La solitude… Celle-ci est omniprésente en nous. Car oui, nous avons beau être accompagné durant notre vie, il y’aura toujours des parcelles de cette dernière où nous serons de nouveau aux griffes de ce vautour voletant, planant au-dessus de nos esprit et fonçant sur notre âme afin de faire de nous la proie. Et ce, dès qu’elle en a l’occasion. Certes, il y’a de moult occasions pour que le volatile nous attrape, mais les plus chanceux – ou les mieux accompagnés – peuvent l’éviter en comptant sur leurs amis, quels qu’ils soient. Après, il y’a des gens qui considèrent ce sentiment comme étant leur pire ennemi… Mais le fait que ce ressenti soit constamment en train de veiller sur nous, ne pouvons-nous pas considérer celui-ci comme un ami ? Je pense que cela demande méditation. De ce fait, plusieurs personnes ont déjà réfléchi au sujet, bien qu’aucun n’ait trouvé de réponse exacte. C’est un peu comme la vérité (non scientifique), elle est propre à chacun. D’un côté, certains considèreront l’isolement comme leur meilleur ami, ou alors pire ; leur pire ennemi. Ces derniers feront alors tout pour la combattre, qu’ils l’aient choisi ou non. Après, il y’a des cas à part, je ne vous le cache pas. Et notre protagoniste est l’un de ces cas…

Un grand homme – non pas par ses exploits, mais bien par sa taille – se trouvait actuellement à la frontière du pays du feu et de celui du sable. Pourquoi ? A vrai dire, il s‘était un peu retrouvé ici « par hasard », vagabondant sans vraiment partir à la recherche de son destin. Enfin si, mais c’était plus compliqué que ça en fait. Mais bon, nous n’allons pas entrer dans les détails, sinon la limite fixée risque très fortement d’être transgressée et après c’est un peu le merdier… Enfin vous voyez le genre quoi. Bref, il s’entraînait encore et toujours afin d’aider son seul et grand ami ; Uchiha Sasuke. Il se sentait trop faible, trop inutile pour lui… A la limite, tout ce qu’il pouvait faire, c’était l’aider à éviter des combats inutiles… Voire même presque tous. Mais bon, ce n’était pas le genre du ténébreux ça hein, au grand malheur du rouquin. Bref, il but une petite gorgée de sa gourdasse d’eau et pénétra en ces terres arides tout en faisant attention à ne pas se faire attraper par un quelconque villageois. Il ne voulait pas spécialement combattre, le Juugo. Couard comme était le monstre en dehors d ses crises de rage, il évitait toujours ça. Il trouvait ça inutile. Au moins, il avait un petit côté pacifique et ça le changeait des Nukenin banals, non ?

Quelques heures plus tard, voilà que le géant se trouvait complètement paumé dans son petit coin de désert, avec pour seule compagnie ses élans de fureur, des serpents de jade faisant trente millimètres de long, n’étant attirés que par le sucre et ne sortant que la nuit, ou encore son contenant d’eau… Quasiment vide. Il devait lui reste une ou deux petites gorgées. Ni plus ni moins. Il n’allait pas aller loin avec ça, c’était sûr et certain. Voyant des ombres humaines au loin, il décida de se planquer derrière une dune, lorsqu’une intersection apparut devant ses yeux. Etait-ce un mirage ou la réalité ? La bouteille au bord de ses lèvres, les dernières gouttes vinrent hydrater son gosier sec, puis Morphée vient l’attraper dans ses bras sableux. Une heure plus tard, alors que le soleil commençait déjà à se glisser au loin derrière les dunes comme pour s’en servir en tant que couettes, Juugo reprit sa gourde et tenta d’attraper quelques portions de plus…

« Vide… »

On pouvait presque sentir le désespoir que reflétait le ton de sa voix. Ce n’était pas du tout rassurant, pas même pour lui. Mais bon, il ne pouvait pas claquer aussi connement, surtout dans un désert quoi. Ça la foutait mal, et en plus il n’avait toujours pas retrouvé son ami ébène. Bordel, fallait trouver une solution. Une seule idée lui vint alors en tête : suivre l’intersection qui devait bien évidemment mener à un village lambda empli de civils, pas trop trop loin de Suna non plus. Sinon ça serait vide hein. Bref, il avançait, se tenant faiblement à un mur, la soif était trop grande. Soudain, une pancarte s’illumina au-dessus de ses yeux… l’obligeant et les abaisser un peu pour ne pas se cramer les rétines.. Ça faisait mal un si gros flash quand on était hyper fatigué et qu’en plus de tout ça, il commençait à tomber dans les vappes à cause de la déshydratation.

Entrant dans l’antre du vice alcoolisé, toutes les effluves de saké, bières et autres milléniums firent palpiter ses narines. Il n’avait plus envie d’eau là, mais d’une bière bien fraîche. Cela pourrait lui changer les idées par la même occasion tiens. Mais bordel, quel monde il y avait… A droite, ça chantait comme pas possible, et à gauche, ça jouait aux cartes. C’était, certes, plus raffiné, mais lorsqu’un gagnait… Le brouhaha était limite plus puissant que ceux des ivrognes chantant et dansant à tue-tête. Sa tête devint comme un compteur à gaz, à la limite de l’explosion. Pauvre maître du Senjutsu… Il valait mieux qu’il empêche rapidement son chakra de fonctionner correctement car sinon tout allait se dégager et le berserker entrerait à nouveau dans la place. Et il avait horreur de ça. Puis qu’est-ce qu’il était moche dans cet état en plus… Enfin bref. Ses yeux visaient en direction du bar et là, le Tenbin aperçut un homme complètement avachit sur le bar, le verre entre les mains. La tête encapuchonnée. On aurait presque dit un pirate ! Mais aussi loin de l’eau et de son équipage… Ce n’était pas vraiment possible. Bon Dieu, fallait qu’il vérifie, et de toute façon il n’avait pas le choix. La seule place restante était aux côtés du déchet, et c’était là-bas qu’on pouvait commander.

« Une bière s’il vous plaît. »

De son air massif, le roux s’était planté devant le bar et s’était mis assis par la même occasion, se reposant encore un peu. Il était crevé et n’en pouvait plus. Quelques instants plus tard, la serveuse le regarda de son air échancré et aguicheur, mais n’eut aucune emprise sur le mâle malade, du coup, pas même un pourboire. Elle arriverait bien à en avoir un durant cette soirée, car elle allait être longue. Trèèèès longue. Je peux vous le garantir. Remerciant la bargirl d’un hochement de tête, le Nukenin commençait à s’inquiéter de l’état de l’autre… Il s’inquiétait pour tout le monde en fait… Mais bon, là n’était pas le problème.

« As-tu besoin d’aide, jeune homme ? »

Juugo lui tapota alors l’épaule. Bon après, s’il l’avait appelé comme ça, c’est parce qu’il ne pouvait pas réellement savoir s’il était vieux ou pas, vu qu’on ne voyait que son corps « normal », ou entrant dans la moyenne concernant la taille et la musculature. Pas comme le déserteur du village inconnu. Lui était sacrément grand et costaud, donc bon. Et en plus de ça il avait une forme démoniaque. Autant vous dire que ça n’aidait pas à se faire des amis, hein ! Derrière lui il pouvait entendre une voix tonitruante lui dire qu’il n’avait pas à s’inquiéter et qu’il valait mieux voire en paix plutôt que d’essayer de réveiller le « pirate », comme tout le monde l’appelait ici. A croire que cet homme était un habitué… Ce n’était pas impossible après, l’homme de la vingtaine ne pouvait vraiment pas le savoir et… Il s’en foutait après tout. Le principal était qu’il avait aussi besoin de compagnie et qu’il allait taper la causette à l’alcoolique quand celui-ci aurait décuité. De ce fait, il lui tapota encore une fois l’épaule et pris une ou deux gorgées de sa bière quand la carcasse se mit à remuer péniblement les épaules…