Il faisait nuit. La camomille que Sakunie avait prise l’avait endormie profondément, ce qui avait permis à  la passive une escapade nocturne. Sakurya avait quitté la maison, en allait dans la forêt brumeuse, décidément, elle y allait souvent. C’était un endroit qu’elle appréciait beaucoup pour la brume et le calme sous des apparences bizarres et inconfortables. Le côté mystérieux de celle-ci l’envoûtait énormément. En revanche, c’était la première fois qu’elle allait de nuit dans la forêt. Elle avait un certain charme, avec les lucioles, la brume était moindre et les étoiles agissaient comme des lampes célestes. Sakurya fut hypnotisé par toute cette beauté. Si hypnotisée, qu’elle eut une branche au visage. Elle chuchotait un faible ‘’aille’’ en se passant la main où elle avait été frappé. Elle avait surement une marque… Elle continuait de s’enfoncer dans la forêt, observant la nature, éblouie.

Soudain, elle entendit des voix, plus loin. Des ninjas apparemment. Elle se remémorait ce qui s’était passé avant qu’elle aille à Suna et son corps fut plus rapide qu’elle. Ses jambes avançaient en direction opposée des ennemis, quelques branches qui craquaient sous les pas maladroits de la kunoichi. Les voix avaient cessé, avaient-ils entendu Sakurya? Puis, elle entendit des craquements de branches, du vent. Tout à coup, devant elle, était accroupi un homme qui portait un bandeau et un sourire narquois. Hoquet de surprise, elle le contournait pour s’évader. C’était l’une des premières fois que la jeune se faisait poursuivre dans la forêt.

La peur l’emportait alors qu’elle courait le plus rapidement possible, ses jambes ne suivaient plus une cadence, ils esquivaient et propulsaient, point. Les yeux grands ouverts, elle ne cessait jamais sa course, n’osait même pas regarder derrière elle. Après cela, elle sautait derrière un rocher immense, pour se cacher. Sakurya se plaquait contre celui-ci, comme si elle voulait se faire enrober par la pierre. Les pièges, étaient nombreux. Certes elle n’entendait plus rien, mais… Une branche craquait… Un subterfuge? Elle retenait sa respiration, malgré ses poumons qui criaient oxygène. Plus rien. Elle reprit une marche, sur ses gardes.

Lorsqu’elle se rendit compte qu’il ne semblait plus y avoir de danger, elle ne savait plus trop où elle était. Elle ne connaissait pas cette partie de la forêt, peut-être était-ce la noirceur qui lui donnait ce genre d’illusion? Préoccupée par ses questions, elle marchait sur une pierre avec de la mousse et perdit pied. Elle fit une roulade avant de se heurter sur le ventre, en chuchotant une nouvelle fois ‘’aille’’.

La jeune avait fermé les yeux, s’en était réellement fini d’elle. Avait-elle vraiment cru pouvoir échapper à qui que ce soit avec son niveau actuel? Elle avait couru comme un bébé Bambi qui ne savait pas trop comment courir. Oui, elle tremblait. Elle ne maîtrisait que peu sa psychologie et bien vite la peur avait embarqué. Elle ne voulait quand même pas mourir ainsi, sans s’être vengée. En fait, son cœur battait à tel point, qu’elle croyait qu’il défonçait sa cage thoracique. Ses yeux toujours fermés, elle cherchait ce qu’elle pourrait faire, ne pas faire, le pour et le contre, son cerveau la laissait aussi bien tomber que son corps. En temps normal, c’était le 911-Sakunie, mais l’agressive dormait dans un sommeil profond… Sakurya maudissait la camomille. En ouvrant légèrement les yeux, elle se rendit compte qu’un agresseur avait son visage près du sien, ses joues devinrent anormalement rouges, jamais un homme n’avait approché la Kunoichi de la sorte.

Elle remarquait tout d’abord ce regard, vide. Vivant, mais vide. Et cette voix, celle qui semblait légère, voulait vous caresser, mais… Cette prise étrange au visage, une domination. Sakunie ne l’aurait tout simplement pas pris. La passive elle, le sondait, tentait de se calmer, après tout, s’il aurait voulu la tuée, elle serait déjà morte non? Elle ne pouvait pas placer, un mot, du moins pas pour le moment, la peur et l’anxiété lui nouaient la gorge. Désagréable comme sensation… Et puis, pourquoi des doigts placés ainsi? Pourquoi une telle proximité? Dans le but d’intimider? Sakurya ne connaissait rien au jeu de pouvoir, puisqu’elle était soumise de nature.

Soudain, elle était si perdue dans ses pensées, qu’elle avait oublié que l’agresseur lui avait adressé la parole. Une question. La kunoichi ne pouvait quand même pas dire qu’elle venait ici parce que la nature était belle la nuit! Quelle excuse idiote… De plus, plus loin, elle avait caché sa réplique de Kubikiri, avant qu’on lui saute dessus et qu’elle se perde. Elle ouvrit la bouche. Rien. Ses bras tendus, ses doigts avaient agrippé le sol, comme pour extérioriser le surplus d’anxiété. Finalement…

-J-Je… Aime la… F-forêt la nuit. Réussit-elle à prononcer, cela lui donnait un peu de courage pour se rattraper. Je trouve une certaine beauté à cette forêt, mais… Eto… Dit-elle, en le regardant dans les yeux, sachant étrangement que cela ne servait à rien.

Elle se souvint alors, qu’il lui avait fait un compliment. La gêne lui nouait la gorge à nouveau, elle se mordait la lèvre inférieure, elle pouvait quasiment sentir le propre pouls de l’agresseur, sachant que les doigts sont vascularisés… Elle avalait, elle ne suait pas, même la sueur avait peur de lui. Elle parvint à contrôler un peu mieux sa respiration, même si l’adrénaline pompait toujours dans son cœur. Elle avait cru bon de ne pas bouger, de toute façon, elle savait qu’elle n’était pas de taille, et si elle était bien maladroite, elle n’était cependant pas sotte. Loin de là, elle profitait de son moment de répit pour mieux analyser l’agresseur, si près d’elle. Il était beau. À cette réflexion, le cœur de la jeune allait confirmer ses pensées, qui trahissaient bien qu’elle pensait beaucoup.

-Je suis désolée… Finit-elle par dire, brisant un silence qui la rendait inconfortable.

Après tout, si elle avait continué son chemin au lieu de courir comme une poule sans tête, elle n’aurait peut-être pas attiré leur attention et, vraisemblablement, elle avait dérangé quelque chose. Heureusement, elle ne voyait pas ce ‘’quelque chose’’, elle en aurait été épouvanté, bouleversée… Elle savait bien qu’elle devait garder la tête haute, son sang-froid et ne pas montrer de faiblesses mais… Cela semblait une situation délicate pour la jeune kunoichi, qui ne savait pas trop quoi faire de tout cela, alors après ses excuses, elle se taisait. Tout lui disait de courir, mais elle ne le faisait pas.

Tant bien que mal, elle tentait de contrôler ses réactions de faibles, car ne nous le cachons pas, la jeune avait un corps frêle, où quelque muscle sur les bars et jambes se dessinaient… Alors qu’il lâchait sa prise sur la kunoichi, elle s’écroulait sur le sol, cette tension et se mélange de peur, mort imminente l’étouffaient. Les genoux comme appui, elle était étranglée par les paroles de ce qui semblaient être les coéquipiers de l’homme. Mais que pensaient-ils? Tuer quiconque se trouvait sur leur passage? Quelle mentalité dégoûtante aux oreilles de la jeune.

Le vent se manifestait, peut-être soufflait-il la réponse à l’homme? Elle fermait les yeux, le souffle caressait ses cheveux et l’apaisait beaucoup. Les insectes, tous le bruit de la nature semblaient émettre leur point de vue, Sakurya pis un pied au sol afin de se relever, alors qu’il lui tendait sa main. Elle penchait la tête sur le côté, que voulait-il faire? Essayait-il de l’amadouer pour ensuite la tuer en lui procurant une paix intérieure avant? De toute façon, elle optait pour cette option, calme, elle prit cette main en se relevant complètement, avec un timide remerciement.

Il connaissait son prénom? Elle levait un sourcil à cette mention, comment le savait-il, qui était-il au fait? Toutes sortes de questions la bousculaient, alors qu’elle secouait un peu la tête comme pour les chasser. Ce n’était pas le temps à la curiosité de prendre le dessus, elle portait son regard vers le sien, doucement, elle répondit.

-N-non, je n’ai rien… Dit-elle en se posant la question suivante. Vous aviez hâte de me rencontrer? Demandait-elle, le ton légèrement interrogatif, sans plus.

En fait, c’est que la jeune ne voyait pas l’utilité de vouloir la rencontre, elle se comptait parmi les nombreux autres Kirijins, certes avec pitié… Cette faible estime, elle le portait comme un fardeau, elle se disait toujours « mais pourquoi est-ce qu’on veut en savoir sur moi?» Elle ne se trouvait guère intéressante, et si elle se comparait à Sakunie, elle était des plus ennuyeuses. Alors qui était donc cet homme qui connaissait l’existence de la passive? Il avait frappé le prénom juste, quand en temps normal, personne ne fait vraiment attention à qui et quoi. Qui plus est, la passive ne reprendrait jamais l’erreur, elle adoptait le prénom qu’on lui donnait…

Sakurya attendait patiemment la réponse, elle était vraiment curieuse de voir en quoi elle était intéressante ou simplement comment il a fait pour savoir qu’elle existait.