« Quel arbre humain n'est, par quelques-uns de ses fruits, un mauvais arbre ? »
Le soleil se levait à peine sur le pays des vagues, apparaissant à l’horizon, flambant de milles lumières, changeant la noirceur de la nuit pour la douceur de la couleur bleuâtre du ciel. Saizo avait passé la nuit à la belle étoile, cela faisait presque une semaine qu’il était arrivé dans cette petite prairie au sein de l’immense forêt de l’île qu’il avait choisie pour parfaire son entraînement. Ses idéaux et les ambitions des conspirateurs envers Mei Terumi l’emmenaient petit à petit à accéder au siège de l’ombre de l’eau, mais pour cela, il devait devenir bien plus puissant, pour protéger son village et ses habitants. C’est ainsi qu’il était parti pour le pays des vagues, à la recherche de calme et d’anonymat, pour s’entraîner en toute tranquillité. Son entraînement était basé sur une meilleure maitrise de l’élément de l’eau et l’apprentissage d’une nouvelle affinité élémentaire, à laquelle il n’avait jamais voulu prêter attention et pourtant celle-ci lui serait de grand recours. En effet, notre homme avait découvert être affilié à l’élément du vent en second élément, une satisfaction quand l’on sait que ces techniques sont redoutables contre le raiton, principale faiblesse des techniques de notre homme, et utilisées avec du kenjutsu, principale force de notre homme. Bien qu’il sache que l’apprentissage d’un changement de nature était long et difficile, il était pressé de voir le résultat d’un tel apprentissage sur sa panoplie de technique.
C’est ainsi que notre homme se réveilla au grès d’un arbre, plein de détermination et d’enthousiasme à l’idée de commencer son entraînement. Il avait beaucoup entendu parler de cet élément, le fuuton, d’après les spécialistes, le vent permettrait de couper n’importe, il faut scinder son chakra en deux parties ayant des mouvements inverses et les rapprocher pour que l’élément du vent se manifeste. Après s’être hydraté et avoir repris un peu d’énergie, notre homme prit une feuille de l’arbre et s’amusa à malaxer son chakra en y changeant la nature en vent. Cet exercice demandait une concentration extrême pour quelqu’un qui ne maîtrisait pas l’élément, c’est pour cette raison que l’entraînement serait long. Mais après les atrocités qu’avaient vu notre homme durant la quatrième grande guerre des ninjas, où il fut commandant de l’unité spéciale, il était plus déterminé que jamais à devenir plus puissant pour protéger ses confrères.
Les heures passèrent, le soleil était proche de son zénith, et pourtant l’entraînement n’avait pas l’air d’avancer, la feuille que notre ninja tenait dans la main ne s’était toujours pas coupé, il réalisa que cet exercice était bien plus difficile qu’il ne l’avait pensé mais continua encore. Jusqu’au moment où sa concentration fut redirigée vers une présence qui se rapprochait. Notre homme rouvrit les yeux et se leva brusquement lançant échapper la feuille avec une légère entaille sur le sol. Une femme se tenait en face de lui, les cheveux aussi blanc que de la neige, des yeux aussi rouges qu’un sharingan et des formes bien généreuses. Notre homme se posa énormément de question en voyant cette femme qui dégageait une aura particulière, inspirant respect et puissance, il sentit qu’elle était particulière. Dans un élan de curiosité qu’il ne put contrôler, il dit :
SAIZO – Ce n’est pas très respectueux de déranger quelqu’un en pleine méditation. Je me nomme Hôzuki Saizo, quel est ton nom, kunoichi ?
L’air sérieux et calme, l’homme fixait la femme, il ne savait pas si elle était ennemi ou non, quelles étaient les intentions de la femme ? Qui était-elle tout simplement ? Ne pouvant répondre à ces questions, un léger sentiment de peur apparut dans l’esprit de notre homme, effrayé par ce qu’il ne comprend pas, mais celui-ci parvint à le contrôler sans problème, essayant tant bien que mal de ne pas le laisser apparaître.
C'était durant l'une de ces splendides journées de printemps, là où le soleil brillait de mille éclats et les oiseaux chantaient leur habituelle mélodie du bonheur. Notre tendre demoiselle à la chevelure de neige profitait de ses derniers temps libres pour réaliser des emplettes. En effet, d'ici quelques jours, elle partirait prêter main-forte à l'alliance shinobi sur le second continent. Elle avait donc besoin de refaire le plein de ses stocks. En tant que ninja médecin, ce serait stupide de manquer de matériel au moment fatidique. Pendant tout le long de son existence, Nëssa ne participa jamais à ce genre d'événement et ne savait pas à quoi s'attendre exactement. Elle jouait même avec le feu en allant s'aventurer au sein d'un milieu pareil. Après tout, sa santé, encore relativement fragile, lui préparait bien souvent de mauvais tours. Il fallait croire que Dame Nature ne l'avait pas tant gâtée que cela puisse paraitre. Les apparences, ça trompait les gens.
Le spectaculaire tigre blanc suivait sa chère maîtresse au coeur de son périple. À vrai dire, il était difficile pour celui-ci de se séparer trop longtemps de sa créatrice, alors il faisait en sorte de l'accompagner dans ses multiples mésaventures autour du globe. Ce gros matou aussi docile qu'un poisson rouge aimait être son seul compagnon, bien que ce ne soit pas réellement le cas. Du moins, pas aujourd'hui.. Malheureusement, l'étrange duo ne pouvait pas compter sur sa totale solitude... À l'instant où la beauté aux prunelles sanguines sortie d'une petite boutique, L'homme à moitié plante surgit de la terre, venant surprendre la promise de son seigneur. Malgré les puissantes capacités sensorielles de Nëssa, Zetsu avait toujours été absolument indétectable. Il s'agissait d'un espion parfait, même si le cofondateur du village caché de la feuille le définissait, à la moindre occasion, de déchet ambulant. « Madame, vous avez besoin de mon aide pour quelque chose ? Vos sacs, peut-être ? », dit-il, en toute politesse. Le pauvre ne savait pas les effets que de telles paroles pouvaient provoquer chez la belle kunoichi.
Maintenant, l'utilisateur du mokuton n'avait plus qu'à bien se tenir, puisque la dernière héritière du clan Eikaeiën ne comptait pas le ménager. Elle prenait assez mal le fait que l'on n'arrête pas de la surveiller et remette en question son autonomie personnelle. On la traitait comme... Comme une princesse qui ne devait pas quitter son nid douillet ! « Non, je n'ai pas besoin de toi ! C'est lui encore qui t'a dit de me suivre ?! », scanda-t-elle d'un ton énervé. Il était vraiment rare de la voir autant en colère. Cela n'avait plus aucun sens ! Pourquoi elle ? Pourquoi il ne la laissait jamais complètement libre de ses mouvements ? Bientôt, une sérieusement discussion entre les deux individus devrait s'imposer. Nëssa n'accepterait plus de vivre d'une façon pareille.
Elle se mordilla la lèvre inférieure, histoire de contenir un peu sa rage. La demoiselle ne pouvait pas véritablement en vouloir au possesseur de la volonté du maître de l'éventail. C'était probablement de la faute de son mari, s'il se comportait ainsi. Sans rien ajouter, elle partit en courant, désirait qu'on la laisse tranquille et seule avec ses pensées. À peine quelques minutes après, la jolie créature s'arrêta nette, puis s'effondra sur ses genoux. La kunoichi était morte de fatigue; son petit corps de poupée avait une misère folle à supporter les efforts physiques. Au même moment, un jeune homme lui adressa la parole. À en croire ce qu'il racontait, elle venait de perturber sa "méditation". Bon, la prochaine fois, la maîtresse du senjutsu ferait plus attention à ses pas. « Désolée, j'avais l'esprit ailleurs et ne vous ai pas remarqué... Elle leva doucement la tête vers son interlocuteur afin de chercher un quelconque contact visuel. Jamais la belle n'avait croisé un membre du clan Hozuki. Ils ressemblaient donc à cela ? Tout en essayant désespérément de reprendre son souffle, elle reprit la parole. Je me nomme Nëssa, enchantée. Hum... Tu trouves vraiment que j'ai l'air d'une kunoichi ? »
« L'apparence n'est rien ; c'est au fond du coeur qu'est la plaie. »
Essoufflée, la femme jeta un œil vers notre homme et se releva avec un semblant de difficulté, elle semblait épuiser. Elle se présenta sous le prénom de Nëssa, ne donnant aucun nom en accompagnement laissant croire à Saizo qu’elle avait quelque chose à cacher. Puis elle vint à poser une drôle d’énigme : « Hum… Tu trouves vraiment que j’ai l’air d’une kunoichi ? ». Qu’entendait-elle par cette question, notre homme se le demanda également. Il est vrai, qu’en la voyant dans cet état de fatigue, l’on pouvait penser qu’elle n’était pas digne d’être une kunoichi, n’ayant pas la force physique adaptée à l’exercice de cette profession. Pourtant, l’aura qu’elle dégageait annoncée l’inverse, l’on sentait qu’elle était bénie d’une grande puissance et qu’elle n’était pas quelqu’un sans importance. Notre homme vint à réfléchir avant de répondre à sa question, il hésita, dévisageant la femme aux cheveux de neige à plusieurs reprises et dit enfin :
SAIZO – Je ne juge pas un livre à sa couverture, du moins ce proverbe s’applique très bien dans votre cas. Vous semblez fragile à l’extérieur mais vous possédez une force intérieure incommensurable !
En effet, notre homme n’était pas du genre à juger une personne à sa première impression, il aimait bien aller au-delà de celle-ci pour en apprendre plus, même durant un combat, car c’est généralement lorsqu’on s’arrête à nos préjugés que ceux-ci finissent par nous faire commettre une erreur. De sa main droite, il fouilla l’intérieur de son kimono jusqu’à trouver une petite fiole contenant de l’eau, il la tendit d’un geste amicale vers la jeune femme afin de celle-ci se réhydrate et puisse pleinement reprendre son souffle. Ne sentant aucune animosité de la part de la kunoichi, notre homme leva sa garde et enleva même la ceinture de rangement de ses katanas qu’il posa au près d’un arbre. Cela pour s’installer confortablement contre ce dernier. Il fit un signe de la main pour proposer à la jeune femme de l’accompagner puis dit :
SAIZO – Je vais te poser une question encore plus pertinente, Nëssa-chan. Penses-tu que je ressemble à un mizukage ?
Cette question tournait en boucle dans la tête de notre homme depuis des semaines, en fait, depuis que les différents groupes de conspirateurs s’étaient ralliés et avaient décidé que Saizo serait le visage les représentant et celui qui gouvernerait le village par la suite. Généralement confiant en ses capacités, Saizo émettait un doute à avoir la carrure d’une ombre de l’eau. Pourtant, un de ses ancêtres l’avait été, sa prestation durant la bataille finale de la quatrième grande guerre des ninjas avait fait de lui un héros, une grande partie des ninjas du village était avec lui, que lui fallait-il de plus ? L’avis d’une personne étrangère, ne connaissant rien de lui à part son identité, peut-être bien en effet, l’avenir allait nous le dire.
À vrai dire, Nëssa se sentait plutôt mal à l'aise de faire preuve d'une pareille faiblesse devant un pur inconnu, surtout face à un Hozuki, ce clan jadis réputé par son influence et ses techniques aqueuses. Heureusement, son cher interlocuteur ne savait pas qu'il avait la femme du grand Uchiha Madara en plein nez, donc elle ne ferait pas honte à la dangereuse réputation de son mari. Lentement, mais sûrement, la demoiselle au visage angélique se releva debout. Hors de question pour elle de rester au sol une seconde de plus. Ce fut d'ailleurs à ce moment que le kirijin répondit aux précédentes paroles de la douce créature. Selon ses dires, il accordait davantage d'intérêt à la force psychologique que physique. Il n'avait pas tout à fait tort de penser ainsi. La puissance intérieure d'une personne pouvait réaliser bien des choses... « Haha, tu dois être le premier passant que je rencontre qui me dit de telles paroles. J'ai un peu de mal à te croire. », avoua-t-elle. Il s'agissait d'une triste réalité, puisque son entourage dévouait rarement une grande importance à sa volonté et à sa capacité à faire des choix judicieux.
Au final, elle n'était qu'une femme au coeur d'un monde peuplé d'hommes. La dernière survivante du clan Eikaeiën ne pouvait pas tous les changer ou les guider vers le chemin idéal. Il fallait seulement qu'elle apprenne à connaître sa juste place. Le shinobi de la brume paraissait confiant, à un tel point qu'il proposa à sa nouvelle amie de boire une gorgée d'eau, ce qu'elle refusa, sans regret. Pour l'instant, la belle ignorait les réelles intentions de cet étranger et préférait ne pas aller se servir chez lui. Son breuvage était peut-être empoisonné, qui sait ? Malgré sa désagréable paranoïa, elle accepta quand même de s’asseoir aux côtés de l'utilisateur du suiton. La princesse à la chevelure immaculée ne manquerait pas l'occasion d'en assimiler plus au sujet de ce jeune mâle. De toute façon, elle n'avait rien d'autre d'intéressant à foutre de sa journée.
Saizo ne tarda pas à lui demander une nouvelle chose. S'il ressemblait à un Mizukage ? Euh, excellente question... Par le passé, le village caché de la brume avait souvent nommé des chefs au physique étrange, à commencer par le petit Yagura qui possédait des allures d'un innocent gamin de douze ans. Les précédents et les suivants ne furent pas vraiment mieux, alors comment les juger sur leur tête ? En prenant compte de ce malheureux fait, lui répondre correctement serait probablement une tâche compliquée... « Cette nation a toujours eu des dirigeants, euh... "particuliers" ? C'est difficile de te dire si, oui ou non, tu ressembles à un Mizukage. Pourquoi me demandes-tu cela ? Rêves-tu d'en devenir un ? », demanda-t-elle. La demoiselle dotée d'une beauté inhumaine ignorait en quelque sorte la situation actuelle de cette région. Son interlocuteur masculin allait sûrement l'éclairer à ce propos. Soudain, une courte pensée s'envola pour Pépite, son gros tigre blanc domestique. Sa propriétaire espérait qu'il ne manigance pas des méchants coups dans son dos...
« La vie est un rêve, mais rêver n'est pas vivre. »
La jeune femme finit par rejoindre notre homme assis sur le sol appuyé contre un arbre, celle-ci refusa de boire dans la fiole que lui avait tendue plus tôt Saizo. Cette dernière était-elle méfiante envers notre homme ou n’avait-elle tout simplement pas soif ? Les deux possibilités étaient plausibles aux yeux de Saizo, puisqu’il était un parfait inconnu pour la femme, mais cette situation était réciproque, ne connaissant de la femme que son prénom, sa profession et sa faiblesse physique. Mais à part cela, la femme n’affichait aucune appartenance à un village ninja, aucun bandeau frontal ou quelconque signe distinctif d’un uniforme de l’une des cinq grandes nations ninjas. Habillée d’un simple kimono, vêtue comme pouvait l’être les jeunes filles de haute stature, passant incognito au vue des autres, le parfait habit d’une kunoichi en réalité. Beaucoup de questions se bousculèrent dans l’esprit de notre homme à propos de Nëssa, celle-ci était beaucoup trop mystérieuse et bienfaitrice pour ne pas cacher quelque chose. Mais cette dernière vint à couper court aux pensées négatives de Saizo en lui répondant que les précédents mizukages avaient été tellement différents autant physiquement que psychologiquement qu’il était difficile pour elle de dire si notre homme était digne de porter ce titre. Continuant en demandant les raisons de cette question, précisant même ses pensées en demandant si c’était un rêve de notre homme.
Notre homme n’a pas toujours voulu devenir mizukage, tout ce qu’il souhaitait à la base, c’était protéger kirigakure, ce village qui l’avait vu naître et qu’il aimait tant, ce village dont la réputation avait été salie par les agissements et les décisions prises par le mizukage quatrième du nom, Yagura. Ce dernier avait instauré une politique basée sur la peur et la mort, les ninjas étant formés très jeunes à agir par pur instinct de survie, amenant à la mort de l’adversaire généralement. Cette méthode permit la création de véritables monstres tels que Momochi Zabuza ou Hoshigaki Kisame put l’être autrefois. A présent, notre village était dirigé par une kunoichi sans ambition, laissant le village à la dérive. La précédente guerre l’avait affaiblie psychologiquement ce qui eut pour conséquence d’éteindre la flamme qu’elle avait autrefois. En effet, Terumi Mei, godaime mizukage, avait perdu toute crédibilité, ses propres hommes lui tournant le dos et complotant actuellement un coup d’état ou du moins un changement de chef militaire forcé. Notre homme avait été engrainé, malgré lui, dans ce complot. Les conspirateurs voyant un nouveau mizukage en Saizo à cause de ses faits d’armes durant la quatrième grande guerre des ninjas et de son amour pour le village. Regardant la kunoichi droit dans les yeux, d’un air calme, notre homme prit la parole :
SAIZO – La situation interne à kirigakure est actuellement complexe car un grand nombre de ninja ont perdu confiance en l’actuelle mizukage. En fait, ils se sont rassemblés et m’ont élu comme prochain mizukage quoi qu’il arrive, ils sont prêt à tout pour faire changer les choses à kirigakure et je ferais tout pour honorer leur volonté, dit-il en affichant un large sourire. Et toi Nëssa, quel est ton but dans la vie ? Quel est ton nindo ? reprit-il d’un air sérieux.
Si la kunoichi répondait de manière franche aux questions de notre homme, celui-ci serait en mesure d’en apprendre plus sur elle. Notre homme était du genre curieux, voulant connaître à tout prix ce qu’il ignorait, peut-être trop avide de connaissance pour quelqu’un de méfiant et qui avait quoi que ce soit à cacher mais peu importait. Notre homme, en attendant une réponse, se saisit de sa fiole et but une lampée d’eau.
En tout cas, on pouvait facilement deviner que la belle en profitait pour prendre du bon temps. À cause de la jalousie de son compagnon de vie, il était vraiment rare qu'elle puisse discuter tranquillement, au pied d'un arbre, avec un parfait inconnu. D'ailleurs, celui-ci deviendrait peut-être un ami, qui sait ? Malgré le fait avéré qu'elle ne lui accorde pas encore une confiance aveugle, Nëssa se sentait assez bien ainsi. Personne pour lui dire quoi faire, pas de préoccupation particulière et une nouvelle connaissance à découvrir. C'était cool de vivre d'une telle manière et la liberté commençait, de plus en plus, à lui manquer. La demoiselle se demandait comment serait son étrange existence sans autant de bâtons dans les roues...
Tandis que la kunoichi réfléchissait à tout cela, son interlocuteur masculin ne tarda pas à éclairer ses propos. Ah, c'était donc pour ça qu'il la questionnait à ce sujet. La dernière survivante du clan Eikaeiën bavassait avec le futur successeur du Godaime Mizukage. Il fallait croire qu'elle possédait le don de se frotter aux grands chefs de ce monde ! La femme à la chevelure de neige démontra une mine surprise. Bah oui ! Il s'agissait d'une chose très surprenante de rencontrer, par un pur hasard, le dirigeant d'une entière nation. « Je ne savais pas qu'ils avaient nommé un nouveau Mizukage. Eh bien... Que fais-tu ici, alors ? N'as-tu pas des fonctions à accomplir ? Aux dernières nouvelles, une menace en provenance d'un autre continent perturbe la stabilité de nos terres. Comment comptes-tu gérer cette menace imminente ? », affirma-t-elle, en toute curiosité. Peut-être que L'Hozuki refuserait de répondre à des questions pareilles, mais la maîtresse du senjutsu n'avait rien à perdre à essayer.
De plus, Nëssa aurait sûrement les moyens de l'aider, si jamais il lui transmettait une réponse satisfaisante. Avoir vécu plus d'une centaine d'années lui donnait plusieurs avantages considérables, comme celui de profiter d'une sagesse à toute épreuve. En attendant, elle se contenta de parler un peu de sa personne, histoire de ne pas décevoir ses attentes. « Mon but dans la vie ? Hahaha ! La princesse ne put s'empêcher de rigoler doucement. Ses objectifs, ils étaient tellement vastes et surtout extrêmement difficiles à réaliser. Je veux la paix, l'amour, le bonheur, la puissance... Je veux que tout soit parfait et que les humains puissent enfin vivre en harmonie. », s'exprima-t-elle. Au final, elle possédait des idéaux très similaires à ceux du cofondateur du village caché de la feuille, sauf que la belle préférait ne pas en venir à user du plan oeil de la lune afin d'y parvenir définitivement.
« La motivation vous sert de départ. L'habitude vous fait continuer. »
Nëssa - « Je ne savais pas qu'ils avaient nommé un nouveau Mizukage. Eh bien... Que fais-tu ici, alors ? N'as-tu pas des fonctions à accomplir ? Aux dernières nouvelles, une menace en provenance d'un autre continent perturbe la stabilité de nos terres. Comment comptes-tu gérer cette menace imminente ? »
Toutes ses questions étaient pertinentes, la kunoichi n’en resta pas moins curieuse au plus haut point. En effet, notre homme était bien loin de son village ou de son pays, exilé, pour le moment, dans le pays des vagues, à la recherche de spiritualité et de sagesse. Il voulait perfectionner sa maitrise de l’élément du vent, afin de pouvoir être capable de défendre son village, en temps voulu. Il avait également entendu parler du nouveau continent, quelques-uns de leur ninja avait attaqué, quasi-simultanément, les villages de Konoha, de Suna, de Kiri et d’Iwa. L’attaque n’avait, cependant, pas pris tant d’ampleur, comme elle l’avait été avec l’Akatsuki. Pourtant, notre homme savait que ce continent ne présageait rien de bon envers son pays, qui était en première ligne de front, face à lui. Mais la jeune femme ne laissa pas continuer notre homme dans sa réflexion, l’interrompant en ricanant quand elle vint à dire ses quelques mots : « Je veux la paix, l'amour, le bonheur, la puissance... Je veux que tout soit parfait et que les humains puissent enfin vivre en harmonie ». Ces mots résonnèrent si bien dans l’esprit de notre homme, qu’ils auraient pu le bercer d’illusion, mais il avait les pieds sur terre et savait qu’un tel objectif était bien difficile, trop difficile, pour quelqu’un de sa hauteur. Il vint alors à répondre à son interlocutrice :
SAIZO – Je cherche à devenir plus puissant, avant ma prise de fonction, pour être en mesure de protéger mon village, il marqua une légère pause puis reprit. Tu sais, ce nouveau continent fait peur car on ne connait rien de lui. Pourtant, mon village est en mauvaise position face à lui, mais je reste positif malgré tout, je trouverai la force nécessaire pour protéger mon village, tel est mon nindo !
Ces mots, ce n’était pas la première fois qu’il les avait prononcés. Autrefois, pendant la quatrième grande guerre des ninjas, cette fameuse bataille finale, oui, c’est durant celle-ci qu’il les avait dits. Serrant le poing fièrement face à la kunoichi, en affichant un regard plein de convictions et de courage, notre homme repensa à ce moment. Au cœur de la bataille, lorsque l’homme masqué avait déployé la puissance des bêtes à queues, notre homme avait usé d’un hijutsu ultime du clan Hôzuki et il avait prononcé ces quelques mots. Il se rappelle encore de la sensation de cette technique, cette sensation de puissance incroyable, qui ne dure que quelques instants, mais assez pour le savourer pleinement. Continuant de fixer son interlocutrice, il but une gorgée d’eau puis reprit la parole :
SAIZO – Tu es au courant que ton nindo est impossible à réaliser ? questionna-t-il en reposant sa fiole d’eau contre le sol. Bien que je le déplore…
La demoiselle aux prunelles écarlates exposa ses ultimes objectifs au futur chef du village caché de la brume. La paix, l'amour, l'harmonie et le bonheur étaient des choses parfaitement difficiles à mettre en place. Elle savait très bien que les obtenir en même temps était un phénomène typiquement impossible, à moins que quelqu'un décide de forcer la main du destin. Par le passé, Madara Uchiha avait tenté d'adopter un rôle de pseudo dieu afin d'améliorer ce monde aux champs de bataille ensanglantés, mais l'idée de plonger tous les humains de la planète Terre au sein d'un gigantesque genjutsu infini ne plaisait pas à la population, surtout chez la détentrice du pacte des panthères noires. Maintenant, ils devaient dénicher un moyen dans le but d'établir une aisance durable entre les différents peuples. Il s'agissait d'un véritable casse-tête à mettre en place. De plus, le danger en provenance du nouveau continent commençait à peser lourd sur la balance.
Néanmoins, son interlocuteur masculin semblait assez déterminé à faire face à la menace, malgré le fait qu'il ne connait presque rien à leur sujet. Les nations shinobis seraient-elles devenues trop confiantes de leur potentiel militaire, suite aux victoires contre l'organisation de la lune rouge ? Il ne fallait absolument pas sous-estimer les forces inconnues. Ce petit jeu pouvait très rapidement se transformer en une lutte extrêmement dangereuse. « Songe à demeurer prudent. Ils ont tout de même rasé Kumo, comme si de rien n'était. », avoua-t-elle en toute connaissance de cause. Bien sûr, Nëssa avait pris le temps de s'informer sur les récentes attaques. Elle possédait de bonnes sources d'informations sous les doigts.
La belle soupira un coup lorsqu'elle entendit les dernières paroles de l'utilisateur du suiton. Nëssa n'aimait pas qu'on lui rappelle que ses idéaux étaient beaucoup trop inimaginables pour un monde pareil... « Un homme a déjà essayé d'instaurer la paix, peut-être de la mauvaise façon, mais ses intentions n'étaient pas mauvaises. Aujourd'hui, plusieurs le méprisent... Le pire dans toute cette histoire, c'est qu'il a fortement contribué à calmer les jeux entre les cinq grandes puissances, et tu sais de qui je parle. », dit-elle, curieuse de voir quelle serait la réponse du membre du clan Hozuki. Elle voulait savoir jusqu'où s'éteindrait la conversation ainsi que la philosophie du Rokudaime Mizukage.
« La précipitation vient du Diable ; Dieu travaille lentement. »
Les paroles de la kunoichi tournèrent en bouche dans l’esprit de notre homme. Alors l’ennemi, venant du nouveau continent, était à l’origine de l’attaque qu’avait subie Kumogakure. Saizo n’en avait pas eu l’information, l’on savait que le village avait été rasé et que beaucoup de ninjas avaient péris dans l’assaut, l’on soupçonnait cet ennemi mais nous n’en étions pas certains. Cette femme semblait bien informée mais ce qui inquiéta le plus notre homme, était la fin de sa phrase. L’ennemi aurait rasé le village « comme si de rien n’était », c’était les paroles de la femme. Si c’était le cas, l’ennemi devait avoir des atouts de guerre vraiment phénoménaux et l’Alliance sous-estimait l’ennemi. Saizo regarda Nëssa, l’air soucieux. Il était vraiment inquiet de la menace que représentait cet ennemi, mais il semblait être le seul à vraiment l’être, l’Alliance préférant envoyer un escadron attaquer l’ennemi à sa source. Mais si l’ennemi était venu à bout de la puissance militaire de Kumogakure et du Raikage, cela signifiait que l’équipe de l’Alliance aurait bien du mal à venir à bout de leur mission, c’était quasiment une mission suicide. C’est alors que la kunoichi vint interrompre les craintes de notre homme, n’ayant pas appréciée la réflexion de ce dernier quant à ses rêves, celle-ci vint à dire :
NËSSA - Un homme a déjà essayé d'instaurer la paix, peut-être de la mauvaise façon, mais ses intentions n'étaient pas mauvaises. Aujourd'hui, plusieurs le méprisent... Le pire dans toute cette histoire, c'est qu'il a fortement contribué à calmer les jeux entre les cinq grandes puissances, et tu sais de qui je parle.
Saizo regarda la femme aux cheveux de neige d’un air suspicieux. Celle-ci venait de conter les méfaits d’un homme bien connu de Saizo, d’un homme dont le simple nom inspire la puissance, cet homme qui fut à l’origine de la quatrième grande guerre des ninjas, Uchiha Madara. Cette femme… Qui était-elle réellement ? Pourquoi évoquer le nom de cet homme ? Toutes ses questions se bousculèrent dans l’esprit de notre homme. Il devait oser… oser lui poser la question, il voulait en savoir plus.
SAIZO – Oui… Tu parles de Madara Uchiha… Comment connais-tu cet homme ? Tu sembles partager les mêmes idéaux… Nëssa…
Ce n’est pas la première fois qu’il avait entendu ce prénom, Nëssa. Il s’en rappelle maintenant, pendant la quatrième grande guerre des ninjas. Une femme avait réussi à résonner Uchiha Sasuke, après l’attaque de Kirigakure, une femme avait réussi à convaincre Uchiha Madara. Et cette femme était celle qui se tenait en face de notre homme. Celui-ci ne put qu’être surpris en ayant enfin compris la véritable identité de cette femme. Il ne put s’empêcher de lui poser une autre question.
SAIZO – Qu’est-ce que la femme, qui a réussi à résonner les cœurs impurs des Uchiha, fait dans le pays des vagues ? dit-il en continuant de fixer la jeune femme.
À vrai dire, la princesse jouait probablement avec le feu en lui racontant de telles choses. Si jamais son interlocuteur découvrait ses liens intimes avec le possesseur de la pupille du sage des six chemins, il déciderait peut-être de l'interroger et même de la capturer. Eh oui, détenir en otage la tendre moitié de Madara Uchiha afin de titiller son attention n'était pas une si folle idée que ça. Hélas, qui souhaitait se prédestiner à une mort horrible en attirant les foudres de cet homme à la puissance mythique ? La légende du clan de l'éventail s'était retirée de la précédente Grande Guerre des shinobis, mais il ne fallait pas non plus tirer sur les ficelles. Malgré les apparences et l'image froide qu'il aimait donner de sa personne au public, il s'agissait bien là d'un individu extrêmement sensible aux énergies qui L'entouraient. Ce monde manquait trop souvent de compréhension et cela choquait la belle immortelle. Depuis plus d'une centaine d'années, la mentalité des humains n'avait visiblement pas évolué, du moins, pas dans un sens positif.
Les dires du Rokudaime Mizukage vinrent d'ailleurs confirmer cette théorie très révélatrice. Sasuke et Madara possédaient donc un soi-disant coeur " impur " ? C'était plutôt archaïque de songer à quelque chose de semblable. Sur le coup, la demoiselle eut la violente envie de la taper du doigt. Cependant, elle opta pour une méthode misant davantage sur la douceur : la morale. « Avant de continuer, il faut mettre une chose au clair : ils ne sont pas " impurs ". Dit-elle d'un ton inhabituellement ferme et sec, histoire de clairement se faire comprendre et prouver qu'elle ne rigolait pas. Ces hommes ont vécu des épreuves encore plus affreuses que toutes les guerres réunies... Qui sommes-nous pour les juger de la sorte, sans chercher à les connaître ? » Les sublimes prunelles rouges de l'héritière des Eikaeiën fixèrent l'horizon, à la fois songeuses et rêveuses.
Et ce mec, comment serait-il si les kirijins le rejetaient au sein de son rôle de leader ? Si ses pairs essayaient de le trahir furtivement ? La solitude rongeait l'âme de n'importe quelle conscience humaine et tout le monde pouvait en subir les effets néfastes à long terme, tel un sale poison ravageur. À la place d'établir un mauvais jugement sur ces gens-là, il fallait chercher à les comprendre, puis leur tendre doucement la main. Se battre contre eux ne faisait qu'augmenter ce vicieux cercle de la haine, celui qui causait tant de malheur à nos précieuses terres. « Lui et moi, on se connaît assez bien, oui... C'est un homme très aimable et dévoué, même. Avoua-t-elle d'une voix à peine plus haute qu'un chuchotement. Après quelques secondes de silence, Nëssa se décida enfin de répondre à la dernière question de l'Hozuki à la chevelure d'encre. On va accompagner l'alliance shinobi sur le nouveau continent. En tant que spécialiste de l'iroujutsu, il me fallait des herbes qui sont seulement cultivées dans cette région. »
« La précipitation vient du Diable ; Dieu travaille lentement. »
La réaction de la kunoichi ne se fit pas attendre bien longtemps, celle-ci ne sembla pas apprécier les pensées qu’éprouvait notre homme envers les survivants du clan de l’éventail. Ne les ayant jamais côtoyés, il s’était fait une idée d’eux par les exploits de ceux-ci mais n’avait jamais réellement pensé à ce qu’ils avaient pu vivre. Nëssa, grâce à la plaidoirie ferme, renfermant une infime once de colère que put ressentir Saizo, avait réussi à attirer l’attention de ce dernier sur ce fait. Il ne connaissait pas les événements qu’avaient vécu ces deux hommes et notre homme était assez intelligent que c’était notre passé qui définissait que ce que nous étions et qui inspirait nos actes futurs. C’était en voyant la diminution constante de la puissance militaire de son village et grâce à son amour éternel pour celui-ci que Saizo avait agréé à devenir la nouvelle ombre de l’eau. Mais les mots émanant de la femme, aux cheveux aussi blancs, que la neige l’est, vinrent perturber notre homme :
NËSSA - « Lui et moi, on se connaît assez bien, oui... C'est un homme très aimable et dévoué, même, chuchota-t-elle d’une voix à peine perceptible pour Saizo, avant de continuer. On va accompagner l'alliance shinobi sur le nouveau continent. En tant que spécialiste de l'iroujutsu, il me fallait des herbes qui sont seulement cultivées dans cette région. »
Alors notre homme avait vu juste, cette femme n’était pas n’importe qui, la femme ayant réussi à convaincre Uchiha Madara de se retirer de la quatrième grande guerre des ninjas. Cette femme ne semblait pas seulement avoir réussi à vaincre les plans du co-fondateur de konohagakure, elle avait apparemment conquît son cœur. De plus, celle-ci devait être pourvue de capacités extraordinaires pour prétendre pouvoir marcher vers le nouveau continent au côté du ninja de l’éventail. Saizo, continuant à fixer la kunoichi, qui regardait au loin, ne semblant pas oser regarder notre homme droit dans les yeux, prit un air solennel avant de dire :
SAIZO – « Il semble que Madara doit être aussi charismatique qu’on le dit pour s’être emparé de l’amour d’une femme aussi belle que toi. Reprenant une légère gorgée, il reprit d’un air plus sérieux. Je crains que cette expédition soit vouée à l’échec, malgré votre soutien. Si l’ennemi est aussi organisé que peut l’être les villages cachés, on ne peut pas les attaquer frontalement, surtout qu’ils ont démontré pouvoir détourner nos défenses comme ils l’ont fait à kumogakure. Je prierais pour votre réussite. »
Saizo savait que certains de ses confrères allaient partir accompagner Naotaka Shoryu, l’ombre de la terre, pour lancer une attaque frontale sur le nouveau continent, avant que l’ennemi ne fasse plus de ravages sur le nôtre. Notre homme était contre ce genre de décision prise à la hâte, on ne connaissait rien de l’ennemi et on ne peut se permettre d’affronter un ennemi bien organisé, connaissant son terrain mieux que nous, par la force brute. C’était un suicide comme l’avait démontré le clan Kaguya, en attaquant kirigakure, il y a de nombreuses années de cela. Notre homme avait participé à la défense du village ce jour-là et il avait vu les hommes de ce clan de valeureux guerriers tombés un par un. Il ne voulait pas que le même sort soit réservé à ceux partant pour cette mission. Bien qu’il ne fût pas un grand pratiquant, il croyait aux influences que les anciens Dieux, vénérés par le clan Hôzuki, ont sur le monde et le destin. Il lui arrivait de leur demander conseil ou de prier pour la sauvegarde de son village.
Redoutant quelque peu la réaction du sixième chef du village caché de la brume, la belle osait lui exposer sa vision des choses. Sasuke et Madara étaient des personnes tout à fait humaines, lorsque l'on prenait le temps de bien les écouter, sans les juger sur les zones ténébreuses de leur passé traumatisant. Franchement, ce monde se porterait beaucoup mieux, si les gens étaient moins stupides et savaient comment ouvrir leur coeur aux autres. Malheureusement, modifier la mentalité de tous les habitants de la planète s'avérait être un objectif impossible à réaliser. Ah ! Cette petite Nëssa et ses rêves abracadabrants ! Elle rêvait trop à un monde meilleur où les conflits et les guerres deviendraient de lointains souvenirs, un endroit où chacun serait accepté comme il est. Bref, il fallait que la kunoichi aux allures de déesse apprenne à affronter la tragique réalité qui se dressait devant elle. Redescendre de son charmant nuage rose lui ferait sûrement du bien.
Malgré ses soi-disant « efforts » pour ne pas que son interlocuteur mâle découvre sa liaison intime avec le plus puissant des Uchiha, il l'avait deviné assez rapidement... Bon, tant pis. La beauté à la chevelure opalescente aurait souhaité gardé cela secret, surtout devant un futur membre influant de l'alliance des shinobis. Son regard écarlate changea de position, préférant aller se fixer sur le spécialiste du ninjutsu aqueux. Sa petite remarque concernant la sublime apparence physique de la princesse venait de provoquer un léger rougissement sur les joues de celle-ci. Après tout, recevoir ce genre de commentaire de la part d'un parfait étranger n'était jamais désagréable, non ?
Hélas, sa silencieuse montée d'émotion ne fut pas très longue, puisque l'homme répliqua aussi vite avec son avis à propos de l'expédition sur le second continent, Kaijuu no Tairiku. Selon lui, cette aventure était vouée à un cuisant échec, même si le couple assistait les troupes présentes sur les lieux. À vrai dire, la demoiselle ne pouvait pas prédire exactement le déroulement de la campagne. Néanmoins, elle savait que ces ninjas risqueraient leur précieuse vie à affronter une menace pratiquement inconnue aux yeux du grand public. Il s'agissait d'ailleurs de la principale raison de sa participation à cet événement. « J'ignore encore, si ce que tu dis sera vrai ou faux. Je vais faire de mon mieux pour veiller sur l'état de santé de mes camarades. Cette mission est risquée, mais nous ne devons pas les abandonner ainsi, hein ? Sachant qu'elle pourrait sauver l'existence de plusieurs personnes, la belle se sentait un peu obligée de contribuer à l'escapade. La dernière guerre avait déjà fait bien des victimes. Maintenant, il fallait mettre toutes les chances de notre côté. Il paraît que Madara est assez coriace. Tu sais qu'avec lui, on a pas vraiment besoin de s'inquiéter, haha ! », termina-t-elle sur une petite note rigolote. Sourire aux lèvres, l'héritière du clan Eikaeiën espérait détendre l'atmosphère.
« La précipitation vient du Diable ; Dieu travaille lentement. »
Les paroles de notre homme installèrent un léger silence entre les deux protagonistes. Nëssa ne sembla pas insensible aux avances de Saizo, rougissant légèrement quand celui-ci vint à lui affirmer qu’elle était belle. On ne pouvait contredire cela, cette kunoichi était magnifique, mais notre homme n’était pas forcément intéressé. Il a un bon contact avec la gente féminine et il apprécie leur compagnie, mais malheureusement, depuis qu’il est au courant qu’il va devenir la prochaine ombre de l’eau, il prend son devoir très au sérieux. L’amour qu’il porte à son village est loin d’être une légende, le fabuleux scorpion aqueux de la brume est le plus grand adorateur de celle-ci. Il fera tout ce qui est en son pouvoir pour que Kirigakure retrouve sa puissance militaire d’antan, quitte à abandonner certains de ses hobbies. La seule chose, qu’il ne souhaite pas délaisser, ce sont ses entraînements. Sachant les ninjas à la puissance incommensurable qui errent à travers ce monde, Madara en étant sûrement la meilleure représentation, notre homme se devait de rester fort et de le devenir encore plus. C’est la politique qu’il souhaite appliquer à son village, un régime strict et juste, primant avant tout l’investissement et les efforts de chacun en favorisant l’entraînement. La clé de la nouvelle puissance de la brume viendra dans la jeunesse, ce sont les convictions de Saizo.
C’est alors que la jeune femme vint interrompre le calme qui s’était installé brièvement, disant d’un ton sérieux et avisé :
NËSSA – « J'ignore encore, si ce que tu dis sera vrai ou faux. Je vais faire de mon mieux pour veiller sur l'état de santé de mes camarades. Cette mission est risquée, mais nous ne devons pas les abandonner ainsi, hein ? demanda-t-elle, mais cette question était rhétorique pour notre homme, ce qui l’amusa, puis elle reprit d’un air plus léger. Il paraît que Madara est assez coriace. Tu sais qu'avec lui, on n’a pas vraiment besoin de s'inquiéter, haha ! »
Il est vrai que c’était un allié de choix, on ne pouvait trouver plus puissant ninja que le légendaire Uchiha Madara. Mais Saizo ne réussissait pas à accorder sa confiance à cet homme, qui avait commis tant de péchés et de mal par le passé. Saizo ne fixait plus la kunoichi, il regardait en l’air. Il avait vu passer au-dessus de lui, un aigle qui lui avait paru familier. Sans attendre, il usa de ses dons sensoriels pour repérer l’animal et affirma qu’il s’agissait bel et bien du rapace le plus rapide du village caché de la brume. Qu’une seule personne n’était au courant d’où notre homme s’était rendu, si cet oiseau se trouvait ici, c’est qu’il s’agissait d’une requête, demandant la présence de Saizo au plus vite. Se levant rapidement, sans faire de geste brusque pour ne pas effrayer Nëssa, qui aurait pu prendre cela pour une agression, la future ombre de l’eau prit une pause majestueuse et vint à dire :
SAIZO – « Je suis heureux d’avoir faire ta connaissance Nëssa, je crains de devoir te laisser, le devoir m’appelle. Je vous souhaite bien du courage, à toi et ton amant, pour cette mission. Ton secret sera bien gardé avec moi, tu m’as l’air d’une personne charitable et avisée, tu n’as pas besoin d’être associé aux méfaits passés de Madara. L’avenir de notre paix est entre vos mains, à nouveau. »
C’est sans attendre une réponse de la kunoichi que Saizo partit à toute allure, usant du shunshin no jutsu, pour rejoindre son village dans les délais les plus brefs. Il était heureux d’avoir fait la connaissance, aussi inattendue soit-elle apparue, de la femme qui avait permis à l’Alliance shinobi de gagner cette guerre, en grande partie. Il savait que cette rencontre en emmènerait d’autres et qu’il finirait par la revoir.
Sur un ton d'humour, Nëssa tentait de détendre l'atmosphère, en parlant d'une façon assez farfelue de Madara Uchiha. Oui, cet homme était « plutôt » redoutable, sans trop vouloir en ajouter. À vrai dire, la dernière survivante du clan Eikaeiën ne connaissait pas vraiment la véritable puissance de cette légende. En sa présence, il ne se battait jamais à fond ni sérieusement. Du coup, elle ne savait pas trop à quoi s'attendre de sa part. À ses yeux, il s'agissait tout simplement d'un shinobi coriace. La belle ne croyait pas qu'il possédait les moyens de vaincre un kage aussi facilement... Bref, son ignorance atteignait des sommets, à propos de ces détails. Au fond, elle espérait tant que cette mission se déroule en toute quiétude et que les deux côtés de la médaille acceptent de collaborer. Ce n'était pas en mettant au goût du jour leurs différends qu'ils allaient réussir à raisonner ces nouveaux ennemis. Les doutes ainsi que les craintes à ce sujet reviendraient toujours hanter l'esprit de la maîtresse des sceaux.
Soudain, un aigle aux couleurs de kiri fit son entrée aérienne. Celui-ci venait visiblement chercher le Rokudaime, le village étant probablement dans le besoin. Ce fut d'ailleurs très dommage puisque la princesse aurait bien voulu en apprendre davantage sur ce membre du clan Hozuki. M'enfin, peut-être qu'ils se recroiseraient plus tard. Avant de quitter les lieux, il prit soin de lui dire qu'elle ne devait pas être associée aux péchés de son âme soeur, au vu de son caractère assez bonasse. Sur le coup, elle ne sut pas comment le prendre exactement, mais décida d'opter pour le positif en se confortant qu'il s'agissait d'une bonne chose, finalement. Nëssa se retrouva donc seule; il ne lui restait qu'à retourner à la maison, vivre son existence de femme. Son gros matou blanc ne tarda pas à rejoindre sa douce créatrice. Qu'avait-il fait, durant tout ce temps ? Préparait-il un mauvais coup ou un sinistre événement avait bloqué sa route ? Ce mystère ne sera probablement jamais mis à la lumière du jour. Ne rien savoir était sûrement mieux pour notre santé psychologique, n'est-ce pas ?
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