Cette visite à Konoha, c’était comme si elle y était depuis longtemps. La Kunoichi passive se promenait dans les bois, sereine. Les arbres étaient en santé, la végétation brillante… Elle caressait quelque pétale de ses doigts, en souriant. Sakunie lui laissait une petite vacance, par contre, la condition était qu’au premier intrus, c’est elle qui analysait s’il était potable ou non. Sakurya prit une grande inspiration, reniflant le doux parfum du pollen, en parcourant la tige fragile. Cette forêt semblait beaucoup plus accueillante de celle de Kiri. Pourtant, elle trimbalait des souvenirs aussi douleurs l’une que l’autre…

Elle trouvait un coin tranquille, quasiment une partie de rêve. Un rond de verdure, entouré par des arbres et des végétaux magnifiques. Elle tournait sur elle-même, envahie par un sentiment de magie, comme un enfant qui découvre des fées dans un bois. Elle se laissait enivrer par des sentiments joyeux, chose qu’elle n’avait pas eu accès depuis quelque temps. Kiri n’est pas un village pour une jeune femme comme Sakurya. La simple pensée la rendait triste. Elle cessait de penser, en se couchant dans l’herbe. Les yeux fermés d’aise, elle soupirait de plaisir, en sentant la verdure sur sa nuque et ses mains.

Tout à coup, elle entendit du bruit dans certains buissons, et cela ne semblait pas être un animal. Ses yeux devinrent rouges, la kunoichi bondissait sur ses pieds, la main sur la poignée de son imitation de Kubikiri.

-Sors de là! Où je te trouve et te fous à genou! S’exclamait Sakunie, agressive.

Elle balayait les environs, un sourire en coin, ses yeux de prédateur prêts. Elle n’aimait pas qu’on regarde Sakurya à son insu. Elle brûlait de voir si c’était un mec dangereux ou pas, si elle pouvait céder la passive. Peut-être que c’était une nana aussi… Qu’importe le sexe, si la personne était jugée mauvais aux yeux de l’agressive, celle-ci n’aura pas la chance de connaître la passive.

Sakunie le dardait dans son regard…Heu… Vide. Elle levait un sourcil, il était qui lui pour lui donner un ordre.

-T’es qui pour me donner un ordre? J’vais me calmer si t’es gentil et soumis, sinon je te laisse pas Sakurya. Alors tu veux me faire chier ou me faire rire? Dit-elle un sourire en coin. T’es quoi dans ce village pour te prendre plus supérieur que moi?

Elle n’aimait pas les gens qui se plaçaient en haut d’elle. Il était quoi pour faire ça? Certes, elle avait son nom, mais elle ne dirait pas le sien pour si peu. Elle gardait toujours la main sur la poigne de son épée, savait-il seulement ce qu’elle tenait dans son dos? Était-il si haut rang pour sous-estimer une Kunoichi de Kiri? Après tout, elle avait son bandeau dans le cou, qui était maintenant voyant, dans sa position actuelle.

-Au moins, t’es pas aveugle? Demandait-elle en ricanant.

Se serait effectivement dommage de faire chier un handicapé visuel… Elle riait encore un peu, de son rire malicieux, tandis que Sakurya, dans la tête était gênée par le comportement de l’agressive. Finalement, il remarquerait qu'elle le tutoyait déjà, chose que Sakunie avait l'habitude de faire.

-Qui agresse qui hein?! Donner des ordres comme si j’étais une merde, tu dois sacrément manquer de confiance en toi pour essayer de dominer tout le monde! S’exclamait-elle en ricanant. En fait, je crois même pas que tu sois digne de rencontrer Sakruya! Dit Sakunie en continuant de rire.

Elle avait un peu lu sur les clans de Konoha, quand même, on ne vient pas dans un pays sans au moins connaître le strict minimum. Alors évidemment, elle savait minimalement ce qu’était le clan dont il parlait et avait les yeux. Sakunie les appelait les faux aveugles, sachant qu’ils ont l’air ainsi mais en fait ils sont dotés d’un dojutsu. Valait mieux quand même ne pas se frotter contre ce mec, sauf s’il n’arrêtait pas de faire le snobe. Elle haussait les épaules, peut-être qu’elle n’avait tout simplement pas le tour avec les gens de son espèce. Sakurya était une jeune femme sans préjugé et, elle n’avait pas de fierté ou d’ego à protéger contrairement à l’agressive, ça devait être ça…

-Si je te laisse la petite, et que tu la blesse, je t’arrache les deux couilles, tu m’as compris? Dit-elle dans un ton de reproches, le doigt pointé sur lui.

Elle fermait quelque seconde ses yeux, pour qu’ils deviennent jaunes. Immédiatement, Sakurya fit une légère révérence, la mine bien triste.

-Désolée, Sakunie est une femme dure… Je me nomme Sakurya, mais je ne fais pas parti d’un clan… Dit-elle doucement.

Cela portait largement à confusion, mais c’était comme un réflexe de réparer les erreurs que l’agressive causait sur son passage. Peut-être qu’il ne se poserait pas trop de questions, après tout, pour certains, c’était largement évident ce qui se passait… Elle le regardait de ses yeux tristes, il ne voulait pas se battre et la Kunoichi non plus…

La douce regardait l’inconnu, même s’il c’était présenté, cela ne lui donnait pas une familiarité quelconque de la part de la kunoichi. Il semblait bien amical, pour un homme dans la famille des Hyuga. Non pas qu’elle n’aimait pas mais, elle restait distante envers le konohajin. Déjà que c’était une femme assez timide, lui demander quoi faire, elle ne le savait pas vraiment.

-Je ne sais pas… Dit-elle hésitante.

Comment elle devait savoir ce qu’elle ferait alors qu’elle était paisible en écoute avec la nature, avant qu’il se fasse repérer par Sakunie… La kunoichi était d’ailleurs confuse sur ses intentions… Voyez-vous, habiter à Kiri, contient des dangers et disons qu’elle ne voulait pas se faire avoir une nouvelle fois, au moins elle pouvait compter sur l’agressive, mais il ne s’en sortirait pas vivant et elle pourrait mettre en péril l’alliance… L’ange avait beau se creuser la tête, elle ne trouvait pas grand-chose.

-Auriez-vous une idée? Demandait-elle, timide.

Si Sakunie tutoyait, la jeune passive elle était l’exemple même de la politesse. Elle ne se permettait que rarement des familiarités, ça la mettait mal à son aise. Elle restait silencieuse le reste du temps, se rendant bien compte que ça créait un malaise de plus, mais elle ne pouvait pas s’empêcher. En fait, le clan Hyuga, était des sortes d’aristocrates… Cet aspect jouait certainement sur l’anxiété de Sakurya, qui ne savait pas ce qu’elle devait dire ou non, ni faire. Après tout, elle ne voulait pas qu’on se méprenne à son sujet…

-Eto….hum… Balbutiait-elle, inconfortable.

Elle frottait ses mains, regardant un peu partout. Puis, elle s’assit. L’air pensif.

Sakunie prévenait Sakurya. Elle pouvait répondre à certaines questions, mais pas trop. Dans la tête de l’agressive, il était quand même un ennemi potentiel qui pourrait divulguer des informations à Konoha. Elle ne croyait pas en l’alliance, encore moins à la paix. La démone écoutait tout ce que la jeune allait dire, sans exception.

-Et bien non, cela dépend de tes questions… Dit-elle timide, une main près de sa bouche en se mordant une lèvre.

Autant que le regard du jeune homme était vide, semblait peser lourd sur la passive. Elle écoutait ses questions, n’avait-il pas vu le bandeau de Kiri, que la jeune femme portait? Elle penchait légèrement la tête, signe qu’elle se questionnait.

-c’est bien normal, je suis de Kiri… C’est ma première fois à Konoha… Dit-elle en rougissant, trouvant qu’elle parlait beaucoup. Je m’appelle Sakurya Yuurei… Finit-elle, de sa douce voix.

Cela ne lui dérangeait guère de divulguer son nom au complet, même Sakunie n’était pas intervenue, signe qu’elle disait les bonnes choses. Elle savait déjà celui de ce jeune homme, et qu’il faisait parti des Hyuga. Il devait être un noble, mais il semblait pourtant vouloir peut-être être ami avec Sakurya, ce qui l’étonnait. Elle avait lu que ce clan était plutôt snobe. Il reflétait le contraire, ne semblait pas prendre de haut la kunoichi timide. C’est justement cela qui lui donnait le courage de lui adresser la parole.

-Et vous, vous êtes heu… Et bien… Du clan Hyuga… Dit-elle en roulant une mèche de cheveux en regardant le ciel, assise en tailleur.

Le jeune homme aussi semblait un peu timide, puisqu’il ne prenait t pas beaucoup de plus, du moins comparé à Sakunie. En fait, c’était une mauvaise comparaison, car quasiment personne n’arrivait à la cheville de l’agressive sur ce point. Elle souriait timidement, en cherchant un sujet de conversation pas trop lourd, et assez correcte…

-T-tu aimes… Ton village? Demandait-elle en évitant son regard en regardant le ciel.

Elle écoutait attentivement le jeune homme qui parlait, de sa haine envers sa…Famille? Elle était un peu confuse, ne connaissant pas vraiment ce genre de rapport. Elle se dit qu’elle ne poserait pas trop de questions, du moins, pas les plus grosses, peut-être n’aimait-il pas parler de sa famille vraiment. Pour sa part, elle n’avait jamais eu de problème avec celle-ci, de tous ses souvenirs. En revanche, elle n’aimait pas trop en parler, la jeune passive faisait difficilement le deuil de ses parents, même qu’elle leur parlait tout en sachant qu’elle le faisait pour rien. C’était un mécanisme de défense bien sévère… Elle posait son regard dans les yeux de l’autre, un bref moment.

-Je… Non… Dit-elle en détournant les yeux sur le sol. Trop cruel… Dit-elle en étant nostalgique.

En effet, Sakurya n’aimait vraiment pas son village, c’était comme si elle était née dans le mauvais. Cruel, sanglant, psychopathe… Son dédoublement de personnalité ne la rendait pas, justement, psychopathe? Elle fit une moue, non elle était le contraire de tous les Kirijins et c’était bien cela le problème. Son propre village la rejetait pour ses idéalisations et ses valeurs, surtout qu’elle ne pouvait pas donner la mort… Ses yeux eurent une lueur de tristesse, avant qu’elle décide de se changer les idées.

-Heum… Ta f-famille… Elle est… divisée en deux? Demandait-elle, la tête légèrement sur le côté, avec une bouille mignonne.

Peut-être pourrait-il lui changer les idées en parlant de la situation de son nom, et non de sa famille. Après tout, elle était venue à Konoha pour changer un peu son atmosphère et se relaxer. À Kiri, il faut toujours être sur ses gardes, en situation de survie et de paranoïa en tout temps… Anxieuse tous les jours, elle en avait un peu marre de laisser Sakunie occuper son corps sans arrêt.

La jeune regardait ce symbole, tel un enfant qui observait une relique sacrée. Elle se demandait comment on pouvait faire de telles choses atroces, surtout à Konoha. Elle osait s’approcher un peu et regarder de plus près, ça avait dû faire un mal de chien…

-Je suis vraiment désolée… Dit-elle en touchant du bout de ses doigts cette marque.

Elle constatait que le jeune homme semblait un peu en colère, alors elle retirait ses doigts près de son corps, peut-être avait-elle mal fait de demander une telle chose. Sakurya cherchait donc un autre sujet de discussion. Ce n’était pas facile, car elle ne le connaissait pas, sauf sa famille. Doucement, elle posait le doigt sur sa bouche, signe qu’elle était dans une réflexion assez grande. Soudain, elle levait le doigt, un air joyeux!

-Tu as des passe-temps? Des intérêts? Demandait-elle en souriant.

Elle était contente de pouvoir trouver quelque chose, elle qui normalement était trop timide pour parler… Cette fois, c’était peut-être l’atmosphère de Konoha qui l’encourageait, car même si elle avait appris qu’un tel sort existait, elle était tout de même à son aise. Peut-être aussi, qu’elle ne voyait pas le danger que ce jeune homme pouvait bien représenter, de toute façon elle était capable de l’immobiliser ou quoique ce soit pour partir sans vraiment le blesser. C’était une femme qui n’aimait pas la bagarre et avant de se rendre là, elle aurait sûrement tenté de s’enfuir avant. Même avec le byakugan…

En attendant la réponse, la jeune commençait déjà à réfléchir à ses passe-temps à elle et ses intérêts. Si jamais il lui demandait, elle voulait être sûre de ne pas être prise au dépourvu, après tout, personne ne lui avait demandé sauf peut-être un de ses anciens senseis… C’était triste de penser qu’une jeune femme ne savait jamais quoi répondre aux questions spontanément, qu’elle devait toujours réfléchir ce qu’elle dirait… Elle semblait ne pas trop se connaître, mais en fait, c’est qu’elle n’occupait plus vraiment son corps, alors elle n’avait pas trop le temps et L’indicatif pour trouver certaines réponses. Aussi, elle tentait avec tout cela de se changer les idées sur le genre de famille que le jeune homme entretenait. Elle ne savait pas qu’on pouvait être heureux, tout en affichant autant de colère et de haine envers sa propre famille. Enfin bon, elle ne savait même pas c’était quoi éprouver ce genre de sentiment envers celle-ci…

Sakurya écoutait le jeune homme, alors il ne faisait que ce qui se rapportait au monde des shinobi? C’était la même chose pour Sakunie, mais la passive avait des passe-temps autres que la plupart des autres… Peut-être était-elle vraiment trop différente du monde Shinobi finalement. Un peu de tristesse envahissait ses yeux jaunes alors qu’elle répondit avec un semblant de sourire.

-Et bien, je me promène, fais du crochet, de la couture et je jardine. Surtout, je cuisine. Dit-elle en souriant un peu mieux.

C’était les activités qu’elle aimait le plus. Bien sûr, s’entraîner, mais… Elle ne savait pas trop pourquoi, elle n’en avait rien dit. Non qu’elle n’ait pas confiance en son interlocuteur, seulement, ça ne lui avait tout simplement pas traversé les lèvres. Elle prit un moment pour y penser, mais faute de trouver, elle accaparait bientôt son attention pour autre chose. Elle vit bien que le jeune homme était envahi par elle ne savait trop quoi. Finalement, elle optait pour une nouvelle question.

-Tu aimes la nature? Demandait-elle, un peu moins timide.

Elle se sentait un peu plus confortable, quoiqu’elle se dise qu’il semblait aussi blessé qu’elle dans son village. Même s’il disait le contraire, il souffrait de sa famille, et la kunoichi de sa solitude et de son village… C’était quasiment la même chose aux yeux de Sakurya. De ses mains, elle caressait les douces herbes vertes, en santé en souriant chaleureusement. Elle, elle aimait beaucoup la nature. C’était une passion, une fascination et surtout, elle pouvait toujours tirer une leçon à la simple vue de celle-ci. Elle attendit qu’il aille répondu avant d’elle-même répondre.

-Pour moi, la nature c’est comme une immense leçon de vie, un exemple pur… Dit-elle en ayant les yeux qui brillent. Rien n’est mauvais ou mal jugé par celle-ci, tout y est accepté… Finit-elle en posant délicatement son regard vers le jeune homme.

Celle-ci avait comme un pouvoir d’apaiser Sakurya, de la rendre plus calme et moins anxieuse. Elle ne savait pas trop d’où venait cela, tout de même, elle trouvait cela utile, comme maintenant. Si elle pouvait apaiser un peu le cœur de Noa… Il était rempli de colère et de haine, même s’il tentait tant bien que mal de le cacher…