- Ton père est parti à Iwa.

Nobu arqua les sourcils. Dans la petite cuisine de leur modeste demeure, Miyabi préparait le déjeuner. Elle acheva de dresser la table et étaya la curiosité de son fils. Elle lui expliqua que Hajime connaissait des shinobis de tous les pays, l’alliance lui permettant la libre circulation un peu partout sur le continent. Nobu ravala un commentaire désobligeant, certain que l’alliance conduirait le monde à sa perte, il se contenta de croquer dans une miche de pain. Ne vivant plus auprès de ses parents, il ne s’intéressait que peu à leur journée, mais le voyage de son père souleva en lui un soudain intérêt.

- Quand est-il partit ? S’informa-t-il

- Hier, tard dans la nuit.

« Il est donc encore temps de le rattraper », pensa Nobu. Il leva un regard désolé sur sa maternel, elle lui sourit et lui dit sur un ton enjoué de se dépêcher de préparer ses affaires. Le jeune homme se leva d’un bond, l’embrassa sur le front en la couvrant de compliment et quitta la maison. Il se rendit dans son propre appartement, se défit de sa tunique simple et s’habilla de ses habits de fonction, puis il s’empara d’un sac à dos dans lequel il mit à la hâte quelques affaires. Sans tarder, il se mit en route vers le port le plus proche. La journée était bien avancée lorsqu’il arriva à destination. Hors de question de s’épuiser à courir sur la mer, il avait bien l’intention de prendre une embarcation comme tout bon voyageur. Parmi tous les bateaux rattachaient aux longs pontons de bois, il en trouva un dont la destination était le pays du feu.

- On transporte de la marchandise, mais il y a en effet une place pour un homme de plus ! Lui appris le capitaine Daisaku en caressant sa barbe.

Nobu le remercia en lui lança une bourse rempli de ryos et monta à bord du transporteur. Ils naviguèrent toute la nuit. Dès qu’il eût mit pied à terre, il se rendit dans le village le plus proche et se prit une collation avant de repartir. Aux pays du feu, le paysage était bien différent de celui de l’eau, d’énormes forêts dense recouvrait le sol, on pouvait facilement s’y perdre. Peu habitué à ce biome, Nobu chercha un guide qui pourrait le conduire à la frontière du pays de la roche, il se promena dans une rue marchande où les gens affluaient.

- Ca alors ! Si je m’attendais à te trouver ici ! S’exclama une voix dans son dos.

Le jonin fit volte-face, il trouva son père devant lui, les bras grands ouverts. Nobu sourit et s’avança dans ses bras en lui faisant quelque claque dans le dos.

- Tu ne peux pas te passer de moi ? S’amusa Hajime.

- On s’ennuie vite à Kiri, corrigea le fils.

Ils firent la route ensemble jusqu’au village d’Iwa. Nobu écarquillait les yeux face à cet étrange paysage très rocailleux. Les formations géologiques lui donnait l’impression d’être une fourmi, il ne vit pas son père s’arrêter et lui rentra dedans, il étouffa un juron et regarda en face de lui.

- Voici le village caché d’Iwa ! Annonça Hajime.

Le plus jeune plissa les yeux mais ne vit rien, seulement de la roche. En réponse à sa question silencieuse, Hajime le poussa devant lui et ils descendirent un espèce de ravin accidenté. Plus ils s’approchaient du village, plus de petites ouvertures se présentèrent dans la roche. Nobu s’émerveilla, jamais il n’avait vu de pareilles constructions. « Quel peuple ingénieux ! », se fit-il à lui-même. Ils pénétrèrent à l’intérieure de la ville de pierre et ça allait de surprise en surprise. Ils s’arrêtèrent sur un pont de bois qui suspendait dans le vide d’où il pouvait admirer les bâtis de pierre. Le village semblait construit sur plusieurs étages, les maisons étaient taillées dans les pans de roche.  Le jeune Fubuki ne savait pas ou donnait de la tête, dans toutes les directions, au-dessus de sa tête et en dessous de ses pieds, il y avait des bâtiments de pierre partout. Il fut soudainement jaloux que Kiri ne soit pas un village « en relief » comme celui d’Iwa.

Il continua son exploration un peu partout, cherchant à s’orienter. Il décida finalement de se rendre sur un plateau quelques mètres aux dessus du village pour se faire une idée précise de son architecture.

Le village d’Iwa était construit sur le pied d’une falaise et il s’élevait sur sa paroi décrivant plusieurs étages. Tout en haut se dessinait un plateau qui le surplombait et duquel on pouvait voir de hauts reliefs beaucoup plus loin, des rivières traversaient le plateau et se jetait dans village en cascade, formant des points d’eau entre les habitations. Nobu s’était hissé sur l’énorme plateforme rocheuse pour pouvoir admirer l’ensemble de la ville et de la roche qui l’entourait, dans laquelle elle se fondait. Il était habillé de sa très longue veste un peu usé par le temps, une épée large attaché dans le dos, un katana rangée dans son étui à sa ceinture. Son bonnet, au niveau de front, était orné du symbole de Kiri. Sans doute le jonin était-il visible, pusiqu’il se trouvait au bord de la falaise, près d’une chute d’eau. Absorbé par le paysage, il ne vit pas le shinobi autochtone arriver derrière lui. Il sursauta en entendant sa question et sembla commencer un début de réponse.

- Oh ! Euh .. Bonj….

Sans crier gare, il trébucha en se retournant. Déstabilisé, il tomba en arrière en posant des yeux suppliants sur son interlocuteur. Mais il était trop tard. Par chance, il réussit à attraper un morceau de roche qui dépassait à peine quelque centimètre en dessous du bord. Il poussa un soupir de soulagement. Puis il se concentra pour remonter d’un bond par la seule force de ses bras, malheureusement, quand il commença à contracter ses muscles, ses mains glissèrent du morceau de pierre humide, car en permanence arrosé par la chute d’eau à une mètre – si ce n’est moins- de lui. Cette fois-ci, aucunes chances de se rattraper, l’utilisation du chakra se révélait être inutile face aux parois mouillés.