas à l’extérieur, si bien qu’en peu de temps, il rangea le précieux souvenir de son père dans sa poche, et se précipita dehors, afin de voir qui pouvait bien venir se promener ici.

Un homme se tenait immobile, devant l’ancienne demeure du Kaosu. Des cheveux mi- longs noirs, une barbichette et moustache de quelques jours à peine, et des yeux d’un rouge sang. Sa tenue était plutôt représentative d’un statut bourgeois, voire même une marque de noblesse. Il devait avoir la trentaine tout au plus.
Qui pouvait-il bien être ? Un ancien habitant de ce village ? A première vue, notre héros ne le reconnut pas, mais, aussi étrange que cela puisse paraître, il avait la sensation de le connaître depuis de nombreuses années. Néanmoins, il estompa rapidement ses ressentiments avant de venir à la rencontre de l’inconnu :

« Qui es-tu et que viens-tu faire ici ? »

Le ton de sa voix était agressif. Peut-être parce qu’il n’appréciait guère voir un étranger lorgner sa maison, sans dire un mot. En revanche, il attira finalement son attention, si bien que l’inconnu se tourna vers lui.

La suite s’annonçait… intéressante !

Intrus !

D’une voix agressive, Thrys s’était adressé à l’inconnu, le forçant ainsi à le regarder et surtout à lui répondre… Le fixant de ses yeux vifs, il souhaitait l’intimider et surtout lui faire comprendre qu’il n’était pas le bienvenu ici…Mais alors que notre héros attendait une réaction de la part de son interlocuteur, celui-ci semblait perdu dans ses pensées…
Les yeux dirigés sur les murs noircis par les flammes, le regard vide, comme si tout ce qu’il voyait lui rappelait des souvenirs qu’il aurait préféré enterrer à jamais, l’inconnu se tenait immobile, à quelques mètres de l’entrée où se trouvait le Sunajin… D’ailleurs, la situation paraissait à ce dernier très étrange… bien qu’il savait pertinemment que l’homme se trouvant face à lui actuellement était un parfait étranger, il avait la sensation de le connaître… ou du moins, de l’avoir déjà rencontré quelque part.
Malheureusement, impossible de se souvenir où et quand il aurait pu croiser ce visage.

L’inconnu, qui finit par émerger, regarda rapidement l’ensemble de la demeure en ruines, avant de serrer le poing. Au même moment, Thrys décala rapidement le tissu de sa cape du bout des doigts, dévoilant ainsi le manche de son katana, prêt à dégainer Meiyo si son interlocuteur se montrait hostile et dangereux.

Soudain, l’homme lâcha quelques mots. Une phrase, très simple et directe… Notre protagoniste, trouvant la réponse plutôt étrange et surtout un peu louche, resta sur ses gardes et surveilla de près l’inconnu qui se dirigea immédiatement dans sa direction. Son rythme cardiaque accéléra… Plus l’homme s’approchait de lui, plus il sentait son cœur battre dans le creux de sa poitrine.
Mais alors qu’il pensait pouvoir lui parler davantage et en apprendre plus sur sa personne ainsi que sur ses motivations, l’effronté le contourna rapidement, avant de se diriger à l’intérieur de la maison.
Pour une raison encore inconnue, Thrys sentit quelque chose de… familier lorsqu’il vit son interlocuteur passer à proximité de lui. Mais en quelques secondes, ce sentiment se dissipa lorsque le Sunajin comprit que quelqu’un venait de pénétrer dans ce sanctuaire. Sans perdre une seconde, il se retourna, dépassa à une vitesse incroyable l’étranger avant de venir se placer sur son chemin, face à lui. Son expression s’était assombrie, les sourcils froncés et le regard aussi perçant qu’un poignard, dirigé dans celui de l’inconnu.
Il ouvrit une nouvelle fois la bouche, insistant davantage sur ce qu’il souhaitait faire comprendre à cet homme :

« Puis-je savoir ce que tu es venu chercher dans cette maison ? »

Sur ces mots, il approcha vivement sa main droite du manche de son katana, avant de le sortir de son fourreau et de diriger la pointe en direction du torse de l’intrus.

« Sache que je n’ai pas l’intention de te tuer… mais si tu fais un pas de plus, je n’hésiterai pas à planter ma lame dans ta chair ! »

Thrys sentait déborder en lui tout cette rage qu’il contenait depuis des années. Alors qu’en temps normal il aurait abordé la chose d’une façon bien plus diplomatique, voir un étranger entrer dans son ancienne maison le mettait hors de lui. Cet acte représentait un véritable affront ! Que dis-je, un sacrilège qui insulte la mémoire de sa famille défunte !
L’inconnu restait silencieux, fixant le Sunajin dans les yeux, tout en prenant soin de ne pas s’avancer compte tenu de l’objet métallique dirigé contre lui. Cependant, il paraissait très calme, comme si tout ce qui se passait autour de lui n’avait aucune importance.
Thrys reprit de plus belle, d’un ton légèrement plus calme, mais tout aussi autoritaire et inquisiteur :

« Et d’ailleurs, tu ne m’as toujours pas répondu… qui es-tu ? »

En garde !

De la pointe de son fidèle katana, Thrys tenait l’inconnu en joue, l’obligeant ainsi à faire demi-tour et à sortir de son ancienne demeure. Alors que cet étranger ne semblait guère conscient de ce qui se passait autour de lui, son attitude changea du tout au tout. Il se mit à trembler, comme si un mal inconnu venait de le posséder, et ses pupilles se rétractèrent en une fraction de seconde. Puis, d’un geste lent, il ferma les yeux avant d’approcher sa main droite au niveau de son visage et ainsi le dissimuler à la vue de notre héros. Ce dernier, qui sentait que la situation commençait à lui échapper, consolida ses appuis au sol et agrippa fermement le manche de son sabre, prêt à réagir au quart de tour.
Mais alors qu’il pensait avoir une longueur d’avance sur l’homme face à lui, ce dernier envoya son avant-bras gauche en direction de sa lame, la dégageant brusquement. Déstabilisé par cette « attaque » surprise, le Sunajin perdit légèrement l’équilibre, et, après s’être rétabli, il fit un petit saut arrière, creusant ainsi l’écart entre son adversaire et lui.
Entretemps, celui-ci s’était accroupi, accompagnant son mouvement d’un cri de douleur pour le moins assourdissant… comme si quelqu’un venait de l’égorger. Thrys, qui malgré la situation incompréhensible, tenait toujours l’homme en joue avec son sabre, le vit se redresser sur ses deux jambes et le fixer de son œil gauche, aussi rouge que du sang frais. Sur un ton des plus calmes, l’inconnu répondit à notre héros, le toisant verbalement et lui demandant, d’une façon provocante, s’il était capable de le tuer. « Crois-moi si je dois t'éliminer je ne me priverai pas ! » songea notre Sunajin en fronçant les sourcils et en contenant encore un peu sa rage. Son adversaire semblait sérieux, si bien que Thrys s’attendait à le voir se précipiter sur lui à tout moment.
Puis, l’homme leva les bras au ciel avant de fixer le plafond, tout en lâchant un rire glacial, semblable à celui d’un dément. Enfin, il reprit sa posture habituelle, fixa une dernière fois le jeune ninja du Sable de son regard vif et perçant, avant de parler de choses qui, après première écoute, faisaient penser à des paroles de fanatiques. Mais Thrys n’avait guère le temps et l’envie de les déchiffrer : le combat était imminent !

Sans attendre une seule seconde de plus, l’adversaire de notre protagoniste se rua sur lui, poings fermés, prêt à lui asséner de nombreux coups. Le Sunajin, qui gardait son calme du mieux qu’il le pouvait, observa la course de son opposant, et se préparait à esquiver l’assaut frontal. Alors que le fou furieux décocha un coup en direction du visage de notre héros, celui-ci retira sa main gauche du manche de son sabre, plaça rapidement son avant-bras devant sa tête et dirigea la plaque métallique sanglée à sa manche contre le poing. L’impact fut rude, si bien que Thrys força sur son bras pour contenir la puissance phénoménale de son adversaire. Sans doute sous l’impulsion de cet état second, sa force se voyait décuplée. Notre ninja repoussa alors l’ennemi, le déstabilisant légèrement, et profita de cette ouverture pour sortir de la maison, et ainsi forcer l’inconnu à le rejoindre à l’extérieur. Seul souvenir de son passé, Thrys souhaitait s’assurer que son ancienne maison ne subisse pas les conséquences d’un affrontement qui, au bout du compte, était parfaitement inutile.

Kizoku, qui suivit du regard le Sunajin lorsque celui-ci quitta les lieux, se retourna lentement, avant de lui dessus, une fois de plus. Entretemps, notre héros avait rangé son sabre dans son fourreau, et s’était acquitté d’une incantation rapide, accélérée par son habileté à composer les signes.

« Fuuton ! Daitoppa ! »

Tout à coup, il se forma autour du jeune ninja un courant d’air en forme de cône, la pointe dirigée vers le fou furieux. En une fraction de seconde, la bourrasque fut projetée sur l’étranger, ralentissant ainsi sa course, jusqu’à même l’arrêter et l’immobiliser. Mais malgré son niveau avancé, la technique ne le ralentissait que très peu, et d’ici quelques secondes, les deux combattants se feraient de nouveau face. « Bon sang, il est coriace le bougre ! » s’énerva Thrys, voyant que son attaque ne donnait pas les résultats attendus. Alors que le vent s’estompait peu à peu, il prit une impulsion sur ses deux jambes, utilisa un petit peu de chakra avant de se hisser sur le toit de l’habitation située derrière lui.

Posté au sommet du bâtiment, Thrys avait une vue stratégique de l’aire d’affrontement, et pouvait anticiper chaque mouvement de son adversaire. Lentement, il dégaina une fois de plus son sabre, se mit en posture de garde, et lança, d’un ton agressif à l’homme en contrebas :

« Tu comptes donc te mesurer à moi ? Il ferma les yeux, prit quelques secondes pour se concentrer, avant de diriger ses yeux vers son opposant. Sache que lorsque j’affronte une personne dans un combat à mort, je ne fais pas qu’essayer de le tuer… Son regard devint encore plus sombre et glacial, intimidant même… Je l’exécute ! »

Il attendit alors une réaction de la part de l’homme en bas. Qu’allait-il faire ?  

Le combat fait rage !

En hauteur sur le toit d’une vieille maison, faisant face à l’étranger qui le scrutait en contrebas, Thrys le tenait en joue de sa lame, et se tenait prêt à poursuivre l’affrontement. Un sourire se dessina sur ses lèvres, un sourire malsain et qui ne présageait rien de bon. Il resta quelques instants immobile, avant d’ouvrir la bouche :

« Je te trouve bien sûr de toi, puisque je dois me « mesurer » à toi, voyons si tu es de taille. »

Thrys ne répondit rien, considérant qu’il n’avait rien à dire à cet homme qui lui manquait de respect depuis le début de leur affrontement. Mais la suite l’intéressa davantage : enfin son adversaire dévoilait ses techniques et sa façon de combattre. Après avoir rapidement fait bouger ses doigts, deux cartes apparurent dans ses deux mains. Notre ninja, qui restait silencieux et concentré sur la gestuelle de son ennemi, ne put s’empêcher de se demander pourquoi des cartes. Il avait néanmoins une petite idée de leur utilisation… L’homme fit parcourir du chakra dans ses doigts, déversant ainsi son énergie dans les bouts de papier, avant de les jeter en direction du Juunin de Suna, tels des couteaux de lancer. « Prévisible… » songea Thrys en observant les cartes lui arriver droit dessus.

Tout à coup, son adversaire se jeta sur lui, souhaitant sans doute attaquer au corps à corps. Voilà qui changeait la donne… il lui fallait d’une part éviter les projectiles et d’autre part esquiver les assauts de l’étranger. En revanche, bien que pour l’instant la situation ne semblait pas être périlleuse, le ninja du Sable se tenait prêt à utiliser l’une de ses capacités particulières, qu’il gardait en réserve lorsque sa vie était menacée. Mais alors que l’inconnu s’apprêtait à décocher un coup de poing à notre héros, il joignit les mains, exécuta quelques mudras avant de lancer une technique de son répertoire.

Des lames venteuses, fines et rapides, jaillirent de sa bouche et se dirigèrent vers le Sunajin. Ce dernier, qui attendait avec impatience le moment où actionner sa capacité, fit circuler une partie de son chakra dans ses jambes et disparut en une fraction de seconde, avant de venir se placer derrière l’habitation. Entretemps, il effectua quelques signes, avant de créer trois clones, qui se placèrent autour de lui. Les lames tranchèrent les quelques fondations qui retenaient encore la maison en place, qui s’effondra sur le coup. Le bois tomba à terre, soulevant à la fois poussière et neige, et formant un épais nuage sur les débris du bâtiment.
L’homme, au beau milieu des décombres, esquissait un sourire diabolique, persuadé d’avoir blessé, voire même éliminé, le Sunajin. Et c’est à sa grande surprise que celui-ci se tenait debout et intact devant lui, à quelques mètres. Mais, alors que tout laissait croire qu’il s’agissait du véritable ninja du Sable, il ne s’agissait que d’un simple sosie. Thrys et ses deux clones s’étaient retranchés derrière un bâtiment, non loin de la position de l’étranger, et se tenaient prêts à frapper.

Le clone de notre héros, face à l’inconnu qui le dévisageait de haut en bas, prépara sa lame avant de foncer sur lui, prêt à l’embrocher. Sa vitesse était incroyable, tel un souffle de vent, il se rua sur sa cible, ne lui laissant que très peu de temps pour réagir.

Tout à coup, la copie conforme du Sunajin se mit à scintiller, une vive lumière s’échappait de son corps et, alors que le métal allait taillader le torse de l’inconnu, le clone explosa.

« Bunshin Daibakuha ! »

La zone où se trouvaient les débris de l’habitation fut soufflée, de même que Kizoku. Ce dernier n’avait sans doute pas encaissé toute l’attaque, néanmoins, il devait sans doute être blessé. Thrys sortit alors de sa cachette, seul, et observa la fumée, cherchant du regard où pouvait bien se trouver sa cible.
Le combat touchait à sa fin.

---

Informations complémentaires :
Hey !
Alors, je t'explique grosso modo. Tu as foncé sur moi, me lançant d'une part tes cartes et l'autre, frontalement, des lames de vent. Je possède la capacité "Super Vitesse", ce qui m'a permis de faire une sorte de Shunshin pour esquiver l'attaque et me placer derrière les décombres. Pendant que la maison s'écroule, j'ai constitué trois clones : le premier est resté en place, servant de leurre, et les deux autres, ainsi que moi-même, nous nous sommes cachés pas loin de toi, sur ta droite, derrière une autre maison.
Puis, le clone / leurre t'a foncé dessus et a explosé.

Enfin, le véritable revient pas loin des décombres, observe la scène, tandis que les deux autres clones sont tapis dans l'ombre, prêts frapper.

Voilà !
Bonne rédaction !

C'est terminé.

Immobile devant le nuage de fumée, le regard scrutant tour à tour différents points devant lui, Thrys attendait patiemment que le brouillard ne se dissipe afin de contempler les dégâts. Avait-il mis son adversaire hors d’état de nuire ? Ou bien avait-il survécu à la déflagration ? Pour l’heure, le mystère restait entier et notre héros surveillait l’aire d’affrontement, impatient de voir si la silhouette de l’inconnu allait apparaître devant lui. Les secondes s’écoulèrent… la neige continuait de tomber, recouvrant petit à petit les ruines de l’ancienne maison qui s’était effondrée quelques instants plus tôt, ainsi que les quelques taches de sang laissées par le dément.

Soudain, l’ombre de celui-ci finit par se dévoiler. A travers le fin manteau de fumée qui s’élevait de la zone d’explosion, l’adversaire du Sunajin s’approchait, lentement, avant de stopper son avancée à proximité des ruines. Déchirés par l’explosion, ses vêtements étaient en lambeaux et des morceaux de tissu tachés d’hémoglobine pendaient vers le sol. De sa bouche s’écoulait un peu de sang, preuve que l’attaque n’avait pas été anodine. Thrys, satisfait de voir que son stratagème avait porté ses fruits, esquissa un sourire narquois, avant de porter de nouveau son attention sur sa cible. L’inconnu, quant à lui, ne comptait pas en rester là : il tendit les bras vers le sol, en direction des débris qui étaient éparpillées çà et là, avant lâcher d’une voix grave son incantation.
Une technique liée au Vent, visiblement. De la paume de ses mains apparut un vortex qui se propagea en direction des morceaux de bois à terre, avant de les faire léviter pendant quelques secondes face à notre héros. Ce dernier, qui anticipait la suite des événements, serra le manche de son katana et restait concentré. La technique qu’il employait était de rang C, ce qui, par conséquent, n’en faisait pas une attaque mortelle. Néanmoins, chose que redoutait Thrys, son adversaire pouvait avoir recours à une autre technique du répertoire Fuuton, une technique que le Sunajin connaissait bien et qu’il utilisait lorsqu’il tirait une salve de shurikens ou de kunaïs… et ce fut le cas.

Alors que ses projectiles planaient lentement devant lui, l’étranger colla ses deux paumes l’une contre l’autre et généra un courant de chakra horizontal, accompagnant ses gestes d’une nouvelle incantation. Les débris furent immédiatement projetés en direction du Juunin du Sable, et ce à une vitesse phénoménale. Fort heureusement, les armes utilisées ne sont que des débris et il était facile pour notre ninja de les suivre à l’œil, bien que la puissance du vent rendait difficile l’analyse de la trajectoire. Thrys prit alors une rapide inspiration, mélangea à l’intérieur de ses poumons l’air à son chakra, avant de l’insuffler à sa lame, l’entourant d’un film venteux, la rendant plus véloce, tranchante et surtout, augmentant sa zone d’action. Puis, à l’aide de sa main droite, il ramena son sabre au niveau de son flanc gauche, prêt à frapper, et attendit alors le meilleur moment pour riposter. Une chose était sûre : bien qu’il savait que ce qu’il allait faire lui permettrait de ne pas encaisser au maximum l’attaque, certains débris le toucheraient… c’est pourquoi l’objectif était de minimaliser les dégâts.
Lorsque les projectiles atteignirent la position de notre ninja, celui-ci exécuta un rapide coup circulaire à l’aide sa lame, qu’il avait au préalable légèrement chargé à l’aide son chakra pour en aiguiser le fil, et trancha en deux les débris, qui retombèrent au sol. Et, comme il l’avait prévu, après avoir effectué ce mouvement, il ne put éviter les quelques morceaux qui continuèrent leur course avant de percuter le Sunajin au niveau de l’épaule droite et de la jambe gauche. L’épaulière lui permit d’encaisser l’assaut, néanmoins, le tissu de son pantalon s’était déchiré, dévoilant une plaie sanguinolente. Sur le coup, comprenant qu’il ne pouvait pas forcer trop longtemps sur sa jambe, il posa le genou à terre, prenant appui sur le manche de son sabre qui était planté dans le sol, juste devant lui. « J’ai évité le pire. » se dit-il en examinant sa blessure. Elle se soignera d’elle-même au fil des jours.

Le calme revint… Thrys releva la tête et aperçut son adversaire dans la même posture que lui. Haletant à pleins poumons, il risquait d’y laisser la vie s’il persistait à continuer l’affrontement… et pourtant, l’expression qui restait figée sur son visage était plutôt angoissante. Voulait-il réellement poursuivre ? Le Sunajin, qui sentait lui aussi ses forces s’amenuiser petit à petit, préféra stopper les hostilités. Il tourna la tête en direction de l’habitation qui se trouvait sur sa gauche, et hocha discrètement la tête, demandant ainsi à ses deux copies, restées en retrait, de venir encadrer l’inconnu. En quelques secondes, les sosies de notre héros se placèrent autour de l’homme, lame dirigée contre sa tête, l’une au niveau du cou et l’autre non loin de la nuque. Pris en tenaille, impossible pour lui de pouvoir se défaire de cette situation.

Thrys se redressa lentement, retira son katana qui se tenait immobile à la verticale, planté dans la neige et la terre, avant de s’approcher lentement de son adversaire. Il s’arrêta à quelques mètres, préférant s’assurer une marge de manœuvre au cas où il parviendrait à se sortir de ce guet-apens.  
Le Sunajin le fixait de son regard noir, l’air grave. Néanmoins, malgré le fait que l’homme qui se trouvait devant lui s’était montré agressif, il sentait en lui une âme en peine, qui luttait contre une autre partie de lui-même. Était-il malade mentalement ? Ou bien était-il parfaitement conscient de ce qu’il faisait ? Thrys, qui voulait mettre les choses au clair, relança le dialogue :

« Bien, te voilà tranquille à présent… tu vas peut-être pouvoir me répondre, finalement… qui es-tu et que viens-tu faire ici ? »

---

Informations complémentaires :
Hey !
Alors je t'explique ce qu'il s'est passé.
Pendant que tu te concentrais pour faire léviter les débris, j'ai utilisé une technique sur mon katana, qui sera posté à la suite, et qui permet d'augmenter sa zone de frappe, sa rapidité et son tranchant.
Puis tu projettes sur moi les morceaux de l'ancienne maison, j'utilise une seconde technique de Kenjutsu pour en détruire quelques uns, mais bien sûr, certains sont moins rapides que d'autres si bien que je suis touché à l'épaule et à la jambe. Mon épaulière permet de ne pas prendre trop de dégâts, en revanche, je suis blessé au niveau de la jambe, ce qui me rend moins rapide...
Enfin, voyant que tu es agenouillé, je fais signe à mes deux autres clones de te foncer dessus et de venir se placer sur tes flancs, lame contre ta gorge et nuque, t'empêchant de bouger.
Et là, petit dialogue. ^^
Voilà !
Bonne rédaction !

Techniques employées :

Spoiler: