Citation :

Extrait de l’enregistrement du « scientifique » à la base du projet « Makkura », 1 ans après la quatrième grande guerre des ninjas.

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INCONNU : Ainsi soit-il, je ne peux qu’admettre que mon expérience est des plus réussies après près de quatre décennies d’observation. L’atout militaire « Makkura » a su jouer un rôle très important lors de la quatrième grande guerre des ninjas, j’ai même entendu dire que la défaite aurait pu être assurée pour Kirigakure lors de l’attaque surprise de l’akatsuki s’il n’avait pas été là. Le sujet a su démontrer des qualités qu’il n’avait encore jamais exprimée, un esprit de leader. En effet, ce dernier aurait réussi à remonter le moral des Kiri-nin lorsque tout allait au plus mal et ils auraient ensuite réussi à défaire l’invocation de type serpent, Aoda. Le sujet a su transmettre sa force et sa conviction, chose que je ne pensais pas capable pour quelqu’un qui est censé être une « machine à tuer ».
Depuis son évidente défaite face à Mei Terumi il y a déjà plusieurs années, le sujet semble évoluer différemment des estimations. Au lieu de devenir de plus en plus dépendant des combats et de la mort, il fait preuve de recul et évite les combats inutiles, remportés d’avance. J’ai même reçu plusieurs rapports faisant apparaître en évidence que le sujet éprouve de plus en plus de sentiments auxquelles il n’a pas été formé comme la fraternité entre Kiri-nin ou le respect envers les autres. Ce sont des choses auxquelles le sujet ne faisait pas attention il y a encore quelques années. Cela ressemble à une prise de conscience et ça ne peut qu’alimenter mes vieux soupçons. Le sujet pourrait finir par découvrir la vérité et les conséquences en seraient catastrophiques.
Nous allons devoir entamer le protocole « Makkura no kousoku », je ne pensais vraiment pas devoir en arriver là un jour, mais les événements récents ne me laissent pas le choix. Le protocole n’est pas compliqué en soit, surtout depuis que le sujet fricote les différentes tavernes du village. Une escouade de quatre ninjas d’élites devra neutraliser le sujet à l’aide d’un puissant genjutsu afin de le rendre complètement inoffensif. Une fois cela fait, l’escouade me rapportera le sujet et je lui apposerai un sceau sur l’œil gauche qui lui drainera une grande partie de sa réserve de chakra le rendant beaucoup moins puissant.
Ainsi, peut-être retrouvera-t-il l’envie de combattre et de tuer qu’il avait autrefois en se rendant compte que son pouvoir a fortement diminué. De plus, cela nous permettra de pouvoir à nouveau le manipuler facilement, sans sa réserve immense de chakra, le sujet devient forcément moins menaçant pour nous et les intérêts du village.
*Fin de transmission*

*Flashback*
Cela se déroulait une nuit d’automne totalement ordinaire sur kirigakure, l’épais brouillard s’amusait à cacher le ciel étoilé, le chant des oiseaux avait remplacé par un calme royal de la part de la faune autour du village. C’était dans les environs du village que le colosse était installé, perché sur la branche d’un énorme arbre d’où il avait pu apercevoir le coucher du soleil. C’était devenu presque un rituel maintenant, de monter à cette arbre particulier et d’observer le ciel à ce moment précis de la journée où le ciel était dégagé, accompagné d’une bonne fiole de sake. Une vie de rêve me direz-vous, je ne crois pas que ce fut le cas pour celui qu’on nommait « le démon » mais c’était un calme bien mérité après la crise mondiale que le monde ninja avait connu il y a maintenant presque un an. Oui, cela faisait maintenant presque une année entière qu’il répétait cette même opération tous les soirs. Mais le programme était loin d’être terminé ! Il avait trouvé refuge quasiment tous les soirs où il était au village depuis un an dans une taverne non loin de kiri. Celle-ci en bordure de village, ne connaissait pas le brouhaha du centre du village. Bien que le colosse était devenu beaucoup plus sociable en une année, il n’en demeura pas moins encore mal à l’aise avec les foules, les personnes en grand nombre, lui rappelant une armée et faisant trembler son arme dans son fourreau tellement l’excitation de tuer était tentante. Il préférait tout simplement éviter les grandes foules du village et s’isoler dans la périphérie, c’était mieux pour tout le monde comme il le disait. 

En entrant dans la taverne, après seulement quelques minutes de voyage entre le fameux arbre et cette fameuse taverne, il vit quelques compagnons de beuveries avec lesquels il a pu partager quelques moments et même des moments de sa vie – bien que ça en est effrayé certains. Tiens l’homme ayant la quarantaine avec les longs cheveux gris, il y a environ trois mois, le colosse en voulant témoigner de l’humour d’une des blagues de l’homme lui a démit l’épaule juste en posant sa main sur celle-ci. Ca a bien fait marrer Hasaki et quelques personnes dans la taverne – mais comme dans un One Man Show tout de même – qui ont ensuite continué à boire pour la guérison de leur compagnon. La jeune fille qui est tout au fond de la taverne a juste voulu savoir d’où venait les quelques cicatrices que le monstre avait sur le corps, celui-ci lui répondit avec la plus grande franchise : «  des mutilations personnelles lors de combats, pour pimenter un peu la chose ». Par la suite, la jeune fille ne vint plus parler au colosse, pourtant celui-ci avait fait preuve de franchise mais peut-être l’avait-elle quelque peu choqué – en même temps taré comme il est. Passons à l’aubergiste, une femme charmante d’une soixantaine d’année ayant perdu son mari pendant l’attaque surprise de l’akatsuki contre notre village. Cette femme avait énormément apporté à Hasaki ces derniers temps, elle avait contribué à son bien-être et à trouver le sourire autre part que dans le combat ce qui n’avait jamais été le cas avant ces événements tragiques. 

Le colosse s’avança vers le bar, s’alloua les gens qu’il connaissait, échangea quelques mots. Rien de bien concret, mais ce soir, il avait envie d’être seul, de continuer à penser à d’autres choses qu’au combat. Depuis qu’il avait ouvert les yeux sur le monde qui l’entourait, il changeait de jour en jour comme pourrait le faire un enfant – prouvant bien qu’il était dérangé. Il passa derrière le comptoir, se servit un pichet de sake et attrapa une petite coupelle tout en laissant quelques ryos permettant de payer ce qu’il avait accumulé depuis quelques jours. Puis il sortit, un léger sourire aux lèvres, s’asseyant en terrasse à contempler un brouillard disparaissant laissant enfin apparaître les lumières dessinant la majestueuse voute céleste qui s’offrait aux yeux du colosse. Celui-ci ne rata pas une miette du spectacle et n’en oublia pas de boire une lampée de sake. La nuit s’annonçait bien, peut-être un peu trop à mon goût – suspense paraît-il.

La nation, le seigneur, le  village, le mizukage, les conseillers, les exécutants … le village, le district Makkura, moi … Tout cela devenait de plus en plus clair aux yeux de Hasaki, il n’était qu’un instrument, qu’un pion parmi tant d’autres, façonné depuis la naissance à un seul et unique objectif : « tuer ». C’était le terrible destin du colosse et il ne pouvait que le subir. Pourtant, il était certain d’une chose, quelqu’un était à l’origine de sa création, on ne parle pas ici de géniteur mais bel et bien d’un contrôle d’une personne afin d’en faire ce que l’on veut qu’elle soit. Alors quelqu’un aurait voulu créé un homme sans peur, sans respect, sans pensée, ayant juste l’envie primaire d’un animal, combattre et tuer. Mais ce contrôle avait vu apparaître ses limites seulement au bout de trois décennies de bon et loyaux service. Maintenant, Hasaki n’aspirait qu’à une chose, trouver cette personne et la tuer en la coupant en tellement de morceaux que celle-ci ne pourrait pas être reconnaissable. Cela en fit frémir de plaisir le colosse qui en profita pour reprendre une lampée de sake. Perdu dans ses pensées, il en avait oublié de saluer les différentes personnes qui étaient entrés entre temps dans la taverne, il ne les avait tout simplement pas vu. 

Son isolement sur la terrasse de la taverne l’avait emmené à penser qu’un des conseillers du mizukage pourrait être à l’origine de cette machination, sous le règne du mizukage troisième du nom et du mizukage quatrième du nom, ce genre de méthode peu conventionnelle était souvent utilisée. Les conseillers du village vivent longtemps, c’est pour cela qu’il conseille, car il acquiert un savoir et un raisonnement qui leur permet de donner les conseils les plus avisés parait-il. C’est en tout cas ce qu’avait lu le colosse dans l’un des livres d’histoire qu’on donnait aux apprentis ninja du village. Cela était une piste sérieuse, du moins, elle tenait la route mais l’enquête qui viendrait allait être longue et périlleuse, le monstre le savait, les dangers encourus étaient énormes. L’on pouvait parler de trahison pure et dure envers le village et l’un de ses piliers, cela ne sentait pas bon du tout. Sachant être sous surveillance constante, pourquoi le village ne pourrait pas être au courant que le monstre changeait, qu’il devenait de plus en plus humain, au grand désespoir de son créateur. Le colosse en devenait presque paranoïaque, mais il se rappela une phrase dite par un ancien compagnon d’entraînement : « tout vient à point à qui sait attendre ». Hasaki devait se calmer et patienter, le moment viendrait où sa vengeance s’exécuterait, c’était son fardeau depuis sa création, et il se devait se l’exécuter tel l’exécutant qu’il était.

Alors, un homme sortit de la taverne. Un verre de sake à la main, ce dernier se retourna vers Hasaki et lui fit remarquer que Chiyoko, l’aubergiste, malgré les malheurs connus pendant la guerre, affichait un sourire radieux. Puis il se présenta sous le nom d’Akairyo Terumi, et demanda la permission de s’assoir au colosse qui acquiesça d’un léger mouvement vertical de la tête. Il connaissait cet homme, celui qui avait assisté Mei Terumi durant l’attaque surprise de l’escouade Uchiha de l’akatsuki sur notre village, celui qui avait des liens très étroits avec Orochimaru d’après les rumeurs, qu’est-ce qu’un homme comme lui pouvait vouloir à Hasaki ? Ce dernier ne s’en soucia guère, se resservi une coupelle de sake et convia son invité à trinquer et dit d’un air calme et convivial : « Je me nomme Hasaki Makkura, tu m’honores de ta présence ninja du clan Terumi ». Pour un premier essai, ce n’était pas mal, il avait lu cette réplique dans un livre il y a peu de temps et avait souhaité la reformuler en temps voulu. Il afficha un léger sourire en coin et continua : « Que me veux-tu ninja ? ». L’atmosphère était soudainement monté d’un cran, devenant beaucoup plus sérieuse.

AKAIRYO - Oh rien de bien spécial, simple curiosité... J'ai beaucoup entendu parler de tes prouesses !

Alors le ninja du clan Terumi souhaitait simplement voir Hasaki pour sa soif de curiosité, après tout c’était plausible puisque le monstre lui-même avait posé cette question pour assouvir la sienne – de curiosité. Cette phrase, bien que très simple et courte, permit de détendre grandement l’atmosphère qui aurait pu rapidement devenir oppressante avec deux ninjas du calibre de nos protagonistes mais finalement celle-ci était convivial, rappelant une simple rencontre entre confrères d’armes. Hasaki fut quelque peu touché par le fait qu’Akairyo ait pu entendre parler du colosse et de ses faits d’armes, un ninja qui avait pu combattre à deux reprises une paire de sharingans aussi puissantes que celle du jeune faucon du clan Uchiha ne pouvait qu’inspirer le respect malgré la défaite – un propos que Hasaki avait appris à ses dépens face à la mizukage cinquième du nom et proche d’Akairyo, Mei Terumi. Ayant osé remettre en question la puissance de la mizukage et ses convictions, cette dernière ne perdit pas la face et l’invita à un combat singulier, elle savait que c’était le seul moyen de faire taire le monstre. Cela réussit brillamment car après s’être rétabli d’un bon séjour à l’hôpital, le colosse était reparti en mission sans s’opposer à la mizukage. Hasaki n’aime pas trop parler de ce combat, la seule défaite qu’il ait connu jusque-là, bien que le combat fût réellement l’un des plus excitants qu’est connu le monstre, le titre de kage est loin d’être accessible pour un usurpateur – et heureusement d’après le monstre.

Reprenant ses esprits, le colosse se resservit une coupelle de sake qu’il ingurgita d’un trait, cet élixir divin était devenu un moment de détente privilégiée où la bête finissait par disparaître laissant apparaître la lueur d’humanité qui résidait en lui, le monstre était loin d’être une cause perdue, il était seulement un peu plus lent que les autres – dû certainement aux premières années de sa vie qui furent un enfer. Du moins, cela aurait été l’enfer pour n’importe qui, même le monstre, étant enfant, l’avait pensé mais il s’était rendu compte que le district malfamé dans lequel il avait grandi était devenu son aire de jeu, c’est pour cette raison qu’il en porte le nom, pour se rappeler en permanence d’où il vient et ce qu’il a traversé. Soudain, Akairyo reprit la parole :

AKAIRYO – Deux Shinobis de Kiri qui se parlent pour la première fois... Qui ont beaucoup donné au village sans rien attendre en retour, en échappant un léger soupir à la fin puis il continua. Qu’en penses-tu ?

Cette question était des plus pertinentes, qu’est-ce que cette rencontre pouvait-il bien lui inspirer ? Le monstre n’en sût trop rien au premier abord puis il vint à comprendre la signification des paroles d’Akairyo. D’un ton calme et sérieux, le monstre répondit :

HASAKI – Que le destin fait mal les choses et que nous aurions pu se rencontrer et converser plus tôt, bien que cela ne pût être possible, cela m’aurait rendu heureux d’avoir un compagnon aux grands faits d’armes avec qui j’aurais pu partager certaines… choses… Cela aurait pu stopper les événements futurs mais également trop faire plaisir à mon « créateur »

Il en avait bien trop dit, pourquoi avait-il fallu que le colosse parle de son créateur ainsi, son obsession perpétuelle à vouloir se sociabiliser l’emmener à dévoiler des secrets qui ne devraient pas voir le jour aussi vite. Cela devenait quelque peu embarrassant, reprenant une coupelle de sake, le monstre ne savait trop quoi faire, éviter le sujet ou rattraper son erreur semblait impossible. Peut-être devrait-il expliquer plus en détails ses propos pour que cela paraisse plus clair aux yeux d’Akairyo, mais ce dernier pouvait interpréter les propos autrement, ne connaissant pas le fond de l’histoire. Le colosse commençait à s’embrouiller l’esprit, ne pouvant raisonner convenablement comme l’on pouvait le voir, les premiers effets de l’alcool se faisaient ressentir. Mais qu’allait-il en être de la réaction du ninja du clan Terumi.

AKAIRYO : Rattrapons le temps perdu broh ! dit-il en tendant sa fiole à moitié pleine vers le colosse. Ensemble sur la voie de la rédemption, à la nôtre !

La réaction d’Akairyo rassura les soupçons douteux qu’avait pu avoir le colosse envers son nouveau compagnon. Attrapant la fiole de sake, il se servit rapidement puis trinqua avec son nouveau camarade. Le sourire qu’il affichait, jamais il n’en avait arboré de tel, semblable à celui qu’il pouvait manifester lors d’un combat intense qui le mettait en difficulté. Quel était l’origine de ce sourire ? Le colosse prenait simplement conscience du mot camaraderie et qu’être entouré ne pouvait qu’être bénéfique et non l’inverse. Le fait qu’Akairyo porte de l’intention à son égard le rendait simplement heureux. Bien que ce puisse être un des effets de l’alcool, ce sourire était spontané et plein d’honnêteté. Le monstre devenait, jour après jour, de plus en plus humain – au bout d’une quarantaine d’années tout de même. L’enfance qu’il avait vécue lui avait fermé les yeux sur ses semblables et le monde qui l’entourait, il avait toujours vu sa vie sous forme d’un combat et l’avait toujours exprimé ainsi, comme on lui avait appris et comme on l’avait façonné. Il avait fallu un conflit majeur pour que le monstre devienne un homme, un énorme choc en entraîne souvent un autre. 

Continuant à se servir de l’élixir divin dont il s’abreuvait tous les jours depuis cette fameuse guerre, il repensa à celle-ci et à cette fameuse attaque qu’avait subie le village caché de la brume. Les deux protagonistes avaient été des acteurs importants dans la défense du village, ils avaient repoussé l’assaut ennemi tant bien que mal mais beaucoup d’innocents en avaient soufferts tout de même, comme l’avait pu subir Chiyoko. Leur devoir avait été atteint d’après ce qu’on avait dit mais de quel droit ? Seulement parce qu’ils avaient réussi à éviter la destruction totale du village ou qu’ils avaient protégé la mizukage… Ce n’était pas suffisant pour Hasaki mais il savait qu’il n’était qu’un humain malgré tout et non Dieu, son rôle était de faire son maximum pour le village, tout en cherchant son combat, c’était une situation profitable aux deux parties bien que les hauts dirigeants de kirigakure ne semblaient pas faire confiance au colosse. Enfin, est-ce le manque de confiance ou simplement la peur ? Personne ne pourrait le dire à vrai dire, et le colosse ne saura la vérité que lorsqu’il aura découvert celui qui est à l’origine de ce fameux projet qui lui a permis de devenir ce qu’il était et ce qu’il veut changer à présent.

L’alcool avait de plus en plus d’emprise sur le colosse, il en avait ingurgité une quantité importante depuis tout à l’heure, plongé dans sa mélancolie et occupé avec son nouvel ami. Il se leva dans un mouvement très versatile, en vérité, il vacillait, ayant quelques difficultés à tenir debout, il fixa le ninja du clan Terumi et dit :

HASAKI – Ce fut enrichissant de faire ta connaissance et j’espère te revoir prochainement mais je crois qu’il est l’heure que je rentre.

Par pure politesse, le colosse attendit simplement une réponse de son interlocuteur, est-ce l’erreur de trop ?