Un shinobi du village caché du sable, crinière brune, une musculature appétissante, des mirettes émeraudes... Cet homme possédait un physique endiablé; quelque chose qui sentait extrêmement bon pour la gent féminine. En le voyant, n'importe quelle femme en mal de vivre l'exotisme manifestait la soudaine envie d'aller se blottir dans ses bras et notre princesse ne faisait pas exception à ce principe douteux. Seule et veuve, depuis plus d'une décennie, elle avait parfois besoin d'une agréable compagnie. Cela lui arrivait de succomber à la tentation, au fruit interdit. Une belle tablette masculine, ça ne se refusait pas, non ? Malheureusement, la demoiselle à la chevelure de neige se sentait coupable. Trompait-elle Madara ? Ces actes-là comptaient-ils, puisqu'il reposait dans un autre monde? Ce genre de question lui reviendrait toujours en tête. La solitude la rongeait de plus en plus et fréquenter de nouvelles personnes devenait nécessaire afin d'assurer sa survie ainsi que sa santé mentale. L'être humain s'affichait comme étant un animal social, après tout.

Tranquillement, la douce lumière du soleil s'éleva dans le haut du ciel, se donnant fièrement en spectacle. Nue, la succulente créature dotée de généreuses formes ouvrit les yeux la première. Ses prunelles écarlates se dirigèrent rapidement sur le mâle, allongé près de son enveloppe charnelle. Bizarrement, elle n'éprouvait rien de l'égard de cet étranger, certainement à cause qu'il n'avait pas réussi à lui procurer un quelconque orgasme... Encore là, il ne fallait pas se fier aux apparences. Malgré la plastique très intéressante de ce sunajin, il ne valait absolument rien au lit. Inutile de dire que la kunoichi errante regrettait déjà cette aventure d'un soir. Un poil frustrée, elle quitta le nid douillet et enfila ses vêtements, assez silencieusement pour ne réveiller cet imbécile incapable de la faire jouir. Devoir le confronter une nouvelle fois ne figurait pas au sein de la liste de ses objectifs à venir. De plus, Nëssa ne supportait pas cette désagréable sensation, celle d'abriter la semence d'un individu qu'elle n'aimait pas d'amour.

La maîtresse du senjutsu sortit de la chambre, puis alla rejoindre son gros matou blanc à l'extérieur de la bâtisse. D'ailleurs, la bête spectrale ne semblait pas de bonne humeur. De nature relativement jaloux, Pépite n'appréciait guère les présences masculines auprès de sa chère et aimante créatrice. Néanmoins, il ne possédait aucune raison valable de s'inquiéter à son sujet. Depuis le décès du cofondateur du village caché de la feuille, tous les garçons qu'elle rencontrait finissaient en mauvais coup. Avec le temps, la détentrice du pacte des panthères noires était sûrement devenue plutôt difficile. Eh oui, personne n'arrivait à la faire grimper jusqu'au septième ciel. La pauvre femme, victime de son propre désir charnel... Le bizarre de duo circula dans les rues fraichement animées de ce petit village marchand, situé en bordure des frontières de Kaze no kuni. La veuve passa chez un fleuriste, histoire d'y acheter une gerbe de roses rouges. À peine quelques minutes plus tard, ils sortirent de la citée et s'enfoncèrent au coeur d'une forêt.

À l'aide de ses capacités sensorielles, Nëssa prit soin de vérifier que personne ne la suive. Ce serait tellement terrible, si quelqu'un de mal intentionné découvrait ce lieu aux mille et un secret. Même mort, elle se dévouait toujours autant à son défunt mari. Non loin de là, au beau milieu d'une clairière, le corps de la regrettée légende du clan Uchiha reposait sous terre, n,attendant que son retour à la vie, grâce à l'usage du rinne tensei. Tandis que le félin s'amusait à monter sur les branches d'un arbre, la demoiselle déposa délicatement les fleurs. Un air attristé affiché sur son visage angélique, elle venait tout simplement rendre visite à cet homme qui lui avait apporté beaucoup de bonnes choses. Le temps passait, encore et encore, elle resterait assurément toute la journée ici pour se remémorer les souvenirs d'une époque vraisemblablement oubliée de la collectivité.

Fuyant le triste quotidien que lui imposait la vie de femme seule, la belle trouvait régulièrement le réconfort au sein de différentes activités, mais surtout dans les bras d'un autre homme. À chaque fois, elle se sentait coupable d'agir d'une telle façon... L'impression de trahir l'être qui avait partagé des dizaines et des dizaines d'années avec elle était juste trop grande. Malheureusement, ce maudit sentiment de solitude la rattrapait tout le temps. Où que la jolie demoiselle puisse poser les pieds, ces regrettables émotions n’arrêtaient pas de l'accompagner. Nëssa avait tellement hâte que son mari revienne la revoir; elle comptait les mois ainsi que les années. Plus les jours s'écoulaient et plus son impatience ne pouvait s'empêcher de grimper en flèche. Malgré les projets quasiment diaboliques du cofondateur du village caché de la feuille, la kunoichi l'aimait d'un amour sincère.

Elle venait souvent se recueillir ici, au beau milieu de cette forêt étrangère, en espérant, à un moment donné, recevoir des réponses à ses nombreuses questions existentielles. La douce créature aux prunelles sanguines déposa les gracieuses fleurs sur le plancher de terre. Quelques mètres plus bas, dans les profondeurs, se trouvait la carcasse inanimée de lui qu'elle porte à l'intérieur de son fragile coeur. Les prières de la veuve demeurèrent silencieuses. Après tout, cela ne servait à rien de les répéter à vive voix, puisque Dieu possédait le pouvoir de facilement lire au creux des songes appartenant aux mortels. D'ailleurs, la beauté se demandait comment Madara vivait sa nouvelle vie dans l'eau-dela. Était-il au paradis ou en enfer ? Avait-il revu des personnes chères, celles perdues par le passé ? Ce mystérieux royaume, encore inconnu à ses yeux, attirait dangereusement sa curiosité.

À vrai dire, depuis le décès de son homme, la belle avait développé des croyances religieuses beaucoup plus grandes que la normale. Maintenant, elle croyait en l'existence d'un pseudo seigneur tout-puissant; elle pensait que les esprits bénéficiaient d'un don de communication avec les humains. Cette situation était plutôt difficile à comprendre. S'agissait-il d'une véritable foi ou recherchait-elle qu'une généreuse dose de réconfort ? Savoir qu'un défunt veille sur nous et surveille nos agissements du ciel était quelque chose d'extrêmement agréable. N'importe quelle personne ordinaire aimait se faire protéger, surtout chez Nëssa. Ayant été habituée à un vrai traitement de princesse, elle désirait constamment une épaule sur laquelle se poser en toute quiétude. Malgré son enfance un peu catastrophique, il fallait croire qu'elle ne pouvait pas subsister en étant complètement seule au monde.

Perdue au coeur de ses pensées, la dame à la chevelure immaculée ne se rendit pas compte de la présence d'un intrus. Sur le coup, elle fut particulièrement surprise. Le légendaire membre du clan de L'éventail reposait en ce lieu, depuis plusieurs années, et personne n'avait jamais soupçonné quoi que ce soit à ce sujet. Le doux morceau de femme tourna la tête vers « la chose » qui venait d'ouvrir la bouche. Cet étranger ne lui inspirait pas un bon sentiment. Celui-ci possédait même certains airs qui étaient propres au regretté Orochimaru, l'un des trois sannin de la feuille. « Que faites-vous ici ? Cet endroit est un lieu sacré, vous n'avez pas le droit d'y mettre les pieds. », affirma-t-elle d'un ton ferme et autoritaire. L'inconnu souhaitait sûrement ce qu'il restait du corps de l'héritier du sage des six chemins, mais il pouvait toujours rêver en couleur. Nëssa ne laisserait jamais quelqu'un toucher à l'homme qu'elle aime tant.