Our way, our rules, our freedom. [Redrum&Sasuke]

Routine

Je ferme les yeux un instant. La capuche dans le dos, la cape déliée sur mon haut entre-ouvert, je reste immobile et silencieux. Je laisse la délicate brise annonçant la soirée qui arrive caresser mon visage. Mes cheveux virevoltent au grès du vent, et ma respiration se fait de plus en plus calme. En haut de ce petit mont, je m'assois un moment et je me délecte lentement des dernières chaleurs envoyées par la chute de l'astre brûlant. Se mêlant à la douceur du vent, ma peau se réchauffe tendrement et l'apaisement s'éprend de mon calme. Je suis paisible. Et cela devient assez rare pour que je puisse profiter de l'instant présent. Ce moment suspendu dans le temps où mon esprit se vide doucement et où mon corps ne s'enlise pas dans la fatigue de mon périple. Voilà plusieurs semaines que je déambule à travers les pays, dans une quête me semblant interminable. La vérité. La rédemption. Je n'aurais jamais imaginer qu'un simple pardon serait si dur à avoir. J'enviais les gens insouciants qui ne se faisaient pas de torts, j'enviais les imbéciles heureux qui pouvaient vivre dans une bonne humeur constante malgré le mal qui rongeait le monde. Je ne cherchais pas spécifiquement mon cynisme, je ne voulais pas particulièrement être froid et haineux, on m'avait imposé ces choses-là. Et désormais, je ne pouvais m'en défaire, elles faisaient parties de moi, et ça me correspondait. Je ne me voyais plus vivre autrement. Me reposant dans un étrange calme, j'avais laissé tout ça derrière moi. J'avais, pour la première fois, choisis ce qui m'incombait de faire. J'étais libre et je comptais bien en profiter pour découvrir ce qui se cachait derrière la malédiction des Uchiha. Une seule chose m'importait, c'était la vérité, elle était l'unique réponse salvatrice de mon état. Il n'y avait que la réalité des choses qui pouvaient m'extirper de ma condition pathétique et lamentable de pantin. J'avais été traîné ici et là dans des idéaux de haine, de vengeance, de manipulation et, naïvement, je m'étais laissé porter par cette vague violente. C'était le chemin que j'avais emprunté, et je ne pouvais faire demi-tour. Je semblais être une cause perdue, mais mon présent était tout aussi trouble que mon avenir. Je laissais le jour se faire emporter par la douceur de la nuit avant de sortir de mes songes paisibles. Il était temps de reprendre la marche, de faire face à ce qui m'attendait.

J'ouvrais ainsi les yeux, refermant la cape longue et noire qui parsemait mon corps. Cachant mon visage avec la capuche, je restais tel le fugitif que j'étais depuis toutes ses années. Konoha n'était plus l'endroit où j'étais chez moi. Je n'avais plus réellement de chez moi. Ce qui s'en approchait le plus devait être la maison de Nëssa et Madara, mais une fois encore je n'étais qu'une intrusion passagère. La nature s'apparentait à ma nouvelle vie, déserteur depuis mon enfance et fuyant cette fausse réalité qui me suivait partout. Je n'étais nul part à l'abri, toujours jugé, toujours méprisé, je vivais ma logique, mes plans, mes desseins et pour des raisons inconnues ce n'est qu'aujourd'hui que je n'arrivais plus à supporter tout ça. Le monde était détraqué et je m'étais donné en but de le remettre en place, ce Nouveau Monde, cet espoir de faire quelque chose de ma liberté m'enchantait mais le concret manquait à l'appel. Je m'étais résigné à d'abord trouver la vérité dont j'avais tant besoin et je pourrais ensuite évoluer et avancer dans la dure tâche de la postérité utile. Je quittais ce petit sommet pour retourner dans la forêt qui, jusque là, n'était qu'un vaste panorama. Me mélangeant à cette nature, je bougeais de branches en branches pour gagner un peu de temps. Je n'avais aucune destination précise, préférant laisser faire ce destin qui m'avait tant joué de tour. Je ne me préoccupais pas de l'arrivée, le contenu de mon voyage suffisait. Je savais que j'allais droit vers Konoha, ayant quitté Kiri il y a peu, c'était bien normal. C'était la suite logique.

Mes pas s'enchaînaient alors que je descendais des arbres pour marcher un peu. Dans une prudence à rude épreuve, je prenais toujours bien le soin de cacher mon visage. Victime de ma mauvaise célébrité, je ne voulais pas égayer le bruit de mon retour dans les parages. J'avais passé deux ans dans l'anonymat, dans la paix offerte par l'Alliance Ninja, je ne voulais pas ébruiter ma venue, après tout je ne savais toujours pas comment je serais accueilli. La Lune régnait déjà sur le ciel obscur de la nuit, les étoiles brillaient et offraient une faible luminosité. J'avais toujours aimé la nuit, bien que synonyme de cauchemars incessants, je pense que ça avait toujours été mon élément, mon décor préféré. Mon périple se profilait dans la forêt, et j'arrivais presque au bout de la forêt bien présente dans les alentours du Pays du Feu. Soudain, je me stoppais, un léger bruit interloquant ma tranquillité. Immobile, les mains prêtes à sortir des armes de jet, je regardais autour de moi.

« Qui vient là ? »

Je n'avais aucune garantie que quelqu'un se trouvait bien autour de moi. Malgré tout, j'avais entendu un bruit, ou bien étais-je simplement paranoïaque. J'avais toujours été bien trop méfiant, encore plus lorsque je devais redoubler de prudence.

Le temps et la quiétude de cette fin de soirée ne semblaient nullement arranger les choses. Tout du moins, il était claire qu'il n'y avait aucune échappatoire. Redrum avait encore entendue ces voix, cette nuit, alors qu'elle se reposait dans une auberge d'infortune. C'est à ce moment que son cycle de sommeil avait pris fin, obligée de s'extirper de son lit douillet pour se rendre à l'extérieur et commettre une nouvelle fois une chose irréparable. Elle en avait l'habitude mais elle détestait particulièrement quand elles arrivaient dans ce moment, quand les pulsions se faisaient le plus présente alors qu'elle n'en avait nullement envie. Mais depuis ce matin, elles n'étaient plus revenues du tout et l'avait laisser en paix. La seule chose qu'elle pouvait espérer désormais était qu'elles ne reviennent plus pour un bon moment et qu'elle puisse enfin jouir d'une nuit de repos totale.
La brune n'était pas folle, elle n'entendait pas des voix dont elle ne connaissait ni l'existence ni le but réel. Non, elle savait tout de ces voix puisqu'elles appartenaient à des hommes qu'elle avait côtoyés jadis et qui avaient fait d'elle ce qu'elle était à ce jour : une machine à tuer impitoyable. Une femme d'une beauté sans pareille, cette dernière étant générée par son goût pour le meurtre. Celui-ci faisait naître sur son bon minois une expression étrange attirant à la fois une certaine curiosité mais également un effroi quelque fois surprenant. A vrai dire, en la regardant, on ne s'attendait pas à ce que ses beaux yeux cobalts nous foudroie, comme s'ils étaient deux lames qui fouillaient nos âmes et nous hantaient rien que par leur présence. Ils étaient effroyables, ces beaux yeux mais quiconque se risquait à y regarder sombrait dans une abysse de souffrance et d'envie de meurtre, et ce, à chaque fois. C'était là les deux émotions que Redrum ressentait le plus souvent et le plus clairement. Toutefois, il ne s'agissait nullement d'une souffrance physique : elle était simplement torturée par l'idée de ne pas s'appartenir totalement et de devoir obéir à une voix qui, au final, n'était qu'un vestige du passé revenant sans cesse. Elle se doutait bien que ses " pères " ne lui avaient pas envoyé ses voix, mais qu'elles étaient restés comme un traumatisme et qu'elle ne partirait sans doute jamais. A moins qu'elle ne perde la mémoire, mais là encore, il y avait gros à parier que seules les voix subsisteraient en elle.

Alors, comme pour tenter d'évacuer ce trop plein d'émotions causés par cette présence invisible, elle avait décidé de reprendre la route sans plus tarder et de se remettre à arpenter le monde en large et en travers. C'était là, la clé de son singulier objectif : retrouver une personne dont elle ne connaissait rien. Tout ce qu'elle savait été qu'elle ne devait nullement être la seule enfant à avoir subi ce sort et de ce fait, elle s'était mise en tête de retrouver d'autres de leurs victimes et de pouvoir échanger avec eux. Peut-être que dans ces retrouvailles étranges, elle trouverait un moyen d'expier son affreux caractère et sa tendance accrue pour le meurtre, faisant fuir les voix également. Elle se trouvait, à vrai dire, bien folle de songer à cela, mais un espoir en restait un alors, elle s'était promis de ne jamais abandonner avant d'avoir réussi, au moins, à trouver quelqu'un qui serait son égal en soi.
Par chance, le climat avait été de son côté lorsqu'elle avait décidé de reprendre la route. Elle avait déjà voyagé par temps de pluie et, même si celle-ci était reposante, elle n'aimait pas vraiment. L'eau ruisselait sur son corps jusqu'à la tremper, puis ensuite, elle se mettait à grelotter. Et c'était justement cela qui la gênait puisque les légers tremblements agissaient comme un malus sur ses capacités de combats et l'énervaient étrangement. Du moins, il y avait beaucoup de chose qui avaient pour don de l'énerver complètement, Redrum était l'une des personnes les plus irritables de ce monde.

Son périple avait fini par la mener dans les contrées du pays du feu, non loin d'un certain village de Konoha dont elle ne connaissait rien. Elle se contenterait de rester aux abords de celui-ci peut-être un ou deux jours pour voir s'il n'y avait pas une personne avec la même lueur dans les yeux qu'elle. Et si tel n'était pas le cas, elle repartirait en direction d'un autre pays dont elle ignorerait tout également. Telle était sa vie, mais une vie pareille lui offrait parfois de nombreuses surprises, comme ce voyage-ci.
Il n'était pas rare qu'elle fasse des rencontres avec qui elle se retrouvait presque obligée de tenir une conversation et ainsi, peu à peu, elle en apprenait plus sur les shinobis qui l'entouraient. Elle en avait déjà rencontré, mais aucune d'eux n'avait été celui ou celle qu'elle recherché avec assiduité. Et elle ne pouvait nullement abandonner sa quête puisqu'elle était tout ce qu'elle possédait avec les voix. Et encore, ces dernières n'étaient pas réellement sa priorité et elle ne comptait nullement les adopter indéfiniment.

Non loin d'elle, une silhouette se mouvait avec l'agilité d'un ninja, traversant cette forêt de branche en branche. Elle l'avait entendue mais n'y prêtait guère attention, puisque cette personne ne se dirigeait pas vers elle et que, de ce fait, elle doutait qu'elle puisse être considérée comme une menace réelle. Toutefois, cela était sans compter sur l'arrêt de cette personne qui avait fini par percevoir les bruits que la brune faisaient. Elle n'avait pas cherché à être discrète, de toute façon, alors bon. L'homme - puisque sa voix l'en informait - s'adressait alors à elle, cependant qu'un petit sourire s'affichait sur ses lèvres. Et comme pour répondre à sa seule et unique question, la brune sortait de derrière les buissons, se dévoilant sous une lune brillante au regard de cet homme.
Néanmoins, Redrum ne prenait nullement la peine de répondre. Son léger sourire avait quitté ses lèvres, et désormais, elle tenait sa main sur la garde de son arme, prête à attaquer s'il le faudrait. Elle attendait tout simplement de voir quelle réaction adopterait l'homme aux cheveux corbeaux face à elle, et sa réaction en serait le résultat. Ce n'était pas plus compliquée que cela et elle ne chercherait nullement à l'assaillir si lui ne donnait pas le signal de départ. Les pulsions n'étaient pas là et, de ce fait, elle n'éprouvait pas le besoin de tuer. Si elle y était obligée, cela devenait une toute autre histoire, mais pour ce moment, elle n'y songeait guère et attendait simplement, sur la défensive.

Come on

Daughter - Get Lucky (Oilst Edit)) ♫

C'était une belle nuit. La Lune était presque pleine, et rayonnait de son halo blanchâtre, frappant le Monde de sa majestueuse grâce, entourée de ses étoiles scintillantes, faiblement, mais dans une constance rassurante. L'atmosphère que dégageait l'ambiance nocturne m'apaisait en quelque sorte. J'avais beau avoir vécu la plupart des drames de mon existence la nuit, elle avait toujours quelque chose de réconfortant, comme si elle présageait que le pire passerait mais que tout deviendra clair ensuite. Des épreuves ardues mais obligatoires, une dure réalité qui frappe de toute sa fatalité. C'était peut-être pour ça que tant de gens fantasmaient sur le levé du Soleil. Enfin, c'était un contexte bien différent. Je cherchais quelque chose de précis, je n'avais aucun dessein de haine, de vengeance, de colère, ou autre froncement de sourcil à engrainer toujours plus de violence. Ce n'était pas que cela ne me correspondait plus, simplement que la vérité m'obsédait plus que le reste. Bien plus que tout le reste. Je ne pouvais me sortir ça de la tête, plus rien ne polluait cette envie intarissable. Seule la nuit, encore, m'extirpait de mes désirs, m'amenait à la nostalgie mal placée de la pire nuit qui m'ait été donné de subir. Ce souvenir hanterait toujours mes nuits malgré tout, je ne pourrais m'en défaire, marqué au fer rouge dans ma mémoire, je subissais les méfaits d'une Lune si claire, si belle, si dominatrice.

Le massacre de mon clan avait toujours des répercussions malgré les années qui m'en séparaient. J'aurais aimé que mes retrouvailles avec Itachi n'ait scellé une rédemption, un pardon, un nouveau départ, mais je ne pouvais me résigner à passer outre si facilement. Je ressentais toujours cette rancoeur envers mon vieux village natal, j'avais encore cette haine qui s'accrochait à mon désespoir de m'en sortir un jour. J'avais ce désir enivrant de vengeance et de destruction qui m'habitait. Quel étrange sentiment de devoir restreindre le chaos si désirable, de calmer cette folie vengeresse qui sans cesse voulait prendre le rôle majeur de mes faits et gestes. Je ne voulais plus être guider par cette haine, j'avais choisis le chemin d'une certaine liberté. Nëssa avait toujours réussi à calmer mes ardeurs, elle était ma douce raison et depuis que j'avais entamé ce petit périple cet apaisement qu'elle arrivait à me procurer manquait. Je ne pouvais plus reculer désormais, encore moins stagner dans cette tranquillité qui était si erronée face à mes émotions, il fallait que j'avance, que je constitue ce but qui m'amènera à de nouvelles choses, à mon Nouveau Monde. J'en avais besoin. Je ne pouvais rester endormi alors que je pourrais avoir un rôle à jouer, il m'était impossible de me contenter de mes erreurs, de cette idée de malédiction. Comment pouvais-je si facilement accepter ce que l'on avait fait subir à mon clan, à ma famille, à ce que j'avais de plus cher ? Il était difficile de se résigner face à la réputation si terrible des Uchiha. Et je demeurais le seul à pouvoir redorer le blason de l'éventail, je me devais de le faire. D'avoir cette vérité coûte que coûte, creuser le problème dans tous les sens, subvenir à tous les éléments manquants de mes souvenirs, rétablir l'ordre et la justice que je souhaitais tant.

La brise soufflait un peu plus, secouant les brins d'herbe sous mes pieds. Je m'arrêtais et je venais d'essayer de faire sortir la personne des environs. Ma méfiance me forçait à être sur mes gardes, et j'attendais patiemment. Ces quelques secondes parurent une éternité, une tension palpable retentissait dans mon atmosphère vital, imaginant toujours le pire. J'avouerais que j'hésitais entre une troupe ANBU de Konoha qui ne me laisserait sûrement pas partir si tranquillement et Naruto qui forcerait encore et toujours, dans une insouciance et naïveté monstrueuse, de me ramener. L'un comme l'autre, ce n'était pas le scénario idéal, encore moins celui que je souhaitais. Pour dire vrai j'aurais aimé que personne ne nuise à mon paisible voyage existentiel. Ma quête de vérité était trop importante pour que je laisse quiconque me ralentir. Prêt à faire jaillir des shurikens de mes poignets si jamais je repérais une once d'agressivité à mon égard, mon regard éteint regardaient les alentours. Planqué sous ma capuche, je ne dévoilais pas mon atout majeur, pensant qu'un regard pourrait probablement me faire gagner en temps et en énergie. Pourquoi perdre du temps ? Tendant l'oreille avec autant de concentration que mon regard s'intensifiait sur le peu de mouvement qui m'entourait, enfin, elle se décidait à sortir. La jeune femme se dévoilait à l'ombre de la reine de la nuit, éclairée par cette blancheur ça lui donnait une sorte d'aura qui marquait parfaitement l'instant. Je ne pus m'empêcher de lâcher un sourire à sa vue, comme si son emplacement était de sa volonté. Toujours sous l'ombre de ma capuche, j'analysais rapidement cette beauté glaciale qui me transcendait de son regard. Brune, calme, la main sur la garde de son arme, ne ressentant aucun trouble face à ce qu'il pouvait lui en coûter d'attaquer un inconnu, elle semblait prête à tout. Je ne faisais que des suppositions, nous étions tous les deux en train de nous juger d'un regard. Je pris la parole alors que son silence m'agaçait.

« Je déteste me répéter. Qui es-tu ? »

Prêt à tout si elle osait venir à moi, je restais sur mes gardes. Je ne voulais pas particulièrement me battre, elle déciderait de son destin, mais si elle faisait un pas je scellerais la fin de son existence.

« Je ne fais pas dans la causerie inutile. Si tu veux mourir, libre à toi d'attaquer. »

Un léger sourire narquois sur le visage, je menaçais et montrais cette arrogance qui m'allait si bien au ton, et au teint. Il n'était pas dans mes habitudes de m'écraser, bien que je ne voulais pas faire trop de grabuge, si elle ne me laissait pas le choix, elle subirait les conséquences de ses actes. Bien trop fier pour esquiver le combat, bien trop orgueilleux pour refuser la prédominance inutile, je laissais mon impulsivité prendre le dessus dans mes mots mais mes gestes étaient, eux, sereins. De toute manière, ni elle, ni moi, semblions être du genre causant futilité.

Redrum avait chargé à jauger la personne qui se trouvait désormais face à elle. Toutefois, elle se trouvait être confrontée à un problème de taille en soit : l'homme avait le visage masqué par l'obscurité que sa capuche prononçait sur son faciès. Et bien évidemment, pour la jeune femme, elle passait son temps à jauger les personnes face à qui elle se retrouvait en regardant en premier lieu le minois. C'était par là que les sentiments passaient en premier. Particulièrement dans les yeux. Ceux-ci sont les reflets de l'âme et montrent ce qui se passe réellement dans la tête de chacun. On peut voir passer la peur, la surprise, la méfiance ou encore l'amitié ou même la bienveillance. Néanmoins, lorsque le visage était masqué, il ne restait plus que la gestuelle pour comprendre ce qui se déroulait dans le tête de tout un chacun. Quelqu'un de franc et de confiant aura plus tendance à laissé de nombreuses ouvertures, à l'inverse, un peureux protégera en premier lieu ce qu'il considère de plus vitales. Et bien souvent, les hommes pensent à protéger leurs yeux pour ne pas se retrouver aveuglés. La personnalité d'une personne pouvait être facilement décryptée dans ce qu'ils faisaient de son corps.
Et tout dans la disposition du jeune homme face à elle lui informait qu'il était prêt à en découdre s'il le fallait et bien sûr, il ne semblait nullement douter de ses capacités, même en tant soit peu. Et d'une manière aussi étrange que cela puisse paraître, Redrum semblait également pouvoir ressentir une chose étrange : devant son aspect physique, et même sans voir son faciès, elle devinait que l'homme était plus jeune qu'elle. Elle avait déjà vue des hommes de son âge, et bien généralement, il transpirait la force de la maturité et non celle de la jeunesse. C'était cette seconde que l'on ressentait en regardant ce jeune homme, même si d'autres choses s'en dégageait. Et pas que de bonnes choses. Ce dernier détails attirait incroyablement bien l'oeil de la belle et elle comprenait qu'en lui elle verrait sans doute une personne d'une trempe similaire à la sienne. Une lueur d'espoir s'agitait alors chez Redrum, songeant qu'il pourrait s'agir d'un homme ayant vécu les mêmes choses qu'elle, mais elle se ravisait tout de même. Il ne fallait pas s'attendre trop vite à de bonnes choses pareilles.

Toutefois, il s'adressait derechef à elle, lui demandant encore une fois qui elle était. En réalité, ce n'était pas par dépit de politesse qu'elle avait conservé le silence, mais tout simplement parce qu'elle imaginait mal l'idée qu'elle puisse sortir et se présenter de la manière la plus naturelle possible. Cela lui semblait être trop amical, et sans savoir encore qui elle avait en face, elle ne voulait pas se faire trop humaine en sa compagnie. Ce serait comme ouvrir une légère faille en lui laissant le droit d'y entrer, et cela devenait trop risqué si elle décidait de s'y tenter. Toutefois, ce n'était pas non plus une raison pour taire son nom, elle allait se présenter comme il le lui avait demandé, et en espérant peut-être en apprendre un peu plus sur lui également. C'était une forme de curiosité qui montait en elle et qu'elle voulait à tout prix rassasié.
Doucement, elle renfermait de manière plus forte l'emprise qu'elle tenait sur la garde de son arme. Peut-être qu'au final, il se fichait de son nom et attendait simplement qu'elle se décrispe un tant soit peu pour attaquer. Alors, en guise de prévention, elle prenait la peine de lui montrer qu'elle était prête à se défendre et qu'elle était loin d'être inoffensive. Ce que beaucoup aurait pu croire à tord.

- Redrum, une vagabonde, soufflait-elle doucement. Et toi, qui tu es ?

Sa voix s'était faite tranchante, en dépit de la douceur que l'on pouvait tout de même y ressentait. En dépit de son rang de machine à tuer, Redrum avait toujours eu une voix plaisante et chaude, que l'on appréciait entendre. Et ce, même lorsque c'était pour entendre une annonce de mort future qu'elle mettait bien souvent en exécution. Oui, définitivement, la brune aurait eu tout pour plaire si elle n'avait pas été l'un de ces monstres assoiffés de sang et obligés de tuer pour se contenter elle-même et pour contenter les demandes d'un semblant de divinité qui régnait sur elle comme sur un royaume barbare. Comme aurait pu le dire certains, elle aurait été bonne à mariée. Mais son objectif n'était pas là et ne serait jamais là. Elle ne pourrait jamais se soustraire à son instinct et à sa condition, elle était obligée de rester ce qu'elle était et c'était tout.
Ses beaux yeux cobalts restaient figés sur le jeune homme en face d'elle. Elle se méfiait principalement de ce visage qu'il tenait à cacher. Peut-être serait-il défiguré, peut-être serait-il le visage d'une entité extrêmement dangereuse et recherchée. Elle n'en savait rien mais elle se trouvait être curieuse de savoir qui il était. Cette part de mystère l'intriguait et l'attirait étrangement. Alors, elle avançait d'un pas dans sa direction, cherchant tout de même à montrer qu'elle n'avait rien de mauvais à lui en vouloir et qu'elle cherchait simplement à en savoir plus. Après tout, s'il se cachait, ça devait être pour une bonne raison et elle était curieuse de savoir quelle pouvait bien être celle-ci. Cependant qu'elle faisait un nouveau pas dans sa direction, sa voix adorable s'élevait derechef à l'intention de ce jeune homme.

- Dis moi, ça te dirait pas d'enlever ta capuche ? Je n'aime pas parlé à un fantôme, annonçait-elle doucement. Et aussi..., elle soupirait alors, gênée d'avoir à dire ça. Je ne te veux rien et je ne te connais certainement pas. Si je m'arme, c'est dans le but de défendre. Si tu lâches ton arme, j'en ferais de même sans aucun problème. Qu'en dis-tu ?

Toutefois, et malgré le gros accent féminin de sa voix, on ressentait une touche légèrement masculine qui faisait tout le charme de ce semblant de mélodie qui montait aux oreilles du jeune homme. Elle attendait de voir si il allait lui répondre ou non, mais également, s'il allait obéir à sa délicate demande ou non. Ses fins sourcils se défronçaient alors, dévoilant ainsi une expression plus délicate qui ne faisait que souligner encore plus sa beauté et la grâce de ses traits délicats taillés dans cette peau si diaphane.

Don't mess with me

Chela - Romanticise ♫

Je détestais me cacher. C'était signe d'un quelconque tort, c'était comme accepter de base que toute ma logique n'avait aucune raison d'être. Je préférais croire qu'ils n'étaient simplement pas prêt à entendre et à voir le visage glorieux de la vérité. Tous étaient au final bien similaire, ils ne croyaient qu'en leurs idéaux, eux-mêmes inculqués par cette habitude que l'humanité a prise depuis bien trop longtemps. Sortir des sentiers battus était signe d'audace plus que de stupidité et pourtant, on montrait toujours les crocs face aux quelques courageux osant se mettre au travers de la route de la normalité, de la routine. Je n'étais pas ignorant, certains méritaient ce titre d'imbécile qu'ils leurs allaient si bien. Mais personne ne cherchait à faire une différence entre une remise en question et un doux rêve. Je n'avais pas été toujours dans la bonne catégorie et malgré tout ce que j'avais vécu et réalisé, on me percevait toujours dans cette espèce de mauvais côté. Ce que j'exécrais ces jugements hâtifs, cette pensée unique si facile à choisir. Je me considérais plus aujourd'hui comme vagabond que déserteur dangereux. Depuis la grande guerre, je n'avais finalement fais que me défendre face à des calomnies et un manque incroyable de respect face à tout ce que je représentais. Le clan Uchiha reposait également sur mes épaules et c'était à moi de redorer ce blason si souvent bafoué, trop souvent synonyme de malédiction et de massacre. Je voulais cette fois de pouvoir sortir digne et fier de ma condition et on ne me laissait aucune manœuvre pour réaliser ce simple but. Au départ, le meurtre de mon frère n'avait rien à voir avec les villages, par la suite uniquement Konoha et Danzo étaient dans ma ligne de mire. Ils avaient tous décidés de mettre une croix de mort indélébile sur moi, et ils en payeraient les conséquences. Je ne m'étais jamais détourné de mes buts, désormais, d'autres desseins parcouraient mon esprit et ils ne me laissaient toujours pas tranquille. C'était leurs choix de périr, pas le mien, je leur offrais un simple retour des choses. J'attendrais qu'ils agissent à mon égard avant toute chose, mais j'espérais quelque part pouvoir être en paix pour mes idéaux. Qu'ils ne viennent pas entraver mes plans. Je n'aimais pas me sentir traqué, c'était à en devenir paranoïaque. Ma confiance envers les autres avaient disparu, déjà qu'elle subsistait dans une légèreté monstrueuse, aujourd'hui, il était hors de question de recevoir quoique ce soit de la part des villages. De toute façon, tous me haïssaient, enfin presque. Ils voulaient ma mort, mais la paix et mon aide à son rétablissement les empêchaient de réellement agir. Deux années entières que j'étais sous le toit de la protection d'une sorte de proscription établie depuis la fin de la guerre. Si on me voyait trop traîner autour des villages, je donnais pas chère de ma peau qui retrouverait rapidement ce statut malfaisant. Je n'avais plus le droit à la liberté alors que c'était tout ce que je cherchais pour le moment.

Mes yeux étaient cachés par ma capuche. C'était d'une part une sécurité sur mon identité, et d'une autre part un atout majeur. Lorsque je me déplaçais, il me suffisait d'activer le Sharingan, pour que la curiosité de mon adversaire ou de mon interlocuteur ne puisse s'empêcher de regarder ce qu'il se cache sous la capuche. L'Homme était faible et désireux, j'utilisais ces tares à mon avantage. Une fois qu'il posait les yeux dans les miens, il succombait aussitôt dans une illusion et ça me laissait le temps de fuir. C'était facile, rapide, et pratique. De plus, je pouvais aisément passer inaperçu, personne ne venait faire chier quelqu'un qui prenait une mesure pour rester invisible aux yeux des autres. Les Hommes ont naturellement peur de l'inconnu, certains testeront leur bravoure mais la majorité passeront leurs chemins. Et c'était ce que je recherchais, limiter le grabuge autour de moi, je ne voulais pas me faire repérer, je ne voulais pas qu'on sache où je suis, je voulais simplement parcourir cette nostalgie pour trouver la vérité. Elle qui était si inatteignable, elle semblait s'échapper de moi à chaque instant, me glisser entre les doigts et ça m'était insupportable. Apprendre la vérité sur mon clan, y voir clair dans mon avenir et vivre libre le temps de trouver le meilleur moyen de reconstruire un Nouveau Monde. C'était tout ce que je désirais pour l'instant.

La jeune demoiselle me faisant face se présenta enfin. Simple retour des choses, Redrum demanda la mienne. Une hésitation me prenait. Je pourrais simplement mentir et garder le secret sur mon identité encore un peu, ou encore établir un Genjutsu et retirer ma capuche pour fuir, mais ces options ne m'intéressaient pas réellement pour le moment. Il faisait nuit et je ne voulais pas trop voyager dans la forêt à cette heure-ci. C'était l'heure de manger. L'auberge était trop loin pour que ce soit rentable et il n'y avait aucun repère pas trop loin pour m'évader de la rencontre. Bien qu'au départ menaçante, la jeune demoiselle paraissait d'un coup plus proche de moi. Sentiment étrange sûrement dut par sa condition de vagabonde, elle aussi devait subir les méandres d'une traque et d'un mépris perpétuel en son égard lorsqu'elle retrouvait des anciens compagnons ou simplement des gens à jour sur leur Bingo Book. Alors que je n'avais pas encore répondu, elle fit un pas et me demandait d'enlever ma capuche et de baisser les armes. Je ne cherchais pas l'affrontement, alors mes mains se libérèrent de mes poignets et sortaient de la longue cape qui cachait aussi une bonne partie de mon corps.

« Que faisait une vagabonde planquée dans un buisson ? »

Il fallait que j'éclaircisse ses intentions, bien qu'elle décidait de ranger son arme et que je ne voulais pas d'affrontement, cela pourrait toujours être un piège. Elle pouvait être accompagnée, et ma méfiance me forçait à devoir y voir plus clair. C'est dans cette optique que je cherchais à inspirer une retenue, me disant que ça marcherait peut-être et que sinon, le combat sera engagé. J'abaissais ma capuche, et je me présentais.

« Sasuke Uchiha. »

Je donnais toujours la totalité de mon nom, je voulais que par mon biais on perçoive mon clan autrement. Désormais, c'était quelque chose qui devait me prendre du temps et j'avouerais que mon passé n'aidait nullement. En attendant, je restais sur place, attendant les réponses de mon interlocutrice. Si elle était accompagnée par d'autres vagabonds, j'utiliserais la force, sinon seul l'avenir nous dira ce qu'il se passera.

La belle brune n'avait toujours pas délogé ses yeux du jeune homme. Elle attendait de voir son visage, peut-être d'y mettre un nom, mais cela, elle en doutait. Elle n'avait jamais lier de liens suffisamment puissant avec quelqu'un pour pouvoir le retrouver un jour sur sa route. Cela finira peut-être par arriver, elle n'en savait rien. Elle ne pouvait nullement prévoir ce qui arriverait par le futur, mais elle comptait bien profiter de son périple pour connaître d'autres personnes, pour faire de nouvelles connaissances sur qui elle pourrait peut-être compter un jour ou l'autre. Tout pouvait basculer à un moment ou un autre, elle ne pouvait absolument pas savoir si ces fous ne la retrouveraient pas un jour ou l'autre pour recommencer leur sévisses. Elle réprimait un frisson qui naissait à cette idée, consciente qu'elle s'enfonçait trop profondément dans les méandres de ses songes. Toutefois, cette peine affreuse qui la poursuivait sans cesse dans chacun de ses mouvements ne pouvait que lui donnait une bonne leçon : tout pouvait basculer à un moment ou l'autre. Et cela, elle ne l'oublierait sans doute jamais.
Ses beaux yeux bleus fixaient l'homme sans aucune retenue. Elle le décrivait et constater qu'ils devaient faire à peu près la même taille. On devinait également à sa stature qu'il était entraîné à souhait. Il devait être un ninja, à son simple avis. D'autant plus qu'il esquissait des mouvements défensifs et qu'il se tenait prêt à répliquer s'il le fallait. Il était un combattant, et un petit quelque chose en elle lui disait bien qu'il était loin d'être le plus piètre de tous. Un petit sourire naquit alors sur ses lèvres avec une certaine douceur. Elle était douce dans ses gestes, en ce moment, sans qu'elle ne sache pourquoi. Peut-être une nouvelle nature qui se déployait dans son être et qu'elle entamait un changement considérable.

Le jeune homme finissait par s'adresser à elle derechef, se montrant toujours plus méfiant et toujours plus curieux. Elle aimait ça, étrangement, sans pouvoir expliquer pourquoi, ce genre de comportement lui apportait une sorte de satisfaction personnelle. Elle sentait une ressemblance entre eux, naissant de cette chose qu'ils avaient en communs. Ils étaient aussi prudents l'un que l'autre et se méfiaient de quiconque s'approchait d'eux. Armés ou non. Elle le comprenait et, de ce fait, elle chercherait à lui répondre avec la plus grande honnêteté possible. Il était inconcevable pour la belle Redrum de taire des informations à une personne qui lui ressemblait autant que cela.

- Simple précaution. Je voyage, et comment dire, je me méfie de ceux qui m'entourent et qui pourraient s'attaquer à moi, commençait-elle avant de marqué une légère pause. Je suis une femme, après tout, et beaucoup voient en moi une cible facile.

Elle ricanait presque en disant cela. Si seulement ce jeune homme savait à quel point elle pouvait être redoutable lorsqu'elle le voulait. Redrum n'était pas n'importe quelle femme, elle pouvait se défendre comme il le fallait et lorsqu'il le fallait. Une véritable tigresse sommeillait en elle, et cette bête se réveillait lorsque sa maîtresse était en position de faiblesse ou qu'elle avait irrémédiablement besoin d'une aide précieuse et d'une force considérable pour se débarrasser de ceux qui viendraient à la gêner sans se préoccuper de quoique ce soit d'autre.
C'est alors que le jeune homme face à elle découvrait enfin son visage, se délestant de sa grande capuche qui avait caché là un bien joli minois. Il possédait une peau aux teintes pâles, lunaires, à l'instar de celle de la brune et de même, il avait une tignasse de cheveux corbeaux qui faisait naître un nouveau sourire sur les lèvres de Redrum. La seule chose qu'ils n'avaient pas en commun étaient les yeux : lui, ils étaient d'un noir d'encre profond et agréable. Il se présentait ensuite, et c'est à ce moment que la belle femme entonnait une nouvelle fois, laissant sa voix chaude et douce s'élevait dans les airs avec allégresse.

- Hé bien, Sasuke, au moins, on peut dire que toi et moi, on a visiblement beaucoup de choses en commun..., elle marquait une pause cette fois aussi. Je dois avoir quelque chose dans mon sac, qu'on puisse grignoter. Il fait nui et ça ne sers à rien d'avancer. Que dis-tu de discuter en mangeant un bout ?

Et doucement, elle posait son sac au sol, avant de s'installer elle-même sur la verdure chatoyante, écrasant celle-ci de ses fesse avec délicatesse. Elle ne s'était pas laissé choir, bien au contraire. Désormais, elle fixait le jeune Uchiha avec impatience, attendant de voir s'il allait décliner ou non son invitation.

We are the same ?

Du Tonc - Surging Memories ♫

Je restais prudent en attendant ses paroles. Trop souvent j'étais tombé sur des pièges ou entourloupes dans ce genre. Il n'était pas rare de voir quelques associations de vagabonds se rallier pour une seule grosse prise. Je devais avoir une valeur alléchante dans le Bingo Book, et cela pouvait ramener du monde. Ils auraient pu me traquer depuis plusieurs jours, depuis Kiri, et ils attendaient le bon moment pour faire mouche. Je n'en savais que trop rien à vrai dire, ils pouvaient s'agir de bandits de grand chemin, attaquant quiconque passerait par là. J'avais dévoilé mon identité dans ce but, me disant qu'ils rebrousseraient chemin. Et je pourrais voir la réaction de la jeune demoiselle qui me faisait face. Elle allait cette aura autour d'elle, cette espèce d'odeur de sang qui montrait bien qu'elle n'était pas la plus maladroite lorsque l'on parlait de combat. Je ne voulais pas me confronter à un tel affrontement maintenant, j'avouais que cela m'arrangeait qu'elle baisse les armes. Et sa proposition était juste. Je ne quittais pas ma méfiance pour autant, j'avais toujours eu ce côté paranoïaque, ces idées de conspirations. Et quoi de plus normal après ce que m'avait dévoilé Obito sur le massacre de mon clan. N'importe qui était capable d'élaborer les plus fins stratèges si cela avait un sens pour lui. La nature humaine était ainsi, dégoulinante d'intérêt personnels et incroyablement surprenante lorsqu'il s'agissait d'agir pour le mal de tous. Pour le bien, cela était une autre affaire, l'humanité montrait une volonté maladroite de foncer dans le mur. Ne réalisaient-ils pas à quel point le monde tournait à l'envers ? Je m'étais attacher de plus en plus à cette idée. Celle de le remettre en place. M'incomber de ce rôle, comme si c'était ma destinée. À vrai dire, je ne dérogeais pas tellement à la règle sur la nature humaine. Je n'avais aucun besoin altruiste, et je ne faisais pas tellement preuve de générosité. Disons que les bienfaits que je pourrais apporter par le biais de mes desseins n'étaient que des conséquences collatérales. Cela servait surtout mon désir ardent de liberté et de rédemption. Il fallait ajouter l'envie enivrant de la postérité, celle qui ferait du bien au clan Uchiha, et non celle qui engloutissait tous les malheurs que nous avons subis. Éteindre la malédiction, renverser la vapeur et redorer le blason de l'éventail. C'était un idéalisme auquel je croyais, et une tâche qui m'allait à merveille. J'étais au final le mieux placé pour, et je ne voulais plus fuir les responsabilités que cela apportaient.

La douce brune faisait à nouveau jaillir la voix suave et attirante qui la caractérisait. On pouvait bien lui accorder le fait de son jolie visage. Bien que menaçante, avec un charisme de prédatrice, elle éclatait dans une certaine beauté. Brune, les yeux bleus, un teint s'alliant à la perfection avec la Lune toujours régnait sur le nuit, elle était apparue probablement telle une nymphe sortant des eaux. Sa réponses me convenait, et je baissais légèrement ma garde, tout en gardant à l'esprit une certaine prudence naturelle. Je me tenais prêt quoiqu'il arriverait, c'était ancrée dans ma nature, je ne pouvais me sentir en confiance avec une inconnue. Ainsi, je lui répondais simplement, avec un léger soupire amusé.

« Il n'y a que les fous et les imbéciles qui attaquent avec pour seul jugement le simple fait que tu es une femme. »

J'exécrais ces ignorants qui basaient leurs jugements sur de si faibles et futiles détails. Il existait des femmes plus dangereuses que la plupart de ces fous furieux qui ciblent sans réfléchir. Je dévoilais ensuite mon identité, et je ne manquais pas d'analyser les réactions de mon interlocutrice. Il m'était important de tout observer avant de pouvoir prétendre à une quelconque sécurité. Je savais que je m'en sortirais toujours, mais la discrétion était au jour d'aujourd'hui ma plus grande alliée. De nouveau, elle prit la parole. J'écoutais alors que mes bras revenaient à l'intérieur de la cape qui me servait de manteau. Je ne préparais rien, c'était simplement l'habit qui recouvrait mes membres de lui-même. Le brune vagabonde me proposait de partager le repas avec elle. Un moment d'hésitation me prit. C'était risqué, mais de toute manière je n'avais guère envie de voyager jusqu'à l'auberge et elle avait de la nourriture à partager alors que je n'avais rien. Je détachais alors ce manteau qui reposait désormais juste sur mes épaules et je m'asseyais avant de lui répondre.

« Des choses en commun ? Que peux-tu avoir en commun avec moi ? »

Il n'y avait aucun dédain dans mes paroles. La curiosité m'appelait simplement, j'étais curieux d'entendre ses histoires je devais l'avouer. Elle m'intriguait, ce qu'elle dégageait me semblait familier, et je ne savais pour quelle raison mais je ressentais l'envie d'en apprendre plus. J'avais l'impression qu'en effet, nous avions plus en commun que ce que les apparences pouvaient dévoiler. Alors je demandais, simplement, honnêtement.

« Tu voyages donc seule ? Et tu partages le repas avec tous les vagabonds qui ne souhaitent pas se battre ? »

Un ton plus léger s'immisçait dans ma voix. Après tout, la tension retombait et l'ambiance plus détendue s'installait doucement. Je restais attentif, mais le climat paisible semblait prendre le dessus. Je ne pouvais m'empêcher de m'interroger, qui se cachait donc derrière Redrum, cette mystérieuse brune ? J'avais toute la soirée pour le découvrir.

La jolie brune l'avait écoutait sans sourciller, elle savait qu'il dirait autre chose, plutôt que de se porter uniquement sur ce qui les liaient. Leurs traits en communs qui semblaient être plus que proéminents dans cette rencontre étrange. Elle était toujours installée, cependant qu'elle ouvrait sa sacoche, dévoilant armes et nourritures. Redrum sortait ces dernières et relevait ses jambes contre elle, comme si elle mettait un mur entre eux. En réalité, cela était plus une manie qu'autre chose. Depuis toute petite, elle avait toujours pris l'habitude de s'asseoir ainsi, et qu'importe l'activité qu'elle menait. De toute façon, ses jambes et ses cuisses étaient suffisamment fines pour pouvoir se coller parfaitement contre son corps et écrasaient délicatement sa poitrine. Ses bras venaient entourer délicatement ses jambes, cependant qu'elle relevait le tissu de son haut sur ses avant-bras. Elle attendait qu'il se serve, en réalité, elle n'avait pas réellement d'appétit, mais elle prendrait tout de même la peine de manger un bout, pour ne pas rester le ventre vide toute la nuit.
La brunette l'avait écouté doucement, cependant qu'elle refermait sa sacoche, sachant bien que la vue sur autant d'armes risquerait de le rendre plus fébrile encore. Cela l'étonnait légèrement qu'il s'interroge sur ce qu'ils avaient en communs, alors que tout cela lui apparaissait comme plus que visible. Peut-être feignait-il de ne pas le voir pour mieux la cerner, pour mieux connaître ses intentions. Elle lui souriait alors légèrement, amusée de cette conversation qui tournait autour de leur ressemblance étrange.

Il continuait de l'interroger alors, sur le même sujet. Il avait compris qu'elle voyageait seule. Mais la deuxième questions qui lui posait lui voler alors un petit rire cristallin. Oui, décidément, elle se sentait de plus en plus légère en ce moment, comme si une part du poids qui pesait sur elle s'envolait chaque jour un peu plus. Elle attrapait un morceau de nourriture, mordant doucement dedans avant de s'apprêter à lui répondre.

- Et bien, oui, je voyage seule. Et je constate également que toi aussi, sinon, tu ne serais pas là. D'après ce que je vois également, je pense que tu as aucune faction à laquelle tu semble être reliés, un second point en commun, finalement, elle marquait une nouvelle petite pause légère. Ensuite, hé bien, non, je ne partage généralement pas mes repas. Mais... Comment dire, je n'aime pas être seule, la nuit. Ca pèse, parfois, de se dire qu'il n'y a personne qui nous attends avec impatience.

Elle esquissait alors un petit sourire plus nostalgique, cette fois. Redrum savait bien que cela était une vérité accablante qui régissait sa vie et qui continuerait de la mener d'une main de fer. Elle s'était replongée dans ses souvenirs, se demandant bien qui aurait pu être ses parents, s'ils l'avaient aimés lorsqu'elle était enfants. Et puis, dans une once d'espoir, elle se demandait s'ils étaient encore vivants ou non. Elle espérait bien que oui et puis, si tel était le cas, s'ils l'attendaient quelque part ou non. La brune balayait ses pensées d'un mouvement de tête, reposant ses yeux sur le jeune homme face à elle.
Silencieusement et singulièrement, elle s'interrogeait. Elle se demandait si lui aussi était seul à ce point où s'il possédait encore une famille, loin de lui toutefois. Et quand elle s'apprêtait à lui poser cette question, un sens humain lui revenait. Si cela n'était pas le cas, cela reviendrait à une questions déplacée. Alors, elle se tut brutalement. Attendant légèrement qu'une autre idée lui vienne en tête.

- Enfin. Je m'avance peut-être trop, il se pourrait que tu ne sois finalement pas si seul que je le pense. Mais, et toi, qu'est-ce que tu aurais à me dire ? Demandait-elle doucement, d'une voix douce mais aux traits plus timides et moins confiants comme elle avait pu l'avoir avant.

Un nouveau petit sourire reprenait sa place sur ses lèvres, elle ne voulait pas se laisser aller dans des plaintes personnelles. On le lui avait dit, on le lui avait appris : elle ne devait pas laisser ses faiblesse transparaître. Mais lorsque c'était l'astre nocturne qui prenait place dans la voûte céleste, elle se sentait plus vulnérable que jamais. La nuit lui apportait une quiétude étrange qu'elle ne pouvait pas comprendre et qui la harcelé étrangement. Redrum se savait fragile, par moment, mais cela n'était que les vestiges de ses jeunes années, des cicatrices qui avaient creusés des sillons dans son esprit et qui ne se comblerait pas de si tôt.

- Et toi, quel est ton but ? Pourquoi es-tu seul ?

Lonely

Du Tonc - Surging Memories ♫

Je devais avouer que les deux années qui s'étaient écoulées m'avaient ouverts les yeux sur plusieurs choses. J'avais pris conscience de cette pesante solitude, et je l'avais comblé par le rapprochement que j'espérais avec mon ancêtre, et Nëssa que je découvrais plus encore que lors de nos premières rencontres. Il fallait dire que depuis mes retrouvailles avec mon frère, pleins de choses avaient changés. Je n'étais clairement plus le même, et la plupart des situations qui s'amenaient à moi changeaient bien également. Il m'était que très peu concevable de me retrouver dans un instant comme celui que je partageais avec la belle brune fraîchement rencontrée. La maturité avait un rôle, c'est certain, mais j'étais moins aveuglé par une vengeance tiraillante tous les côtés qui faisaient de moi ce que j'étais. Gamin, j'avais ce côté bon-vivant qui s'était éteint, et inconsciemment je retrouvais quelques joies que j'avais partagé lors de mes premières années de ninjas de Konoha. Malgré tout je ne voulais pas retrouver cette joie de vivre. Ma haine était ce qui m'avait permit d'avancer, et même si je la lâchais lentement, elle était présente. C'était quelque chose de différent, de moins sombre. Il était trop tard pour que je sois pleinement sauf de mon vieil état. Et je n'avais plus envie de philosopher sur mon passé. J'avais opté pour l'avenir. Quoi de plus logique après tout ? Après avoir tant remué mon passé pour modifier mon présent, il ne me restait que l'avenir à explorer, à être le théâtre de ma renaissance. L'adolescent capricieux était loin derrière moi et j'embrassais les nouveautés à vive allure. Bien que je sois loin d'exceller dans toutes ces opportunités qui me faisaient face, j'apprendrais sur le tas. Et ça commençait par restreindre cette méfiance incessante. Les situations aléatoires de l'existence n'étaient pas simplement que des parcelles futiles d'une vie, elles constituaient des pas en avant, une évolution. Quoique l'on dise, le hasard des choses, le destin, et tous ces trucs impalpables, forçaient notre conscience à se développer.

Pour ma part, il y avait eu le massacre de mon clan, révélant en moi ces mauvais côtés. Cette haine me poussant à devenir meilleur, toujours plus fort. Cela avait apporté énormément de points qui aujourd'hui me caractérisaient. L'arrogance, la prétention, le désir, l'orgueil. S'en était suivi mes confrontations avec mes échecs qui eux m'avaient poussés à redoubler d'efforts, à faire naître la distance avec le social. J'étais devenu calme, plus patient sur le long terme, froid. Malgré tout je trépignais dans la réalisation de mon but, j'avais appris à attendre le bon moment, à analyser parfaitement les situations, les adversaires. Orochimaru m'avait inculqué les bons jugements à avoir. Mais ma solitude engrangée par mes souffrances faisait naître une impulsivité colérique et rechignement à toute autorité. La mort d'Itachi et les révélations d'Obito ont à leurs tours accentuer tout ça en plus d'approfondir ma haine. Il avait creusé ma puissance en élargissant le gouffre abyssal de la conspiration, de la manipulation. Naïf et enfantin, je me laissais avoir par ces personnages utopistes, par ces grands du Monde qui avait dans leur sang le même sang Uchiha qui avait dans mes veines. J'avais eu tant de haine que mes yeux ne voyaient plus rien, et lorsque j'avais retrouvé Itachi il m'avait éclairé, me poussant à chercher ma propre vérité. Une rédemption était possible malgré une méfiance hors du commun qui s'installait. Tous ces moments formaient ma route, ma voie. Et désormais, je pouvais choisir ma liberté et atteindre ce que mon frère souhaitait tant pour moi. Un pardon, une vérité, une liberté. Une renaissance.

Plus qu'un désir réel à engager une conversation, Redrum m'intriguait. Bien que pas particulièrement curieux, je dirais qu'il y avait quelque chose en elle d'attirant. Ça dépassait le physique, ça ne s'expliquait pas, à vrai dire cela se jouait probablement sur notre regard sur le Monde. Sur les autres, sur nous. On avait en nous cette expression que seuls les grands blessés avaient. On s'était sûrement enfermé quelque part et on avait jamais eu de retour en arrière possible, on avait fait nos choix et on était trop fier pour reculer maintenant. On arrangeait les choses comme on les voyait, on était nous-mêmes bien que cela ne plaisait pas forcément. Ce n'était que spéculation, après tout, je n'avais rien pour affirmer tout ça. Je me collais simplement à ce que je pensais de moi, à cette ressemblance dont elle parlait, celle que j'avais également vu et ressentie. C'était étrange, et le plus étrange était de réaliser que ce n'était pas désagréable. C'était comme se sentir compris.

Assis en tailleur, je ne bougeais pas. Je n'avais pas grand appétit pour le moment, je la regardais se servir mais j'étais plus friand d'en savoir plus que de manger. De toute manière, il n'y avait aucune hâte, rien ne pressait. Elle me répondait et j'esquissais un sourire compréhensible avant de rétorquer.

« Je connais quelqu'un qui dit que là où quelqu'un nous attend c'est là que nous sommes 'chez nous'. »

Mon regard baissait et l'image de cet imbécile de Naruto venait à mon esprit. Peut-être que mon passage près de Konoha pourrait être l'occasion de le revoir ? Après tout, cela faisait deux ans déjà. Je posais mes yeux sur ma compagnie nocturne pour chasser la nostalgie de mes pensées et je reprenais.

« Pourquoi as-tu choisis d'être seule ? »

Ma question était légitime, je n'avais pas besoin de rajouter quoique ce soit. Elle avouait que sa solitude pesait parfois, je voulais découvrir ce qui se cachait derrière le mystère qui englobait la brune aux yeux bleus. La demoiselle reprenait, me demandait de façon plus ou moins détournée – avant de le demander directement – si j'étais seul. Je réfléchissais un peu, ne m'étant jamais trop posé la question à vrai dire. Elle persistait dans les questions alors que ma réponse se formulait d'elle-même.

« Mon but est de vivre comme je l'entends. Je suis seul parce que je cherche mes réponses et c'est une chose qu'on se doit d'accomplir de soi-même. »

J'osais me servir pour grignoter un peu alors que je me perdais à nouveau dans mes pensées. Je n'avais jamais vraiment été seul alors que je ressentais toujours une énorme solitude. Je reprenais, plus bas, voulant savoir, cherchant des réponses dans l'expérience d'une vie extérieure.

« As-tu déjà ressentie le fléau d'être entouré de personnes et ne pouvoir voir en soi qu'une solitude tiraillante ? »

Je mangeais un bout avant de plonger mon regard noir dans le sien, la Lune nous éclairait. C'était une belle nuit.

La jolie brune l'avait écouté calmement, dans un certain silence. Néanmoins, elle ne parvenait pas à comprendre réellement la première phrase qu'il avait énoncé. Peut-être que le jour où elle aurait rencontré une personne de son gabarit, elle comprendrait mieux, elle visualiserait mieux cette idée de famille. Toutefois, rien ne lui indiqué que cette autre machine à tuer pourrait partager son envie, peut-être serait-il hostile, peut-être refuserait-il de la côtoyer. Elle ne savait même pas s'il y avait quelqu'un d'autre. Elle voyait cette personne comme un fantôme, un énorme point d'interrogation après lequel elle courrait depuis plusieurs années et qui lui semblait toujours aussi inaccessible, toujours aussi imaginaire. Peut-être était-elle la seule à avoir réellement survécu à ce traitement horrible dont elle avait été la victime. Redrum ne savait rien à ce sujet, mais elle était avide d'en savoir un peu plus, elle le voulait réellement. Et bien évidemment, elle mettait beaucoup sur sa volonté de retrouver cet autre qu'elle ne connaissait pas.
Son regard se posait sur l'astre Lunaire qui les dominait avec brillance. Elle y songeait depuis tellement longtemps, mais au final, elle ne s'interrogeait désormais que sur une réelle chose, sur la réalité de cette autre personne. Peut-être était-ce une simple fable, et ce n'est que lorsqu'elle aurait parcouru le monde entier qu'elle pourrait s'en rendre compte réellement. Il lui fallait du temps et de la recherche, mais elle y parviendrait si elle continuait de s'y mettre autant. Et puis, il y avait une part d'espoir en elle qui continuait de vibrer à chaque fois qu'elle rencontrait quelqu'un d'autre.

Doucement, la belle jeune femme s'apprêtait à lui répondre, à lui exposer sa manière de pensée. Elle se sentait étrange, comme plus humaine et elle réalisait également que cela lui était inédit. Elle n'était pas de ce genre, mais Redrum finissait par capituler : cela faisait parfois du bien de se rendre compte que quelqu'un pouvait l'écouter. Se confier lui faisait du bien, et de ce fait, elle voulait en profiter encore un peu avant de reprendre sa longue marche solitaire, en quête d'une âme qui serait faite à l'image de la sienne.

- Je ne sais pas si je finirais par réellement trouver celui que je chercher, soufflait-elle doucement, Mais je pense que cette personne doit avoir raison. Peut-être que lorsque j'aurais rencontré l'être que je cherche, je comprendrais un peu mieux cette phrase. Je comprendrais un peu mieux ce que cela fait d'être entourée.

Car oui, malgré tout, elle n'avait jamais eu de réelle compagnie, de réelle amitié. Elle ne connaissait rien de tout cela, obligée de vivre seule chaque jour. Sa condition lui empêchait de rencontrer d'autres humains et de se lier d'un semblant d'amitié. Sasuke était sans aucun doute l'une des premières personne à qui elle parlait avec autant de franchise dans ses ressentis. Toutefois, cela lui semblait toujours aussi étrange. Elle ne se réservait pas, nonobstant cette impression, et comptait bien tenir la conversation avec ce ténébreux durant encore un long moment s'il le fallait. La nuit leur appartenait en soit, et quitte à la passer en compagnie d'un autre ninja, cela ne serait nullement pour dormir. Elle appréciait cette discussion et ne voulait en aucun cas l'arrêter aussi vite.
Elle l'écoutait à nouveau, cependant qu'il lui narrer son but et lui confier sa réelle raison de vivre. Redrum opinait alors légèrement, avec un sérieux dans le visage non effaçable. Il voulait être seul par choix, et d'un côté, c'était ce qu'elle ressentait. Cela faisait des années que la brune aurait pu se rapprocher d'un village ou d'un autre, qu'elle aurait pu faire de nouvelles connaissances. Et elle avait continuait sa route, restant inlassablement seule. C'était, à son seul avis, son destin. Sa voie, ce qu'elle devait faire de sa vie. Et elle conciliait, comprenant qu'elle ne pourrait jamais réellement se dérober de ce qu'elle devait faire.

- C'est un peu la même situation, pour moi. Je suis seule plus par choix que par condition. Enfin, il y a des deux, susurrait-elle doucement. Je le veux, d'un côté, parce que je sais que je ne suis pas de la meilleure compagnie humaine.

Elle esquissait alors un petit sourire teinté d'une certaine tristesse. C'était la réalité, en fait. Elle savait que beaucoup ne pouvait réellement supporter sa condition de machine à tuer. Même sans qu'elle ne le dise réellement, on le comprenait rien qu'en la voyant. Et bien souvent, ces pulsions meurtrières avaient pour don d'écarter les gens de sa route. Chose totalement normale et compréhensible, qui voudrait s'encombrer d'une jeune femme au tempérament bipolaire qui se prendrait tout d'un coup d'une envie de tuer à laquelle elle ne pourrait se substituer ? Pas grand monde, il fallait bel et bien se l'avouer, et malheureusement, elle le savait réellement.
Ses beaux yeux bleus cobalts se reposaient sur le sol, se voilant d'une étrange lueur mélancolique. Son destin était de vivre comme une errante, une personne qui ne pourrait réellement resté à un endroit donné durant trop longtemps, avec une même personne donnée. Elle était volage, comme un oiseau qui migre et qui s'envole vers d'autres destinations lorsque le temps se gâte. Oui, voilà, Redrum était comme un oiseau sauvage et simple qui ne resterait jamais réellement en place.
Soudain, le brun s'énonçait une nouvelle fois. Et cette fois-ci, un brusque choc retentissait dans l'esprit de la belle. Il avait sans doute était confronté à la même situation qu'elle. Et dans cette simple question, elle sentait comme un résumé de sa propre existence. Alors, elle se contentait d'opiner doucement, avant de racler sa gorge avec délicatesse.

- Ce n'est pas réellement le fléau que j'ai ressentie, commençait-elle en soupirant derechef. Ce que j'ai ressentie, c'est que je suis le fléau, que je suis la menace qui entoure ses personnes et que, de ce fait, je ne peux jamais resté proche d'autrui avec facilité. Je ne sais pas si tu peux comprendre ... ? Enfin, si tu peux visualiser ce que je veux dire. Si tu as déjà ressentie cette impression d'être la menace qui entoure tes paires avec une telle force, que celle-ci t'empêche de les côtoyer trop longuement.

Elle avait planté son regard dans celui de l'Uchiha, mordillant délicatement sur sa lèvre inférieure. Redrum avait dévoilé une plus grosse partie de son intimité spirituelle, elle avait confié l'un de ses sempiternels ressentie sur la chose qui l'englobait. Elle se savait dangereuse pour ceux qui l'entouraient, elle était la menace d'autrui. Et ça, le jeune homme l'avait provoqué rien qu'avec une question anodine. Ses yeux ne bougeaient nullement, elle attendait alors simplement de savoir s'il allait fuir ou rester là face à elle. Toutefois, dans ses prunelles, on ne lisait pas une haine, ou une envie de meurtre certaine. On pouvait simplement y voir une crainte sans nom, une certaine peur qui s'était insinué dans celles-ci en même temps qu'une légère tristesse.

More...

Du Tonc - Darkness ♫

Je souriais alors que la jolie brune me répondait. Elle avouait voir une part de vérité dans la phrase que je venais de dévoiler. Elle qui semblait tant me ressembler voyait une vérité que je ne pouvais concevoir. Cela montrait-il mon erreur ? Peut-être, mais je ne pouvais m'avouer si proche de Naruto, de Konoha. Cela m'était simplement impossible. D'un côté il y avait Nëssa, qui représentait sûrement une personne qui m'attendait. De ce fait, ma maison, là où j'étais « chez moi », était cette cachette qui m'avait vu mûrir ces deux dernières années. Ce domicile que j'avais en quelque sorte fuit pour m'échapper doucement dans un désir un peu égoïste. Devrais-je forcément y retourner ? Je ne voulais pas voir aussi loin, car après tout, ce périple dans lequel je m'étais engagé pouvait me réserver bien des surprises. D'un autre côté, il y avait Naruto. Le blondinet avait toujours mis un point d'honneur à me faire revenir là où l'on m'attendait, à Konoha. Il avait été persistant, et c'est peu de le dire, s'accrochant malgré mon insolence, mon rejet, et ma haine. Il ne m'avait jamais abandonné et je devais saluer la performance. Était-il de ce fait un ami ? Je n'en savais rien, je n'avais jamais été doué pour ça, encore moins avec quelqu'un d'aussi expressif que Naruto. Mais je devais admettre qu'il avait une part importante dans mon évolution, dans mon existence. Néanmoins, Konoha ne pouvait être cet endroit si désirable, ce « chez moi » ne pouvait être ce village qui avait commandité la mort de mon clan, qui avait souillé mon frère, qui avait brisé mes espérances et fait de moi cette bête assoiffée de vengeance. Je ne pouvais concevoir que le Village Caché de la Feuille était ma maison, là où je devais rentrer. C'était dérisoire, risible, inacceptable. De ce postulat, je ne pouvais croire aux paroles de Naruto. Là où se sentait chez soi, ce n'était pas là où on nous attendait, non, c'était simplement là où notre liberté n'était pas bafouée, là où on pouvait vivre et agir selon nos désirs. Là où tout était accessible. Et pour moi, cet endroit n'existait pas, il n'y avait personne encore de vraiment chez soi, tous se réconfortaient dans des idéaux et des routines perdues dans une bienséance dégoulinante. Non, il n'existait d'utopie. Il fallait en créer une, réaliser l'impossible et construire quelque chose de sain, de nouveau. C'était presque devenu essentiel, comme un but, comme un rêve, je voulais bâtir ce Nouveau Monde pour que, enfin, je puisse me sentir chez moi.

Je réagissais donc calmement à ses mots, n'enlevant pas l'importance que je ressentais lorsque je réalisais, qu'autant pour elle que pour moi, que nous étions des enfants de la solitude, armés de chaos et voués à l'errance.

« Penses-tu que tout s'arrangera si tu trouves ce que tu cherches ? N'as-tu aucun doute ? »

Intéressé, je regardais la brune alors que je terminais ce que je grignotais. Je me laissais tomber un peu pour être plus détendu et mieux assis, et je reprenais, cette fois plus personnellement.

« Je pense que cet endroit que les solitaires recherchent n'existe pas. Nous ne sommes pas tous des enfants de village, vivant dans le bonheur et l'insouciance de l'avenir. Nous n'avons plus de patrie, plus d'endroit où rentrer avec en plus de ça un mépris à notre égard. On est traqué sans relâche sans aucune possibilité de liberté. »

Je ne parlais pas que des vagabonds, je parlais de tous ces gens qui ne pouvaient se sentir chez soi. Toutes ces personnes perdues dans leurs existences, ne vivant que des instants brisés sans jamais trouver une place où ils seraient heureux. Je faisais partie de ces gens, et mon raisonnement laissait entendre une vocation de changement, de création. Un but, un rêve, quelque chose se dévoilant doucement et je le partageais pour la première fois sans retenu.

Redrum continuait à satisfaire ma curiosité. Plus la conversation avançait plus nos similitudes s'accentuaient. On se découvrait dans nos mots transpirants de notre vécu, et on se rendait lentement compte qu'on était plus proche qu'on ne pourrait l'imaginer. Je la laissais terminer sur mes deux interrogations, et je ne lâchais pas le regard qu'elle m'offrait. Laissant le bleu de ses iris se confronter à l'obscurité des miennes. Elle n'était donc pas de la meilleure compagnie qui soit, et cela avait été un poids qui, bien trop souvent, avait été posé sur mon dos. Je ne connaissais pas les habitudes sociales qu'il fallait adopter lorsqu'on rencontrait du monde. Cela n'avait rien de naturel pour moi, seul la méfiance et le désir d'écraser le mépris qu'on m'offrait semblait inné chez moi. Mes premières idées n'étaient pas pacifistes, et je n'avais jamais l'envie de me retrouver dans une autre situation. C'était comme si mon être tout entier me poussait à la violence, à la haine. C'était tout ce que j'avais connu, tout ce que j'avais expérimenté, tout ce que j'étais.

« Je comprends. Nous faisons le choix d'être seul par méconnaissance des autres possibilités. Notre condition nous l'oblige et de ce fait on choisit ce qui s'apparente comme plus judicieux. »

C'était mon avis, et aussi, ma manière de m'enlever la responsabilité entière de ma solitude. Je ne voulais croire que j'étais unique responsable de cette solitude si bien ancrée. Je souhaitais donner un peu de tout ça aux autres, que bien que je n'ai pas fais forcément les efforts nécessaires, tous n'ont pas montrés une envie particulière de partage. Naruto était l'exception, mais je ne pouvais m'excuser de n'avoir compris cela plus tôt. Redrum reprenait et offrait une part plus importante de ce qu'elle ressentait, de ce qu'elle était. Son regard n'avait plus rien de vague, il était posé dans le mien et ne lâchait pas prise. Ce n'était pas menaçant, elle avait une expression sérieuse qui ne faisait qu'appuyer la sincérité de ses mots. Je ne détournais pas le regard, me contentant d'approuver dans ma réponse ce qu'elle dévoilait.

« Je peux comprendre, oui. Ce que j'ai du ressentir ne doit pas être plus fort que ton expérience de vie, malgré tout, je peux comprendre. J'ai longtemps été fuis. J'ai longtemps été le fruit d'une vile manipulation, l'outil utile. Par soucis de ne pas m'avoir contre soi on m'a utilisé pour que j'agisse au bon vouloir de quelque chose qui n'était pas mes propres désirs. »

Je ne savais pas si j'avais réussi à vraiment être clair. Moi-même, dans mon esprit, tout ça restait assez flou. J'avais été si longuement entraîné dans des mensonges perpétuels, que je ne distinguais plus réellement la vérité. Ce que je savais, c'est qu'on m'avait manipulé, c'est que j'étais une menace pour des personnes et que par ce fait on s'était entiché de moi pour que je serve des causes qui n'étaient pas miennes. On s'était servi de ma vengeance, de ma haine, de toutes ces émotions qui m'aveuglaient, et aujourd'hui, je le savais. Je n'avais pas été un fléau comme la jeune femme pouvait l'avoir été, mais j'avais ressenti ce sentiment de fuite, ce rejet constant de ce que j'étais. Je n'avais été qu'objet.

« Au delà de ce que tu recherches, n'as-tu aucun désir de changement ? »

J'avais un peu détourné le regard pour l'accrocher aux étoiles. Comme une portée lointaine, une pensée sur le futur. Je parlais de changements globaux ou personnels, je ne savais pas pour elle, mais pour moi, les changements parcouraient mon esprit.

Redrum était resté paisible, sans rien dire d'autre, attendant simplement que son interlocuteur réponde à ce qu'elle lui avait dit. Et bien évidemment, elle ne pouvait qu'assumer cette part d'elle-même qui la forçait à rester une éternelle solitaire parcourant de ce fait le monde sans jamais le moindre repos. Elle était comme une simple âme errante qui ne pouvait jamais se trouver d'endroit où rester sans craindre de tomber une nouvelle fois sur la routine du meurtre et de devoir recommencer encore et toujours les mêmes méfaits sanglants qui étaient devenus depuis longtemps son hygiène de vie, comme si cela était tout à fait normal. Néanmoins, au fond d'elle, elle savait bel et bien que cela n'était pas le cas.
Rien de tout ce qu'elle accomplissait chaque jour était le fruit d'un hasard tragique. C'était simplement une vocation qu'on lui avait choisi contre son gré et qu'elle se devait de suivre, quoiqu'il lui en coûte. Et tant pis, même, si un jour cela viendrait à causer sa perte et à la précipiter vers un trépas indéniable. Cela sera simplement ce qui avait été écrit à l'avance sur la vieux livre de sa vie. Oui, Redrum pensait les choses de cette manière là et elle savait au final que cela était un peu vrai, que personne ne pouvait réellement se déroger de son but de vie et de son destin, de ce que l'on avait déjà écrit pour cette personne. Tout était prévu et nul ne pourrait jamais en échapper.

Doucement, elle relevait le visage vers l'Uchiha, cependant que celui-ci la questionnait. Et à vrai dire, il n'avait pas réellement tord. Elle ne pouvait savoir réellement ce qui l'attendait une fois qu'elle aurait fait cette fameuse rencontre. Peut-être tout cela était-il déjà prévu, mais en tout cas, elle ignorait totalement, elle, ce que l'on avait écrit pour son futur. Le temps lui fournirait la réponse qu'elle attendrait et tout rentrera ensuite dans l'ordre. Tout se déroulera à la perfection, et cela ne la dérangerait nullement si elle se retrouvait obligée de quitter sa vie actuelle, de changer absolument du tout au tout et de devenir une Kunoichi presque banale, du genre de celle que l'on croise dans tout les villages. Redrum, la machine à tuer, n'existerait plus réellement et ne serait plus qu'un vestige d'un passé désormais défait.

- Je ne sais pas, soufflait-elle doucement. J'espère réellement que cette personne changera quelque chose, mais je ne sais pas encore, j'attends juste. Je ne peux pas parier sur sa réaction, puisque cet autre m'est encore inconnu.

Suite à cette légère tirade, elle déposait son beau regard sur la nourriture trônant entre eux deux. Son estomac semblait réclamé encore un peu d'un quelque chose un chouïa appétissant, mais elle ne se sentait pas à prendre une nouvelle bouchée. Elle était trop occupée par toute cette discussion pour se contenter de manger un petit quelque chose et d'interrompre durant un court instant leur échange. Cela lui faisait en soit du bien, comme si, enfin, elle reposait sa lourde charge pour pouvoir penser désormais à autre chose et être tout simplement paisible. Voilà ce que lui amenait cette compagnie et rien que pour cela, elle se sentait bien à cet endroit et ne voulais pas mettre fin à la conversation, du moins, pas encore. Après tout, leur échange ne pourrait pas s'éterniser et continuer ainsi jusqu'à la fin du temps. Toutes les bonnes choses ont une fin, après tout. Et c'est fou comme ce dicton avait quelque chose de terriblement réel.
Et puis, le jeune homme reprenait doucement la parole, la sortant de ses songes. Elle l'écoutait doucement, docilement même. Comme une bête qui se serait installer pour se reposer et cesser un tant soit peu de vaguer à ses occupations habituelles. Voilà, c'est exactement ce qu'était Redrum, une bête en pleine pause, en plein repos. Une simple accalmie dans sa vie, alors qu'elle se devait de continuer à marché, à traversé le monde à la rechercher d'un autre comme elle dont elle ignorait absolument tout.
Et puis, pour première réponse, elle se contentait d'hocher le visage de bas en haut, approuvant ce qu'il lui disait.

- Je n'ai pas été réellement fuit, annonçait-elle de prime abord. J'ai fait le choix, en réalité, de m'éloigner des autres. Parce que, on ne m'as pas dit que je suis dangereuse pour autrui, je l'ai ressentis, je l'ai su et je l'ai entièrement compris. Quoiqu'il advienne, quoique je fasse et n'importe où est-ce que je puisse être, je sais qu'un jour ou l'autre, mes envies de meurtres reviendront et que je ne pourrais tout simplement pas m'en dérober. J'y suis obligée et c'est une règle de vie.

Plus les minutes passaient, plus elle constatait que la ressemblance qu'elle partageait avec le jeune homme avait une certaine intensité. Il y avait là une grande coïncidence dans leur ressentis, malgré les quelques petites différences qu'elle voyait clairement. Néanmoins, seules quelques conditions changeaient, mais en soit, ils étaient semblable. Ils étaient seuls et, à priori, la haine avait pris une certaine importance dans leur vie, dans une forme différente, mais elle avait été là et désormais, il voulait sans doute s'en défaire et le plus vite serait le mieux. Redrum était dans la même situation et c'était la recherche de cet autre qui la poussait à changer, à devenir quelqu'un d'autre et à comprendre le sens des liens sociaux qui pouvaient unir certaines personnes entre elles.
Doucement, elle passait ses bras autour de ses jambes, qu'elle avait ramené à sa poitrine. Sa tête venait se poser sur ses genoux et elle regardait à nouveau le jeune homme. Repliée de cette manière, on aurait pu croire qu'il s'agissait d'un hiboux, attendant de voir sa proie. Mais non, elle se contentait de regarder sans rien dire, sans rien faire. Le calme régnait et elle aimait réellement ça. Lentement, elle fermait les yeux, prenant ainsi un petit moment de calme singulier avant de dévoiler à nouveau ses orbes bleu cobalts à l'intention de son compagnon de soirée.

- Si. J'espère qu'il y en aura, je veux changer, je ne veux plus être telle que je suis et j'espère que c'est cette rencontre qui sera le déclencheur de tout cela.

Et tout cela était la pure et stricte vérité qui régnait elle. C'était là, la seule chose qu'elle souhaitait du fond du coeur, de pouvoir devenir une autre personne et même, de changer totalement de nature. Elle deviendrait une kunoichi banale, aux capacités d'assassinat particulièrement accrue mais qui ne serait plus l'esclave de ses pulsions stupides.

» Maybe you're... [PV Redrum]
» La mort et le destin [Pv : Redrum S. Dokuso]
» Saito ; no rules, no mercy. [Test Rp à venir]
» Correction de Sasuke
» Sasuke Uchiha - FT [Over]

Our way, our rules, our freedom. [Redrum&Sasuke]

Our way, our rules, our freedom. [Redrum&Sasuke]

Sujets similaires

Sujets similaires

Rechercher

Résultats par : Messages Sujets
Recherche avancée