C'était il y a un peu moins d'une trentaine d'années, alors que la neige tombait sans discontinuer en répandant son blanc manteau sur le village de la pluie en un silencieux souffle venteux. Le blanc dominait les contrées environnantes de sa magnificence indétrônable tandis que le soleil relâchait son perpétuel zénith à la faveur de la nuit après une agonie crépusculaire. L'hiver s'annonçait beau en cette soirée du 21 Mai. Comme pour la plupart des chérubins, c'est dans un cri qu'Agon vint au monde. Il naquit au sein du village de Kiri, émergeant à la surface de la vie en étant déjà porteur du noble nom qu'il ne délaissa jamais. C'est en tant que membre d'un clan de la plus haute noblesse qu'il vint au monde, arborant le nom de Tetsuki pour y signifier son appartenance. Néanmoins, il fût, dès ses premières heures en ce monde, mal perçu par les autres membres du clan de par ses origines. Oui, en effet, il ne s'agissait que d'un bâtard; sa mère n'était en aucun cas la femme de son géniteur, celui-ci étant parvenu par quelque sombre machination à attirer la jeune femme au creux de ses draps. Aussitôt tombé en disgrâce aux yeux de ceux qui étaient censés être sa famille, il allait sans dire que c'était un bien sombre destin qui attendait le futur shinobi en ces lieux. En guise de prélude à cette vie bien sombre, le sinistre individu qui lui avait valu d'être mis au monde fit part à la demoiselle de son véritable "lui-même" en l'abandonnant sans plus de considération avec le nourrisson, peu désireux de devoir accueillir un nouvel enfant en sa demeure. Sa mère, aussitôt informée de la réelle personnalité du paternel de l'enfant, se retrouva en proie au désarroi et à la peine face à l'apprentissage de cette nouvelle tandis qu'elle se retrouvait seule pour élever le bébé qu'elle venait de faire naître, pensant à lui avant tout. N'ayant aucune particularité noble comme celui qui l'avait dupée, elle n'était ni plus ni moins qu'une humble civile. Par sécurité et par prudence, elle l’emmena avec elle dans une bâtisse propre à la famille dont elle était native, certes de condition modeste mais suffisamment riche pour accueillir cette nouvelle bouche. C'est donc exclusivement en compagnie de la douce que le bambin vit sa première année s'écouler, son babil se faisant paroles et son déplacement rampant devenant pas au fil du temps. Choyés et traités comme un roi par la famille de sa mère, c'est dans la joie et l'allégresse que coulent ses premières années, inconscient de la menace invisible qui planait sur lui. Il n'avait pas connaissance de l'identité de son père, ni même de son existence à laquelle il semblait vouer machinalement un déni profond sans même le réaliser. C'était une joie de vivre quotidienne qui le caractérisait à l'époque, ce qui, malheureusement, allait bien vite changer ...

C'était une matinée funeste qui laissait les rayons du soleil s'étioler peu à peu pour laisser place aux nuages d'orage et à la pluie. Bien vite, le grondement de tonnerre secoua le village tandis qu'une pluie battante laissait son courroux s'abattre, se mêlant aux éclairs qui lacéraient la voûte céleste embrumée de noir de leur luminosité perçante, laissant exploser leur puissance. Une sensation pesante, accablante, prenait place au sein de l'atmosphère et venait porter à tous un malaise constant annonciateur de malheur proche. Les ténèbres engorgeaient le monde et l'avalaient dans leurs profondeurs, le précipitant dans un malheur inéluctable que quiconque pouvait sentir se dessiner à l'horizon, esquisse à chaque seconde plus nette et plus menaçante. La foudre déchaînait ses ardeurs et faisait rouler le rugissement électrique de la voûte céleste, bouillonnante sous le coup de cette déflagration qui l'embrasait de toutes parts. Une décharge inopinée étant venue couper inopinément l'électricité, c'est enfouis dans les ténèbres que l’enfant ainsi que sa mère, le reste de leur famille maternelle ayant péri au fil des années. Il venait à peine de fêter ses six bougies, la veille, pour être précis. Cela ferait six ans que la jeune femme n'avait pas vu le géniteur du bambin. Six ans exactement après lesquels le patriarche réapparut promptement, tel un démon sortant des limbes pour y entraîner de malheureuses victimes. Victime que serait son bâtard de fils, dont il venait revendiquer le nom de famille et ce que l'on pouvait qualifier de "droit de propriété" qu'il avait sur lui.

Alors qu'il fixait la rue désertée dans l'espoir d'une accalmie de l'orage qui les apeurait de par sa violence effroyable, les ombres se mirent à danser au-devant des rais de lumière projetés au travers de l'obscurité par les éclair lointains. La silhouette de son paternel se découpa dans les ténèbres, bientôt suivie par les ombres de quelques sbires à sa botte. Un sourire narquois et triomphant déformait ses traits, et la terreur figea la petite famille lorsque cette vision vint s'incruster dans leurs rétines respectives. Pas le temps de fuir d'une quelconque manière que déjà la porte cédait, fracassée en dépit de son épaisseur. La force conférée par le la rage n'était décidément pas à mettre entre toutes les mains, et Agon fût ébranlé de voir la manière dont cet individu n'avait aucune hésitation à se servir de ce pouvoir pour commettre des actes délictueux. Tant était-il que bien vite, les flammes vinrent lécher la demeure, commençant leurs ravages dans une maestria destructive accompagnée par le rire sardonique du dément venu l’arracher au foyer maternel. Il n'eut aucun scrupule à l’arracher à sa mère, allant jusqu'à l’assommer sans vergogne pour le ramener plus aisément jusqu'à la demeure familiale du clan. Il n'avait ni pût se défendre, ni protéger sa mère de cet homme sans foi ni loi qui, malheureusement, était celui qui lui avait octroyé la vie... Aussi précieuse soit-elle, il aurait espéré ne pas en avoir bénéficié au vu de ce qui l’attendait. Plus jamais ils ne vie sa mère par après, la dernière vision qu'il en eut fût celle d'une jeune femme pleurant toutes les larmes de son corps mais arborant malgré tout un sourire qui se voulait rassurant, tandis qu'elle lui murmurait d'une voix cassée que tout allait s'arranger. S'il avait sût... Les portes de l'enfer s'entrebâillaient pour le laisser s'y engouffrer contre sa volonté, le menant au calvaire...

Le froid et la douleur. Ce furent les deux premières choses qui parvinrent à ses pensées à son réveil, qui fût pour ainsi dire simultané. La souffrance venait vriller ses tempes et lui inspirait une migraine épouvantable. Son corps tout entiers étaient endoloris et sa bouche étaient pâteuses, sa tête tournait... Et par-dessus tout, il était attaché à l'aide de chaînes constituées d'un alliage extra-résistant dont il ne pourrait en aucun cas s'échapper, même s'il eut déjà été capables de faire usage de la faculté héréditaire qui sommeillait en lui. Sans doute son "hôte" avait-il crû bon de le menotter de la sorte afin de l’immobiliser même s'il disposait déjà d’une faculté intéressante. Sage précaution qui témoignait néanmoins d'un esprit sournois et calculateur. Ce type -il préférait le nommer comme tel- n'était pas à prendre à la légère, il l'avait vite compris. À en juger par le décor alentours, plus précisément par celui de la pièce où il se trouvait incarcérés, il n’eut pas grand mal à identifier qu'il s'agissait d'un cachot. Bien que la situation paraisse sans issues et qu'il soit entre les griffes de la personnification du mal, il ne manque pas de garder son calme en dépit de son jeune âge. Il était néanmoins en proie à un doute sans cesse croissant. Néanmoins, le fléau de la solitude dont souffrent généralement les captifs ne pouvait l’ébranler. De fait, il y avait une faille dans le fait de le retenir dans cette cellule, à savoir le fait que son kidnapping était plus que supportable, bien que sa génitrice vienne très rapidement à lui manquer d’autant plus que la dernière vision qu'il avait eu d'elle laissait planer le doute dans son esprit. Il ne savait pas dans quel but son paternel l’avait ramené à lui, mais il n'était pas dupe, et savait d'avance que les temps à venir allaient être difficiles à encaisser pour lui qui avaient toujours vécu dans une certaine aisance. Il ne se trompait malheureusement pas, et il le découvrit dès la première fois où la porte blindée qui le retenait à l'intérieur de la pièce exigüe s'ouvrit dans un grincement lugubre pour le laisser sortir. Le souffle du vent qui vint cingler fraîchement son visage lorsqu'il se retrouve à l'air libre accrût les craintes d’Agon tant il était sinistre; déglutissant difficilement, il dût aussitôt s'apprêter à faire face aux déboires qu'il devinait d'ores et déjà dans son avenir.

Il fût jetés à terre sans ménagement par les gardes qui l’escortait et veillaient à ce qu'il ne s'échappe pas. Trop surpris par une telle violence gratuite que pour pouvoir s'en prémunir, il subit cette chute inopportune de plein fouet, s'écrasant lourdement sur le sol de pierre, s'écorchant légèrement le visage et le corps. Se relevant tant bien que mal à cause des chaînes qui l’entravait, il se redresse pour faire face à la diabolique créature qui lui avait permis de voir le jour. Il allait sans dire que, bien que cela ne pèse pas lourd dans la balance, il était sur ses gardes face à celui qui avait été capable d'une telle brutalité afin de lui mettre la main dessus. C'est tout sourire -narquois- qu'il l’accueillit, une bouteille de saké à la main. Le chef du clan le toisait d'un air supérieur qui avait le don de mettre en rage le futur Mizukage de Kiri, d'autant plus que l'air triomphal qu'il affichait en posant les yeux sur eux l’énervait au plus haut point. Un silence pesant et assourdissant régentait sur la scène, qui semblait figée. Une lourde tension encombrait l'atmosphère Mais déjà, plutôt que de se focaliser sur le courroux qui naissait déjà en lui alors que nul mot n'avait encore été prononcé, Agon discerna dans les prunelles de son géniteur la manière dont il le considérait. Un objet. Un simple ustensile, qu'il avait le souhait d'utiliser à son service de manière à concrétiser sa position de supérieur vis-à-vis du reste du clan. La hiérarchie que les membres du clan utilisaient dans leur système était on ne peut plus simple; il s'agissait de la loi du plus fort. Si quiconque venait à prendre la tête du dirigeant en titre, la place lui revenait de droit pour peu qu'il porte le nom du clan. Quelque chose d'aisé à comprendre, et qu'Agon avait rapidement retenu lorsque celui qui se tenait face à lui lui avait énoncé cette règle.

Accompagnant cette proposition alléchante d'un petit rire, il ponctua sa phrase d'une gorgée d'alcool, ne cessant de le fixer, le dévisageant, à la recherche des émotions qu'il trahirait au fil de ses paroles. Un large sourire goguenard se dessina sur les traits du futur shinobi, qui soutenait à n'en plus finir le regard pesant de son paternel. Il répliqua sans se démonter, plein d'aplomb :

Un grand rire manqua de faire s'étouffer le triste sire qui trônait devant lui. Il était vrai que présentement, cette affirmation n'avait guère de poids et ne valait plus que les simples élucubrations d'un enfant; il ne connaissait que les bases des arts shinobis, que sa mère avait entrepris de lui enseigner, et même s'il s'en sortait sans rencontre le moindre problème, il allait sans dire que de simples techniques académiques seraient nettement insuffisantes que pour venir à bout de l'ignoble personnage qui lui faisait face. Aussi infâme qu'il puisse être, la nature lui avait conféré une puissance plus que considérable et il valait mieux ne pas le sous-estimer, au risque de voir la mort vous prendre à sa place lors d'une confrontation. Mais il n'aurait pas dû prendre Agon à la légère, et c'était ce qui allait causer sa perte. Tant par son potentiel que par son sens tactique ainsi que sa ruse, il était à craindre, mais plus que tout, c'était ce à quoi il était prêt pour tenir un serment fait. Et cette fois-là encore, incontestablement, le pacte allait être concrétisé. Une fois cet instant de défiance qu'il ne releva pas tant il en riait achevé, il ne prit la peine que de lui expliquer brièvement qu'il allait en faire ses armes. Pour ce faire, il allait lui faire subir un entraînement spartiate, draconien. Il allait souffrir mille morts afin de devenir une machines à tuer qui lui sera soumise. Ainsi étaient ses dires, mot pour mot. Mais Agon ne craignait pas de mourir, si cela lui permettait de mettre à mort l'antipathique individu qui se tenait devant lui. Il resta de marbre lorsqu'il prit le temps de lui expliquer en long et en large la manière dont sa volonté serait brisée tandis qu'il deviendrait un simple pantin dont il serait le manipulateur. Il se contenta de hausser légèrement les épaules lorsqu'il lui annonça que ce serait son ainé qui lui ferait subir jour après jour ces supplices. Peu importe... Il ne parvenait pas à se départir du sourire en coin qu'il arborait. Pari tenu, donc... Il serait celui qui l'éliminerait, il s'en était fait le serment. Plus question de revenir sur sa parole, qu'il n'avait de toute manière jamais trahie; ce n'était pas en ce jour que cela allait commencer.


La suite au Test Rp. Je vais laisser quelques années de ma vie flou pour les faire découvrir au fur et à mesure des rps. Je préfère ça que de faire une histoire détaillée qui ne laisse aucun mystère ! =D

On peut dire que l’esprit de cet homme se divise en deux partie, bien distingue l’une de l’autre. La première est bien sûr, celle de l’homme de 29 ans qu’il montre au quotidien. À l’abord, il apparaît froid et nerveux. Courageux comme tout d’un monde qu’il n’a jamais connu, il se fera discret et se fondera dans la foule, comme un caméléon dans le feuillage. Vous êtes bien chanceux si vous tombez sur lui simplement par hasard. Quoi qu’un jeune homme aussi fort que lui, ça ne passe pas inaperçue. Heurter les gens de plein fouet, ou même les murs, vas savoir dans quoi il pourrait rentrer à cent mille à l’heure, bref, n’importe quoi pour que vous preniez peur dès que vous l’apercevez. Et justement, ça l’aide. Très confiant, il ne recommencera pas sa phrase plus d’une fois avant que vous n’en compreniez le sens. Ses manières sont bien celle d’un homme, d’un vrai, il n’en reste pas moins qu’il peut se montrer attachant. Serviable, peut-être même trop, il serait prêt à faire n’importe quoi pour aider quelqu’un en danger de mort, tout comme il fera n’importe quoi pour plaire. Patient et calme, il ne s’emporte pas vraiment facilement, quoi que les occasions où les gens le provoquent soient bien rares. Il parait agité devant les gens, mais au fond de lui il reste calme. On finit bien par s’attacher à son côté de chef et ses habitudes de goujat. Agon tape vraiment sur les nerfs des gens, aux dernières nouvelles du moins ! Peut-être simplement que sa confiance en lui énerve les gens, car cela fais de lui une personne qui exprime vraiment ses opinions, ses points de vue, ses sentiments, etc, sans se retenir. Il connaît les petits détails qui entourent les gens normal. Notre jeune amie éprouve un perpétuel besoin d’avoir un contact physique avec les gens avec qui il dialogue, comme simplement tenir les doigts ou encore tenir un pant de leurs tuniques, autres vêtement. C’est une sorte d’inconfort de parler avec quelqu’un et de pouvoir sentir sa présence sans un contact physique.

C’est dans ces simples moments que notre jeune ami peut se sentir menacé, et devenir repoussant, voir très agressive. Toutefois, avec des gens qu’il connait depuis un moment, il se montrera moins inoffensif, avec une voix moins chancelante et un air plus… Sûr. Plus dur, quoi que Agon n’ait rien d’une brute. La banalité de son esprit est si simple qu’il en est différent. Trop banale, voilà ce que cela est. La faiblesse de son être en a attiré plus d’un, et n’en voilà que de rare chanceux qui on comprit la complexité de sa psychologie. Voir même, lui-même ne se comprends pas tout le temps. C’est tomber bien bas que de ne plus se comprendre soi-même, ne trouvez-vous pas ? Mais si la première partie de son comportement vous semblez déjà assez bizarroïde, le tout n’est pas là. Si vous le connaissez de cette innocence qui laisse croire qu’il ne pourrait jamais tenir tête à un adversaire, alors c’est que finalement, vous ne le connaissez pas. Le gentil ninja mais sur de lui qui gambade dans les corridors en faisant, pour montrer sa force, tomber tout le monde se change bien rapidement en bête de guerre, comme le tigre qu’on laisse sortir de sa cage. On pourrait même croire qu’il s’agit d’autrui, mais vous n’avez pas mal regardé, c’est bien Tetsuki Agon qui se tient tête haute, regard aillant perdu toute mélancolie et posture, vous ne l’aurez jamais deviné, d’attaque et non de défense. Il se trouve que dans le quotidien, il soit d’une banalité presque énervante, mais il s’agit d’une toute autre personne en combat. Cette innocence qui le qualifiait c’est envolée, et la confiance en soie se multiplie. Si vous lui lancer des menaces à la figure, c’est avec la froideur de la mort et le tranchant d’une lame qu’il vous répliquera calmement, faisant céder les moins patients à la fureur. Ses attaques seront précises, agile et furtive, avec la grâce du félin.

Cela en sera tellement déstabilisant, que vous vous demanderez pour la énième fois « Comment s’appelait mon adversaire, déjà?». Et se sera froidement, et calmement qu’il répondra à votre question silencieuse ; Mon nom est ta mort imminente. Le revirement de situation est bien évidemment troublant, mais il n’est rien comparé à ce qu’il est capable d’accomplir avec la volonté. La source d’un tel revirement est que, malgré le fait qu’il n’ait pas le plus glorieux des passés, Agon a une totale confiance en ses propres capacités. Certes vous penserez que si l’une de ses attaques échoue, il se voit perdre de l’assurance, mais il n’en est rien. Qui serait-il pour ne jamais manquer ses cibles ? L’être parfait ? Nous le savons tous, il est inexistant. Si bien que les échecs sont faits pour apprendre, se relever et recommencer. Le point faible de notre compagne résigne dans le passé. Et oui, messieurs dames, car malgré l’air innocent de son habitude, et l’air absent qui le cache pendant un combat, son passé lui est bien difficile à oublier. Bien que très peu de gens en sait sur lui, il lui peut-être très déstabilisant de lui rappeler de vieux souvenirs. Des flashbacks surviennent souvent lors de moment bien imprécis, et il en souffre parfois terriblement, à dire presque des troubles psychologique liés à ses Flashback dans le passé. Ainsi donc, si vous en savez un peu sur lui, lui remémoré des évènements du passé peut lui causer d’horrible trouble psychologique, assez pour vous permettre de l’attaquer de front, ou même voir, de l’achever.

La peur provoque chez l'être humain de nombreuses réactions, qui sont relativement semblables d'un individu à l'autre. Les motifs de la peur sont eux beaucoup plus divers. Un souvenir, une vision, un contact, une saveur, une sensation, un son. On ne réalise d'ailleurs pas assez que l'on aggrave inconsciemment une peur par des idées préconçues de ce concept. On entend un bruit, alors on commence à ressentir cette frayeur. Ce qu'on touche est abstrait, l'air est froid. Ce que l'on voit nous parait forcément hostile. Et puis on tremble. Ah, le tremblement ! Nos jambes s'entrechoquent, nos dents cliquettent. Et puis on sue. La transpiration est une preuve de la fragilité de votre état. Sans compter qu'elle l'aggrave. Voyez à quel point la goutte de sueur qui vous ruisselle sur la tempe est glacée, et tend à vous pétrifier encore plus.

Agon, allongé sur son futon, semblait s'être battue avec sa couette car ses dreads, lui avait insufflé des mouvements abstraits et visiblement inutiles. Tant il battait, son cœur semblait vouloir sortir de sa poitrine, elle même brillante à cause des gouttes de sueur qui y perlait depuis le milieu de la nuit. Ses dents étaient très fortement serrées, quand elle ne claquaient pas entre elles. Et ce ne fut qu'un vent, glacial pour lui, qui pu lui permettre de sortir de cet état. Ainsi donc voyait-on s'accomplir la fameuse scène clichée du réveil brusque après un mauvais rêve. Agon avait alors les yeux grands ouverts comme pour s'assurer que le monde, le vrai monde, n'était pas comme cette horreur qu'il avait pu voir dans sa tête. Il était pourtant bien loin d'imaginer ce qu'il se passait de part le monde, ou même dans son propre village. Son front était moite, évidemment, comme la plus grande partie de son corps. Sa peau commençait à coller aux draps, et il n'aimait pas cela, cette sensation d'une matière si entêtée qu'elle semble s'être mélangée à vous pour ne plus jamais vous quitter. Il jeta donc sa couverture sur le tatami et replaça son tee shirt du soir, un peu trop ouvert au niveau du buste. Puis il passa ses mains dans ses dreads avant de réaliser que le soleil était déjà haut dans le ciel. Il avait remarqué cela grâce aux quelques rayons qui pointaient de part une fenêtre fêlée à plusieurs endroits, des restes de bagarres sans doute.*Merde, ce tocard de Daimyo va me les casser si j’arrive en retard !* Grommela-t-il dans sa tête, les yeux difficilement entrouverts. Heureusement pour lui, ce cauchemar ne se produisait pas tous les soirs. Non pas qu'il le contrôlait, mais le degré d'alcool dans son sang était plus ou moins un moyen d'en limiter l'apparition. D'ailleurs, c'est pour cela que tous les matins il se disait : *Putain ... Quel mal de crâne !* Tout en sachant pertinemment ce qui en était la cause. Et malheureusement pour lui, Agon n'avait pas assez bu la veille.

Il relâcha ses dreads après plusieurs minutes de médiation - ou plutôt de mise en route - et ceci vinrent glisser sur son dos, ses épaules et son torse musclé. Ils étaient lisses et doux, car il s'en occupait, mine de rien. C'était en quelque sorte un cadeau de sa mère, bien qu'ils n'aient plus la même couleur. Il aurait préféré les couper, bien plus pratique en combat, mais il aime voir l'image de sa mère lorsque, occuper à se coiffer, il se regarde dans le miroir. Il n'y a plus que cela pour la voir. Le tee shirt blanc, très léger, et presque soyeux, qu'il portait pour la nuit, était entièrement froissé, signe de son combat nocturne. Il s'en rendit compte et s'en débarrassa pour l'envoyer valdinguer dans une corbeille débordante de linge sale. Ceci lui permit également de se trouver dans une tenue idéale pour aller se doucher.

L'eau était froide ces temps-ci. Il arrivait même que l'eau soit complètement coupée par des attaques de rat sur les canalisations du village. Comme si empêcher les villageois de se laver pouvait les faire fuir et laisser le commandement au rat et autre animaux. D'ailleurs, l'eau s'arrêta de couler. Agon avait réussit à en profiter suffisamment mais il restait encore quelques traces de savon sur son corps. Après un petit * Grmbl* il saisit une des serviettes pliées sur un petit meuble et s'enveloppa avec, de sorte à ne plus sentir les attaques d'un vent frais soufflant sur des gouttes d'eau encore plus froides et agrippées à son corps. Il resta ainsi plusieurs minutes, afin de se réchauffer, et ne fit pas un mouvement avant que sa peau n'eut séché. Puis il jeta sa serviette sur un des montants de la douche, en espérant la voir sèche pour son prochain passage. Il se trouva donc, encore une fois, nue un court instant, le temps de trouver les sous-vêtements qu'il porteraient aujourd'hui, dans une vieille commode de bois luisant installée dans sa chambre. Il  voulu doubler ses abdominaux d'un bandage pour être moins gênée en combat mais, et c'est d'ailleurs pour cela qu'il ne s'inquiétait pas d'être réveillée aussi tard dans la journée, il n'avait pas de mission programmée pour ce jour, seulement un rendez-vous avec le Daimyo. En effet, celui-ci avait une nouvelle importante à dire au membre de l’ANBU de Kiri et il l’avait convoqué pour lui annoncé. Il ne lui restait donc plus qu'à choisir le kimono qu'il voudrait porter, après avoir soigneusement réparti ses kunais et ses shurikens sur son corps. Une sacoche à la cheville, des brassard aux poignets ou même sous son bandeau, normalement frontal, attaché à son bras. Rien de tout cela ne se voyait grâce à son kimono, qu'il avait choisit noir aujourd'hui, et tenu par une ceinture d'un blanc très pâle, tout comme les bord des manches et du cou.

Ayant fermé la porte d'entrée, par un vieux cadenas rouillé, comme s'il n'y avait de toutes façons rien à voler dans cette maison, Agon se mit à marcher en direction du cœur du village, profitant ainsi de cette journée de repos pour visiter le peu de commerces qu'il y reste avant de rencontrer le Daimyo. A vrai dire, les journées de repos qu'on lui accordait le désespérait plus qu'autre chose. Il n'avait plus de famille, très peu d'amis, et encore il appelait "ami" des gens qu'il pouvait lui arriver de croiser lors de missions, c'était donc une période relativement brève pour nouer une amitié solide. De plus, toutes les relations qu'il parvenait à créer lorsqu'il se rendait dans les quelques tavernes encore ouvertes, se terminaient toujours très mal, étant donné que l'on était plus intéressé par ses muscles que par son fond. Il évite depuis une certaine période de fréquenter ce genre d'établissement pour désemplir les hôpitaux de Kiri qui n'acceptent déjà que peu de blessés. En réalité, lorsqu'il profite de ces journées de repos, ce qu'il cherche surtout c'est cette fameuse boisson qui fait connaître le village, le saké à la cerise. Bizarrement, il s'est rendu compte que c'était le plus efficace pour dissiper ses mauvais rêves, et depuis qu'il en achète - depuis longtemps donc - il s'efforce d'en avoir en réserve pour ne pas subir toute une nuit des visions terrifiantes. Malheureusement, la guerre ne se soucie guère d'avoir à conserver les richesses de tel ou tel pays, et dans les commerces le saké se fait de plus en plus rare.

Il n'avait pas mit un pied dans la rue que déjà les effluves sonores des commerçants tentant désespérément d'attirer des clients se faisait entendre. De maigres quiches de pains par-ci, des légumes atrophiés par-là. Des passants au visage masqué vous ouvraient leur veston en plein milieu de la rue pour vous montrer les trésors qu'ils avaient pu sauver de la guerre.
Des armes parfois, mais ceux-là ne survivaient pas longtemps étant donné le nombre de soldats qui parcouraient le village. Le plus souvent s'était des cigarettes, récupérées je ne sais où. Sur la droite de cette allée, une fine ruelle se laissait à peine voir qui vous emmenait directement au palais du Mizukage, là où se trouvait Mei Terumi la Mizukage en fonction et aussi le Daimyo. Agon s’y enfonça et pris la direction du palais sans la moindre hésitation, surtout qu’il était déjà en retard. Là, il n'avait plus besoin de sa capuche,  il n'y avait pas une once de soleil. On distinguait tout juste une guirlande éclairée, quelques pas plus loin. Agon ne s'était pas
enfoncé dans ce passage par hasard. C’était le chemin le plus rapide pour rejoindre sa destination.

« Tu m’as demandé de venir foutu vieillard ? »

Agon affichait un sourire radieux, voila une des personnes qu'il respectait et c’était rare. Même si ces paroles étaient tel, il respectait cet homme plus que tout.

Le Daimyo était un vieil homme. Ses rides auraient sans aucuns doutes achevées n'importe quelle femme ayant peur de l'âge. Pourtant, bien qu'on ne puisse distinguer que difficilement ses yeux, plissés, on voyait incruster sur son visage, le bonheur d'une vie accomplie. Il souriait en permanence et n'hésitait pas à afficher fièrement le peu de dents qu'il lui restait.
Leurs regards se croisèrent, lourdement, leurs sourires avaient disparus, et ni l'un ni l'autre ne semblait vouloir changer de cible.


Sur ces mots, Agon fit demi-tour et retourna vers la grande allée. Les paroles du vieillards résonnaient dans sa tête car, qu'elle le veuille ou non, ce qu'il disait était vrai. Mais son but dans la vie, c'était d'être un puissant ninja, rien de plus. Mais aujourd’hui, son but était de protéger le village de Kiri, à sa façon. Le Daimyo lui avait laissé la journée et lui avait dit qu’il serait officiellement Mizukage demain. Il allait en profiter pour réfléchir à ce qu’il ferait ou ne ferait pas. Car même si son caractère lui disait d’être ferme, il voulait être un bon Mizukage plus que tout.  

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